LGV, métro, eau, aéroport, voilà les dossiers qui ont marqué l'actualité de Toulouse en 2018

L'actualité de Toulouse et sa région a été chargée l'année passée : le gouvernement a annoncé vouloir lancer la LGV Toulouse-Bordeaux (mais pour quand ?), le tracé de la future troisième de métro de Toulouse a été dévoilé, les actionnaires chinois ne sont pas devenus actionnaires majoritaires de l'aéroport de Blagnac (pour l'instant). Sans oublier la nouvelle gouvernance d'Airbus et l'arrivée de Primark... Retour sur les moments marquants de 2018.
Toulouse reste une ville attractive pour les marques internationales.
Toulouse reste une ville attractive pour les marques internationales. (Crédits : Rémi Benoit)

LGV Toulouse-Bordeaux : un pas en avant, trois pas en arrière ?

Lors de son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron, et son gouvernement, veulent en finir avec l'émergence de lignes à grande vitesse sur tout le territoire national pour se concentrer sur les transports du quotidien. Le rapport Duron, très attendu et commandé par le gouvernement, devait permettre de prioriser les chantiers d'infrastructures de transports et leurs budgets en fonction de trois scénarios. Dévoilé le 1er février 2018, ce rapport classe comme prioritaire la LGV Bordeaux-Toulouse. Une demi-victoire pour les élus locaux qui regrettent cependant un calendrier peu ambitieux (travaux étalés jusqu'après 2030). Confirmé depuis par le gouvernement, l'aspect prioritaire de cette LGV a été inscrit dans Loi d'orientation des mobilités (LOM), présentée par la ministre des Transports, Élisabeth Borne, le 26 novembre dernier. Mais encore une fois, les élus locaux pestent contre ce texte de loi qui ne fixe pas un calendrier précis pour cette infrastructure très attendue. Il y est inscrit que le gouvernement cherche avec les collectivités locales des ressources dédiées pour accélérer le calendrier. Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc et la présidente de la Région Occitanie Carole Delga réclament un modèle de financement similaire au Grand Paris Express.

Lire aussi : LGV à Toulouse : les élus du Sud-Ouest proposent un financement sur le modèle du Grand Paris

Troisième ligne de métro à Toulouse : un tracé dévoilé, une mise en service retardée

 2,1 milliards d'euros contre environ 28 kilomètres de tracé, voilà en quelques mots comment la future troisième ligne de métro toulousaine peut être résumée. Et même si cette nouvelle ligne passera par le centre-ville comme les deux autres, la priorité a été donnée cette fois-ci aux communes périphériques de Toulouse afin de mieux desservir toute l'agglomération et espérer réduire le trafic routier d'une aire urbaine qui ne cesse de voir sa population croître. C'est en tout cas ce qu'il ressort de la présentation faite par le syndicat mixte en charge des transports en commun toulousains, Tisséo, mercredi 11 juillet. La future ligne TAE débutera au niveau de la gare SNCF de Colomiers, desservira les ateliers d'Airbus non loin, avant de se rendre aux portes de Blagnac (station Jean Maga), puis au cœur du quartier des Sept Deniers. Elle regagnera ensuite le centre-ville de Toulouse en passant notamment par La Vache, la gare Matabiau, le secteur de la Côté Pavée et Montaudran, avant d'aller jusqu'à Labège. Néanmoins, ce tracé doit faire l'objet d'une enquête publique durant l'année 2019 et il pourrait donc être sensiblement modifié. Enfin, initialement prévue pour une mise en service au cours de l'année 2024, celle-ci va être reportée d'un an en raison d'un appel d'offres pour le maitre d'œuvre jugé infructueux par Tisséo. Un nouvel appel d'offres a donc été publié et un choix sera arrêté durant le 1er trimestre 2019. Parallèlement, l'appel d'offres pour le matériel roulant a été émis.

L'aéroport Toulouse-Blagnac reste français

Les acteurs locaux étaient nombreux à craindre un passage sous pavillon chinois en avril 2018 de l'aéroport Toulouse-Blagnac. En effet, en avril 2015, l'État a cédé 49,99% de ses parts dans l'infrastructure à un consortium d'actionnaires chinois, Casil Europe. Mais le cédant a conservé tout de même 10,01% de ses parts, ce qui empêchait aux nouveaux actionnaires d'être majoritaires au sein du capital. Néanmoins, l'État disposait d'une option de vente de ses parts d'un an, à compter du 18 avril 2018. Après une importante pression médiatique et politique mise par les élus locaux, aussi actionnaires de l'aéroport (CCI, Métropole, Département et Région), l'État a alors annoncé à l'AFP le lundi 26 février ne pas céder ses parts restantes "pour le moment". Une décision qui peut encore évoluer puisqu'officiellement cette option est valable un an et donc jusqu'au 18 avril 2019... Récemment, un rapport de la Cour des Comptes qualifiait la privatisation de l'aéroport toulousain d'"échec". Ce qui ne devrait pas aider le gouvernement à changer de position sur le sujet.

Entre-temps, de nouveaux visages sont arrivés à la direction de la société Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB). Comme le révélait dès mars dernier La Tribune, c'est Charles Champion ancien président d'Airbus Opérations SAS qui a été choisi le 30 mai pour remplacer Anne-Marie Idrac, en tant que président du conseil de surveillance de l'aéroport de Toulouse. Ancien responsable du programme A380 d'Airbus et président d'Airbus Opération SAS jusqu'en 2017, Charles Champion a pris ses fonctions en août. Par ailleurs, Philippe Crébassa, jusqu'alors directeur-adjoint de l'Enac a été nommé dans la foulée pour succéder à l'actuel président du directoire, Jean-Michel Vernhes.

Eau : la Métropole choisit une délégation de service public

C'est un dossier qui a grandement animé l'actualité toulousaine lors du second semestre 2018. Alors en campagne pour conquérir le Capitole en 2015, Jean-Luc Moudenc promet de réaliser une étude comparative entre la régie publique et la délégation de service public (DSP) pour définir au mieux le futur mode de gestion de l'eau sur toute la Métropole (37 communes dont Toulouse) à partir du 1er janvier 2020. Un processus qui aura duré ainsi plus d'un an, soit de la fin de l'année 2017 au 13 décembre 2018. Ce jour-là, le Conseil de Toulouse Métropole acte officiellement le passage sous le régime d'une DSP à compter du 1er janvier 2020 pour les 37 communes de Toulouse Métropole. Un choix qui met ainsi fin à plus d'une dizaine de modes de gestion de l'eau différents jusqu'à présent. Désormais, la gestion de l'eau sera assuré par le groupe Véolia et l'assainissement par le groupe Suez, pour une durée de 10 ans. Un marché estimé ainsi à 1,2 milliards d'euros au total et que vont donc se partager les deux groupes.

Lire aussi : Gestion de l'eau à Toulouse : la Métropole submergée par les critiques

Nouvelles têtes pour un Airbus dans la tourmente

Guillaume Faury va succéder Tom Enders comme numéro un de l'avionneur européen Airbus, à compter du mois d'avril 2019. Pour autant, le premier cité commence déjà a nommé son équipe dirigeante au sein des divers postes stratégiques du groupe. La nomination la plus parlante en date reste l'arrivée de Christian Scherer (ATR) comme directeur commercial d'Airbus en septembre dernier. Ces nombreux départs et arrivées qui ont touché la direction du constructeur vise à montrer "patte blanche" aux enquêteurs judiciaires français, anglais et américains. Ces derniers, depuis plusieurs mois, ont le groupe européen dans le viseur pour des soupçons de corruption en lien notamment avec le règlement d'intermédiaires dans l'obtention d'importants contrats. Cette enquête judiciaire, qui pourrait coûter plusieurs pourcentages de chiffre d'affaires en amende à l'avionneur européen, ne l'empêche pas cependant d'avancer dans son activité. Pour preuve, le nouveau Beluga XL a brillamment réussi son premier vol d'essai au début de l'été 2018 et Airbus a repris le programme C-Series de Bombardier pour devenir la gamme A 220. Ce programme vient de recevoir une commande de 120 avions, idéal pour lancer l'année 2019 d'Airbus.

Lire aussi : Airbus officialise une commande à 11 milliards de dollars

Des enseignes importantes débarquent à Toulouse

L'année 2018 à Toulouse a été marquée également par l'arrivée de marques internationales dans les rues de la ville, surtout au cours de la fin d'année. Au milieu du mois d'octobre, l'enseigne d'habillement à bas coût, Primark, a ouvert les portes de son magasin de 7 500 m2 de surface de vente sur quatre niveaux, dans les anciens locaux de Lafayette Maison. Le jour de l'ouverture, mercredi 17 octobre, déjà près de 3 000 personnes ont pénétré dans le magasin et dès l'aube, des centaines de personnes faisaient la queue pour le découvrir. Une attractivité dont les petits commerçants du centre-ville espèrent par ricochet profiter également, après des semaines de chamboulement de leurs activités à cause du mouvement des gilets jaunes. Autre arrivée remarquée dans la Ville rose, l'hôtel-restaurant Mama Shelter. Ouvert le 31 octobre dernier, c'est l'un des neuf établissements de l'enseigne dans le monde, signe que Toulouse reste une ville attractive pour les investisseurs.

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