
« Le spatial est en train de changer de dimension », a lancé la présidente de la région Occitanie Carole Delga ce jeudi 16 novembre en assemblée plénière.
Les élus régionaux ont adopté à cette occasion pour la première fois un plan spécifique à la filière spatiale après plusieurs plans ADER communs avec le secteur aéronautique.
« La Région a toujours été un soutien historique des acteurs du spatial en Occitanie. Depuis 2017, nous avons ainsi mobilisé 19 millions d'euros d'aides directes aux entreprises en faveur de la filière, qui ont permis de soutenir la compétitivité du territoire sur un cycle court d'accélération de l'innovation. Cette feuille de route régionale dédiée traduit notre ambition collective, au plus près des besoins et enjeux spécifiques de ses acteurs qui connaissent une révolution commerciale, technologique et stratégique inédite », estime la présidente.
Rendre plus visible la filière spatiale indépendamment de l'aéronautique
« Outre l'objectif de répondre aux enjeux spécifiques des acteurs de la filière spatiale régionale, le lancement de cette feuille de route dédiée vise à rendre la filière spatiale et ses acteurs plus visibles dans l'économie régionale indépendamment de la filière aéronautique » ajoute la collectivité.
Dotée d'une enveloppe de 30 millions d'euros, cette nouvelle feuille de route pour la période 2023-2027 est intitulée « L'Occitanie, moteur européen du spatial de demain, éthique et responsable ». La région compte financer notamment des parcours de transformation industrielle des entreprises de la filière spatiale, en prenant en compte les enjeux de cybersécurité, soutenir des projets industriels stratégiques et le passage à l'échelle des équipementiers régionaux, lancer d'une initiative régionale autour de la constellation Kinéis pour étudier le cycle de vie d'une mission Newspace et son impact sur l'environnement, développer une offre de formation pour répondre aux nouveaux métiers du spatial et organiser un évènement de dimension internationale en Occitanie.
Toulouse, nouveau centre névralgique du NewSpace
Première région spatiale française, l'Occitanie concentre un tiers des effectifs européens du secteur avec 14.000 emplois et 260 entreprises implantées générant 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Capitale européenne historique du spatial, Toulouse qui héberge les deux grands leaders du spatial européen, Airbus et Thales Alenia Space, est devenue en quelques années l'épicentre d'une industrie d'un nouveau genre autour du NewSpace. De nouveaux acteurs ont émergé et passe à l'échelle industrielle à l'image de U-Space en train de construire une usine pour produire un satellite par jour.
La Ville rose sert de rampe de lancement pour toute une série d'acteurs comme Anywaves, Exotrail ou Prométhée sans compter l'arrivée de startups étrangères. En l'espace d'un an, plus d'une dizaine d'acteurs ont pris leurs quartiers à Toulouse : l'Italien Aiko, le Canadien Connektica, l'Espagnol Pangea Aerospace, le Japonais Astroscale... Rien que cette semaine à l'occasion du salon SpaceTech Expo de Brême en Allemagne deux nouveaux venus ont annoncé leur arrivée dans la ville rose : le Néo-Zélandais Dawn Aerospace pour lancer son avion spatial réutilisable et le Portugais Tekever.
Toutes ces firmes étrangères viennent puiser dans le vivier local d'ingénieurs, parfois issus des grands noms du secteur, ce qui génère une véritable bataille des talents pour de nouveaux métiers ou des compétences spécifiques très recherchées. Pour les acteurs de la filière, il devient urgent d'ajuster les formations à cette nouvelle donne.
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