Toulouse lance enfin son IHU sur le bien vieillir et la géroscience

Après des années d'attente, Toulouse est enfin dotée de son IHU. Dédiée à la problématique du bien vieillir et de la géroscience, l'établissement est parvenu à mobiliser suffisamment de fonds pour voir le jour. Les détails.
Toulouse se rêve en capital du bien vieillir.
Toulouse se rêve en capital du bien vieillir.

Enfin, diront certains. Toulouse a officiellement installé au début du mois d'avril son IHU (pour Institut hopitalo-universitaire) dédié à la problématique du bien vieillir. Cet établissement, pensé comme un accélérateur d'innovation en santé avec un partage des données amplifié, va entrer en service au sein de l'hôpital de La Grave, en plein coeur de la Ville rose.

« Le bien vieillir, tout le monde en parle mais personne ne sait réellement ce que cela veut dire. Pourtant, nous allons vivre 30% de notre vie après 60 ans, mais nos sociétés n'ont jamais été préparées à cela. Cette donnée peut être une chance si nous nous emparons du sujet », commente le professeur Bruno Vellas, le coordinateur du Gérontopôle à Toulouse et porteur du projet depuis plusieurs années.

Cet institut repose sur trois axes : la prévention, le diagnostic précoce des pathologies liées au vieillissement et la géroscience, qui permet d'étudier le vieillissement en étudiant ses origines.

« L'objectif est de déboucher sur de nouveaux traitements et nouvelles pratiques pour retarder le vieillissement biologique (...) Selon des données de 2020, nous vivons en bonne santé jusqu'à 64 ans, avec une longévité mondiale moyenne de 80 ans », souligne le professeur Vellas qui dresse les contours du challenge à relever avec l'IHU.

Labellisé par l'État

Malgré l'échec de la labellisation par l'Etat en 2018 dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA), le projet toulousain n'a jamais été abandonné et a même obtenu le soutien inconditionnel et financier de la région Occitanie en attendant un nouvel à projets étatique. Ce qui est arrivé en mai 2023.

Lire aussiLe projet d'IHU à Toulouse non retenu

Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé il y a un an la création de douze nouveaux instituts hospitalo-universitaires, dans le cadre de France Santé 2030. Parmi eux, deux établissements d'Occitanie : l'IHU de Montpellier, qui fédère les compétences autour des maladies auto-immunes systémiques, et l'IHU de Toulouse, spécialisé dans la gérontologie et le vieillissement. Une bonne nouvelle qui a tout accéléré et débouché sur le déblocage de 10 millions d'euros de financements publics. Une somme à laquelle il faut ajouter les 13 millions d'euros apportés par la région Occitanie, grâce à fonds européens.

« Ce soutien de la région nous a permis de créer la cohorte Inspire de 1.500 sujets qu'on va suivre pendant dix ans pour étudier leur vieillissement, ce qui en fait la plus grande cohorte de souris en Europe », commente le porteur du projet.

Par ailleurs, l'IHU et les équipes du professeur Vellas ont obtenu sept millions d'euros de dons de la part d'institutions publiques et privées, pour assurer le fonctionnement  de l'établissement sur ses premières années. Parmi eux, la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), la caisse nationale de l'assurance maladie (CNAM), la caisse de retraite des travailleurs à domicile (IRCEM), mais aussi les laboratoires Pierre Fabre, l'EISAI, La Poste Santé et autonomie et même le CHU de Toulouse à travers sa fondation Pastel.

« C'est une fondation que nous avons créée pour soutenir le projet d'IHU. Celui-ci est le premier projet que nous soutenons mais nous allons en soutenir d'autres en lien avec le bien-vieillir », commente Jean-François Lefebvre, le patron du CHU de Toulouse.

Focus sur la prévention

Ces soutiens financiers doivent notamment permettre de recruter des chercheurs experts sur les sujets qui concernent l'IHU, en plus de lancer ses travaux. Après avoir étudié une cohorte de données qui repose sur 50.000 patients de plus de 60 ans à Toulouse, l'IHU va désormais travailler sur les données de deux millions de Français, de toujours de plus de 60 ans, de 2024 à 2034. Les scientifiques du projet comptent lancer une campagne et des essais de prévention à grande échelle dès cette année.

« J'ai l'intime conviction qu'en France nous n'investissons pas assez dans la prévention, aussi bien dans les pratiques médicales que la formation... », justifie Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, premier financeur de l'IHU.

En ce sens, la présence de l'IUT Paul Sabatier fait sens étant donné que l'IHU doit permettre également la création d'un master en géroscience à court terme.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.