Première région spatiale, l'Occitanie concentre un tiers des effectifs français

Pour la première fois, l'Insee publie une enquête entièrement dédiée à la filière spatiale française. L'Occitanie s'impose comme la première région employeuse du spatial avec 12.600 salariés. Une soixantaine de grands acteurs regroupent à eux seuls la moitié des effectifs et les trois quarts du chiffre d'affaires de la filière malgré l'émergence de sociétés du New Space.
L'Occitanie s'impose comme la première région employeuse du spatial avec 12.600 salariés.
L'Occitanie s'impose comme la première région employeuse du spatial avec 12.600 salariés. (Crédits : Airbus)

C'est la première enquête que l'Insee consacre uniquement à la filière spatiale française. De cette étude, menée en collaboration avec le Cnes, il ressort que l'Occitanie s'impose comme la première région employeuse du spatial, avec 38 % des effectifs de la filière dans l'Hexagone. Elle emploie 12.600 salariés sur les 33.200 dédiés à l'activité spatiale au niveau national. Ce n'est pas une surprise puisque Toulouse accueille les deux principaux fabricants de satellites (Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space) mais aussi le Cnes et l'Onera. Le poids de cette spécialisation est très fort puisque les emplois du spatial représentent 35% de l'effectif total des établissements de la filière.

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(Source : Insee).

Vient ensuite l'Île-de-France qui rassemble 8 600 salariés dédiés au spatial. L'agglomération parisienne accueille essentiellement les sièges des grands groupes. Les établissements d'Île-de-France sont moins spécialisés dans le spatial puisque 12 % des effectifs sont consacrés à cette activité. L'Insee relève que "la filière spatiale est présente dans l'ensemble des autres régions de France métropolitaine, mais à des degrés moins importants". Les régions Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes regroupent au total 20 % des effectifs de la filière.

La Guyane concentre enfin 3% des effectifs de la filière avec un millier d'emplois. Pour autant, 84 % des effectifs des établissements qui emploient au moins un salarié dédié au spatial sont consacrés à cette activité dans la région d'Outre-mer, soit la plus forte spécialisation du panel. Kourou abrite notamment le centre spatial spatial guyanais, base de lancement française et européenne.

Une poignée de grands acteurs à la manoeuvre

L'écosystème spatial français est composé de 1.704 sociétés qui ont généré 10,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020. Mais en réalité, une soixantaine de sociétés exclusivement actives dans le spatial concentrent à elles seules 70% du chiffre d'affaires et la moitié des effectifs dédiés de la filière. "Ce sont, soit des acteurs traditionnels, industriels (Airbus Defence & Space, Arianespace, Thales Alenia Space) ou institutionnels (Cnes, Office national d'études et de recherches aérospatiales - Onera), soit des sociétés du secteur de l'ingénierie et des études techniques, soit des acteurs du New Space (Exotrail, Unseenlabs, U-Space, Comat, etc.)", rappelle l'Institut de statistiques.

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Dans ce premier cercle, le client principal génère en moyenne 58 % du chiffre d'affaires total. "Et plus la dépendance avec le client principal augmente, plus la relation avec ce client est jugée satisfaisante, observe l'Insee. Ce lien avec le client principal peut avoir des avantages en période de crise en permettant une meilleure prise en compte par ce client des difficultés des sociétés."

Les autres sociétés ont des activités plus diversifiées, en particulier dans l'aéronautique. Ainsi, 1 245 sociétés consacrent moins de 10 % de leur chiffre d'affaires au marché spatial. Il s'agit majoritairement de sociétés industrielles qui produisent des pièces et des sous-ensembles destinés aux astronefs mais aussi des sociétés du tertiaire qui ne réalisent qu'une petite part de leur activité dans le spatial, typiquement des consultants en ingénierie ou en informatique. La quasi-totalité des sociétés de la filière spatiale sont donc présentes sur d'autres marchés, à commencer par le marché aéronautique où évoluent 80 % des sociétés du spatial. Ces sociétés emploient deux fois plus de salariés dédiés à l'aéronautique qu'au spatial en 2020.

Au total, 60% des salariés dédiés à l'activité spatiale en France travaillent pour de grandes entreprises d'envergure internationale, 26 % pour des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 14 % par des petites et moyennes entreprises (PME).

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La moitié du chiffre d'affaires généré par le tertiaire

Au niveau des activités, deux tiers des sociétés de la filière spatiale sont dans l'industrie. Il s'agit notamment de fabricants et fournisseurs de pièces et de sous-ensembles destinés aux astronefs. Plus spécifiquement, une société sur trois a pour activité principale la mécanique industrielle. Mais la construction d'un satellite peut demander de longues phases de recherche et d'études. Ce qui explique que le tertiaire génère la moitié du chiffre d'affaires dédié à la filière. Outre le Centre national d'études spatiales (Cnes), ces emplois sont réalisés dans des bureaux d'études ou par des consultants en ingénierie (mécanique, informatique, etc.).

Ce sont ces emplois tertiaires qui ont été le moins impactés par la crise de la Covid. Le chiffre d'affaires et les effectifs dédiés à la filière augmentent dans le tertiaire, respectivement de 5 % et de 4 % en 2020 par rapport à 2019, alors qu'ils diminuent dans l'industrie, respectivement de 22 % et de 7 %. D'après l'Insee, "cela peut s'expliquer par des difficultés d'approvisionnement dans l'industrie et également par la nature des activités, qui sont plus facilement compatibles avec le télétravail dans le tertiaire".

D'ailleurs, le choc de la crise sanitaire est moins fort dans le spatial que dans l'aéronautique. En 2020, la filière spatiale a perdu 10 % de son chiffre d'affaires et 3 % de ses effectifs par rapport à 2019 contre une diminution de 34% de l'activité et de 9% des emplois dans l'aéronautique.

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