
Fabriquer un satellite par jour, l'objectif paraissait inatteignable il y a encore quelques années dans une industrie spatiale reposant sur un modèle artisanal alliant composants de très haute qualité et la confection de seulement quelques exemplaires par an. Mais ce cap sera bientôt une réalité à Toulouse pour la pépite U-Space.
Une usine de 1.000 m2 à Toulouse
Fondée en 2018, la startup vient de lancer la construction d'une usine de 1.000 m2 avec l'ambition de devenir un maître d'œuvre de nanosatellites à prix cassés. Le site industriel sera situé au sein du B612, bâtiment totem de la filière aérospatiale dans la Ville rose, dans lequel 800 m2 salles blanches vont être construites ainsi que des espaces de stockage d'ici l'entrée en service prévue au printemps 2024.
« Dans cette usine, deux espaces vont cohabiter. Un espace sera dédié à l'assemblage de satellites précurseurs, comme le premier satellite d'une future constellation. Un deuxième espace sera utilisé pour la fabrication en série avec nos lignes d'assemblage sur lesquelles nous allons fabriquer des satellites avec des capacités de production qui vont augmenter progressivement pour atteindre un satellite par jour fin 2026 », décrit Fabien Apper, président de U-Space.
Une montée en cadence impressionnante que la jeune pousse ne compte pas réaliser seule. « Notre cœur de métier est d'être intégrateur donc nous allons nous appuyer sur toute une supply chain avec notamment Anywaves, Syrlinks, Sodern, des fournisseurs d'équipements déjà bien connus du spatial. Sur la partie assemblage, un partenariat a déjà été noué avec Connektica pour utiliser sa solution d'automatisation de tests sur nos satellites produits en série », ajoute le dirigeant.
Doublement des effectifs
Après le lancement début octobre de son premier satellite Ness en collaboration avec le CNES, U-Space a sept projets de construction de satellites en cours dont l'assemblage pourra grâce à cette usine débuter dès l'année prochaine. La startup a notamment été sélectionnée dans un consortium avec Airbus Defence and Space sur un programme France 2030 pour une mission de la surveillance de l'espace. U-Space a été aussi choisi avec le Breton Unseenlabs par le CNES pour démontrer les capacités et les performances d'un service d'observation du spectre radioélectrique depuis l'espace.
Des ambitions amènent la startup, qui avait levé sept millions d'euros l'an passé, à recruter massivement dans la Ville rose. U-Space a doublé de taille en 2022 passant de 20 à 40 collaborateurs et va passer la barre des 70 personnes à la fin de cette année.
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