Borne de recharge : le Français Anyos mise sur l'évolutivité pour conquérir le marché

Le fabricant toulousain de bornes de recharge pour la mobilité électrique mise sur l'évolutivité de ses équipements pour faire son trou. Il compte s'adresser en 2024 au marché de la recharge rapide grâce à la haute puissance, tout en prévoyant de boucler un important tour de table financier. Les détails.
Avec ses bornes de recharge évolutives, Paul Malbert, le CEO d'Anyos veut faire son trou sur le marché européen de l'électromobilité.
Avec ses bornes de recharge évolutives, Paul Malbert, le CEO d'Anyos veut faire son trou sur le marché européen de l'électromobilité. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est une distinction loin d'être anecdotique pour la jeune pousse. Le jury du dernier salon FlotAuto Paris, rendez-vous des gestionnaires de parc de véhicules privés et publics, a remis le premier prix de l'innovation à la startup toulousaine Anyos. Depuis deux ans, cette dernière fabrique des bornes de recharge pour véhicule électriques dites « évolutives ».

« Notre borne se décompose en deux parties : une base technologique qui la relie au réseau électrique, fixe, et une seconde partie, l'interface usager qui, elle, est adaptable. Nous conseillons donc à nos prospects de surdimensionner la connexion au réseau électrique dès le départ », commente Paul Malbert, le CEO d'Anyos, installée à La Cité de Toulouse.

Avec cette solution, brevetée, l'entreprise permet dès lors de lutter contre l'obsolescence des équipements, aussi bien au niveau des logiciels grâce à une maintenance continue que face à la potentielle évolution des besoins de ses clients. L'entreprise compte ainsi limiter l'impact sur les sols grâce à ses bornes qui peuvent accueillir un à trois points de charge.

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Direction le marché de la haute puissance

Lancé en 2023 sur un marché de la borne de recharge très concurrentiel, ce nouveau produit semble avoir conquis une certaine cible : « Le bilan est encourageant », précise Paul Malbert.

Également fournisseur de bornes traditionnels, Anyos réalise néanmoins 75% de ses ventes grâce à ses bornes de recharges évolutives. Dans cette part, la très grande majorité concerne des équipements avec trois points de charge, tandis que le reste est complété par des bornes à deux points de charge.

« Entre mars 2023 et mars 2024, nous avons vendu 300 points de charges », souligne l'entrepreneur.

Parmi ses clients, la startup toulousaine peut se vanter d'avoir équipé le nouveau siège social du promoteur immobilier GA Smart Building, la Data Valley, le ministère de la Justice, ou encore des implantations du Crédit Agricole.

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Pour accélérer les ventes et boucler le prochain exercice avec un chiffre d'affaires de 2,2 millions d'euros, Anyos développe un nouveau type de borne. Actuellement, ses bornes fonctionnent sur courant alternatif (AC), et la startup s'apprête à commercialiser des bornes de recharge évolutives de haute puissance sur courant continu (DC). Si son premier produit propose une recharge complète en trois heures à l'aide de 22 kilowatts, la future offre propose un plein électrique en 45 minutes à l'aide de 200 kilowatts.

« Le marché de la grande puissance représentera 25% des points de charge installés dans les prochaines années, nous devons y aller et innover », justifie le CEO qui vise les 10.000 points de charge en 2026.

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Une levée de fonds en préparation

Face à cette montée en puissance commerciale annoncée, Anyos a mandaté une banque d'affaires pour boucler un tour de table avoisinant les 20 millions d'euros dans les prochains mois de l'année 2024. Il y a un peu plus d'un an, elle était parvenue à lever 1,5 million d'euros auprès de NMP Développement (Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées), Ocseed, le CIC et Bpifrance.

« Si aujourd'hui nous sommes 13 collaborateurs, nous devrions être 35 à la fin de l'année 2024 afin d'achever le développement de nos nouveaux produits et accélérer les ventes. Nous allons recruter sur les volets commercial, industriel et opérationnel. Dans le même temps, nous comptons amplifier notre sourcing industriel », détaille Paul Malbert.

Actuellement, la startup s'appuie sur le Castrais Syselec pour l'assemblage et la production de ses cartes électroniques, tandis que le Tarnais Mécaform produit la structure. Une solution "made in Occitanie" qu'Anyos a l'ambition d'exporter à moyen terme en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie, avant de s'attaquer au marché américain.

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