Spatial : l'Italien Aiko s'installe à Toulouse pour booster l'intelligence artificielle en orbite

Aiko, pépite italienne du NewSpace spécialisée dans les logiciels d'intelligence artificielle pour l'industrie spatiale, vient de prendre ses quartiers à Toulouse. La nouvelle entité devrait compter une dizaine de collaborateurs d'ici deux ans et a l'ambition de développer sa propre gamme de solutions pour automatiser certains services en orbite.
L'Italien Aiko a déjà testé en orbite ses logiciels d'intelligence artificielle grâce à un accord avec la pépite argentine Satellogic.
L'Italien Aiko a déjà testé en orbite ses logiciels d'intelligence artificielle grâce à un accord avec la pépite argentine Satellogic. (Crédits : Satellogic)

Après le Californien Loft Orbital, l'Espagnol Pangea Aerospace ou encore le Danois Gomspace, c'est au tour d'un acteur italien du NewSpace de prendre ses quartiers à Toulouse. Aiko, société spécialisée dans les logiciels d'intelligence artificielle pour l'industrie spatiale, vient d'annoncer la création d'une nouvelle entité à Toulouse.

Lire aussiExclusif. Le Bulgare EnduroSat s'installe à Toulouse avec ses satellites partagés

« L'ambition d'Aiko est d'utiliser l'intelligence artificielle pour automatiser la gestion des satellites et que l'intervention humaine soit réduite aux tâches avec une vraie valeur ajoutée », explique Aurélie Baker, responsable de la nouvelle entité d'Aiko en France. Cette Toulousaine titulaire d'un doctorat en biochimie a géré pendant plusieurs années l'Esa Bic Sud France, l'incubateur de l'agence spatiale européenne, avant de franchir le pas de l'entrepreneuriat.

Détection des nuages et gestion des constellations

Fondée en 2017 à Turin, Aiko a constitué en Italie une équipe de 30 personnes qui a déjà développé trois premières solutions logicielles appliquées à toute la chaîne de valeur du spatial, du segment sol jusqu'au satellite en passant par les constellations.

« Nous avons par exemple un logiciel capable de détecter les nuages sur les images prises par les satellites. Il faut savoir que plus de 90 % des données envoyées sur Terre ne sont pas monétisables à cause des nuages, parce qu'elles ne sont pas prises au bon moment ou au bon endroit. Avec notre solution, il est possible d'envoyer au sol uniquement les clichés avec moins de 50 % de couverture nuageuse. Cela permet de gagner du temps en traitement au sol et de l'argent », développe Aurélie Baker.

Lire aussiAgenium embarque de l'intelligence artificielle à bord des satellites de Loft Orbital

Outre la détection des nuages, Aiko propose d'automatiser certains services en orbite. « Cela peut être par exemple la planification de l'ouverture des panneaux solaires pour recharger le satellite. L'intervention d'un ingénieur n'est pas nécessaire dans ce cas de figure et peut même arriver en retard par rapport au logiciel si l'on n'a pas détecté qu'il fallait charger le satellite avant d'envoyer des données, etc », ajoute-t-elle.

L'essor des outils d'IA pourrait connaître un bond en avant dans les années à venir avec l'explosion du nombre de satellites envoyés en orbite et le lancement des premières constellations composées de plusieurs dizaines voire plusieurs milliers de satellites.

« Aiko a développé un logiciel pour que l'information circule le mieux possible entre les différents satellites de la constellation. Par exemple, si un satellite n'a pas pu prendre une photo, il envoie l'information à un autre satellite. Cela peut être aussi de définir la route la plus pertinente pour faire transiter des données vers le sol », illustre Aurélie Baker.

Ces premiers outils ont déjà été testés en orbite sur un satellite de la pépite argentine Satellogic et Aiko bénéficie déjà du soutien de l'Agence spatiale européenne dans le cadre de son programme InCubed.

Une dizaine de recrutements à Toulouse

Pour continuer de faire grandir la pépite italienne, une implantation au coeur de la capitale européenne du spatial s'est rapidement imposée comme une évidence. « Il existe vraiment un écosystème unique à Toulouse, tant au niveau des laboratoires de recherche que des entreprises. Et pour travailler avec des structures comme Airbus ou Thales, avoir une entité française change la donne », commente Aurélie Baker.

Aiko a l'ambition d'adresser ses logiciels à la fois aux opérateurs de satellites qu'aux grands industriels qui fabriquent des constellations et vise même les laboratoires axés sur l'IA appliquée au spatial. La société dispose pour le moment de bureaux dans le District, le cluster de startups du pôle de compétitivité Aerospace Valley implanté dans le B612 à Toulouse. Elle prévoit de recruter une dizaine de collaborateurs dans les deux ans à venir avec beaucoup de profils d'ingénieurs formés à l'intelligence artificielle. L'entité française d'Aiko pourra être amenée à développer sa propre gamme de logiciels dans les années à venir. Après avoir réalisé une première levée de fonds d'un million d'euros, la startup veut réaliser un tour de table de série A courant 2023.

Lire aussiSpatial : la bataille des talents fait rage à Toulouse face à l'essor du NewSpace

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.