La petite entité toulousaine venue sur le marché de l'alimentaire avec l'intention de secouer le rayon des gâteaux et du petit-déjeuner est-elle en train de réussir son pari ? Hoope, qui propose une trentaine de références à partir de spiruline, cette plante à l'apport nutritif qui n'est plus à démontrer, est déjà présente dans plusieurs enseignes de la grande distribution.
« Nous sommes déjà présents chez Intermarché, Auchan, Casino, Franprix, Système U et Cora. Avec Carrefour et Leclerc, nous développons magasin par magasin, région par région », liste Christophe Sovran, le cofondateur de la marque Hoope.
Avec ces deux enseignes, très appréciées des consommateurs, Hoope espère parvenir à un accord distribution national dans un futur proche, comme c'est déjà le cas avec les six autres marques de distribution. Seule ombre au tableau, son absence du réseau Monoprix, une enseigne pourtant installée dans le centre-ville des grandes agglomérations et qui correspond pleinement à la clientèle potentielle de la startup toulousaine.
« Nous avons loupé l'opportunité au tout début. Monoprix voulait l'exclusivité sur la distribution de nos produits à notre lancement, chose que nous n'étions pas prêts à accepter. Aujourd'hui, les échanges sont toujours là donc nous espérons que cela évoluera dans le bon sens », commente l'entrepreneur.
Se maintenir dans les grandes surfaces
S'il refuse de communiquer sur le nombre d'implantations totales chez ses distributeurs, Christophe Sovran précise tout de même avoir « vendu 25.000 produits à l'unité en 2023 » grâce à la grande distribution : « Nous multiplions notre chiffre d'affaires par deux, voire par trois en fonction des années, depuis notre création en 2018 », ajoute-t-il sans vouloir préciser le montant exact.
Mais dans le souci d'entretenir cette dynamique, Hoope vient de boucler un tour de table d'un million d'euros, après celui de 500.000 euros en 2020. La jeune pousse toulousaine accueille ainsi à son capital trois business angels de renom : Markus Sandmayr, l'ancien directeur général de Blédina et Nutricia France, Filippo Della Torre, l'ancien directeur général de DG de Nutricia UK et Irlande, et Olivier Igon, l'ancien directeur général de Menguy's.
« Les business angels de la première levée de fonds ont remis au pot. Mais dans le cadre cette nouvelle levée, nous sommes allés chercher des chefs d'entreprise aguerris de notre secteur car cela nous convient bien à l'étape où nous sommes. Avec cet apport capitalistique, nous voulons surtout continuer à nous renforcer commercialement et accroître notre notoriété auprès des consommateurs. Rentrer dans ces enseignes et s'y maintenir, cela demande beaucoup d'investissements », signale le cofondateur.
La startup toulousaine, fondée par deux ingénieurs en agronomie de l'école Toulouse Purpan, compte aussi investir dans le volet R&D. Elle, qui emploie aujourd'hui une douzaine de collaborateurs et a toujours détenu en interne le volet conception des recettes, veut continuer à proposer une nouvelle gamme de produits chaque année.
Industrialiser la matière première
Dans cette logique de proposer des produits alimentaires, toujours plus innovants et à partir de spiruline, Hoope vient d'engager un travail de réflexion sur son organisation industrielle. Jusqu'à présent, la jeune entreprise a toujours fait appel à des partenaires et a ainsi externalisé la partie production de ses recettes. Pour chacune d'elles, Hoope va chercher le producteur adéquat, mais le prix galopant de la spiruline pourrait changer la donne.
« À court terme, nous n'avons pas vocation à internaliser la production de nos recettes. Par contre, nous menons des réflexions sur la production de la spiruline, notre matière première. Elle coûte très chère et elle coûte encore bien trop cher pour qu'elle se démocratise demain. Nous, nous avons la volonté d'industrialiser sa production, seul ou avec un partenaire, pour amener des volumes supérieurs sur le marché et espérer faire baisser son prix. Nous voulons nous investir sur cette question », expose Christophe Sovran.
Cette question pourrait ainsi faire l'objet d'une levée de fonds dédiée dans un futur à moyen terme.
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