Alerte, les intentions d'embauche en Occitanie marquent le pas

Après des années de croissance continue, les intentions d'embauche reculent en Occitanie sur l'année 2024, à en croire la dernière étude de France Travail. Le nombre de CDI proposés devrait chuter assez fortement. Les détails.
(Crédits : Reuters)

C'est une première depuis de nombreuses années. Les intentions de recrutement sur l'ensemble de la région Occitanie vont marquer le pas sur l'année 2024 prévient France Travail, anciennement Pole Emploi. Selon l'organisme, qui a mené cette étude en fin d'année passée avec le retour de plus de 42.000 entreprises du tertiaire, 261.810 intentions d'embauche sont recensées pour l'année en cours. À titre de comparaison, ce chiffre était de 280.000 en 2023 et même en croissance régulière sur la dernière décennie hors crise sanitaire.

« Ce ralentissement dans les intentions d'embauche observé est le fruit d'une anticipation des chefs d'entreprise qui projettent un ralentissement économique, analyse Pierre Brossier », le responsable Statistiques de France Travail en Occitanie.

Cependant, cette baisse de -6,5% des intentions d'embauche est une dynamique observée au niveau national (-8,5%). Il y a quelques semaines, la CCI de Toulouse Haute-Garonne, qui a dévoilé son étude de conjoncture pour l'année 2024, avait mis en garde sur une croissance économique à venir moins importante que 2023.

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« La Haute-Garonne et l'Hérault sont les deux départements qui enregistrent le plus de projets de recrutement, avec respectivement 58.260 embauches potentielles et 54.080. Mais à eux deux, cela explique les 18.000 intentions d'embauche en moins sur l'année 2024 », développe l'analyste.

Moins de CDI proposés

Conséquence de ce manque de visibilité pour les décideurs économiques en Occitanie, le profil des postes à pourvoir change totalement. Selon France Travail, seulement 51% des contrats prévus seront des contrats durables, autrement dit des CDI ou des CDD de plus de six mois.

« Nous perdons vingt points par rapport à l'année 2023 et même 24 points rien que sur les CDI (...) Les offres d'emploi de moins d'un mois progressent, tandis que tous les autres types d'offres diminuent. C'est ce qui se passe par manque de visibilité », partage Pierre Brossier.

Pour l'année 2024, France Travail Occitanie projette 33% de CDI sur les 262.000 intentions d'embauche dans la région, tandis que 18% seront des CDD de plus de six mois. Mais cet attentisme n'est pas une bonne nouvelle dans un territoire déjà marqué par la saisonnalité en raison de son attractivité touristique et ses importantes activités agricoles.

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En 2023, l'Occitanie apparaissait comme la seconde région de France avec 38% de recrutements liés à une activité saisonnière. Un an plus tard, elle recule de deux rangs, malgré les 39% d'emplois saisonniers, devancée par les régions PACA et Nouvelle-Aquitaine.

Répondre à une hausse d'activité temporaire

Corrélation directe de cette photographie du marché de l'emploi régional, 58% des postes devront répondre à un « surcroît d'activité ponctuel » et 29 % pour le « remplacement de départs ». Seulement 4% des intentions d'embauche prévues correspondent à l'arrivée d'une « nouvelle activité ». Mais, point positif de cette demande moindre de recrues, les difficultés de recrutement reculent de manière équivalente. Selon France Travail Occitanie, 53% des recruteurs jugent difficiles leurs projets de recrutement pour 2024, après le pic de 58% l'année précédente.

Si la pénurie de candidats est la première difficulté remontée par les employeurs, ils sont aussi 79% des répondants de l'enquête de France Travail Occitanie à faire savoir qu'ils font face à des « candidats au profil inadéquat ». Face à ce phénomène, la structure compte amplifier l'un de ses leviers.

« Nous avons des attentes très fortes sur la méthode de recrutement par simulation, qui permet aux entreprises de s'ouvrir à des profils qu'elles n'auraient pas regardé en temps normal et qui pourtant ont les compétences utiles pour leurs activités. En 2024 et 2025, nous allons encore plus proposer cette solution aux entreprises », fait savoir Christophe Carol, le directeur régional adjoint de France Travail.

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