Deux membres du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), une organisation d'opposants à l'A69 Toulouse-Castres, se sont perchés lundi en début de matinée, à une dizaine de mètres du sol, dans un érable situé sur une parcelle appartenant à l'institution européenne.
« On se trouve ici pour alerter sur le traitement des militants qui sont perchés actuellement dans les arbres sur le tracé de l'A69" et dont "les conditions sont déplorables », a déclaré à l'AFP l'un d'eux, âgé de 35 ans, ne dévoilant que son surnom "Jibon", en référence aux singes gibbons.
« Si au plan national, les choses n'avancent pas, il est normal qu'on demande à l'Europe de se positionner et de nous aider à faire respecter les droits humains », a-t-il insisté.
Plusieurs défenseurs de l'environnement, qui se surnomment "écureuils", occupent depuis mi-février, à près de 15 mètres de hauteur, des arbres destinés à l'abattage dans un bois situé à Saïx, dans le Tarn, pour s'opposer au projet d'autoroute A69.
Ils dénoncent des méthodes employées, selon eux, par les forces de l'ordre: déni d'accès à la nourriture et à l'eau potable, privation de sommeil, enfumage... des pratiques également critiquées par le rapporteur spécial de l'ONU sur la protection des défenseurs de l'environnement, Michel Forst.
« M. Forst a clairement rappelé au préfet du Tarn et à l'Etat qu'ils devaient (autoriser les ravitaillements) des personnes dans les arbres, on est venu ici pour signaler à l'UE que ce serait bien de rappeler à la France qu'elle a des obligations à tenir », a expliqué à l'AFP Thomas Brail, fondateur du GNSA.
« Les actions sur le terrain ont aussi pour but de retarder les travaux » en attendant que « soient jugés quatre recours sur le fond, qui démontreront clairement que ce projet n'a aucune utilité », a-t-il ajouté, au pied de l'arbre bruxellois où sont perchés les deux activistes.
« Tant qu'on n'a pas obtenu ce que l'on veut, on restera dans les arbres, ce sera très difficile de nous déloger », a-t-il averti.
Le tronçon d'autoroute de 53 km réduirait d'une vingtaine de minutes le trajet entre Castres et Toulouse. Le gouvernement français a dit vouloir mener le projet « jusqu'à son terme ».
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