Aéronautique : Latécoère revend à Bombardier une activité de câblage au Mexique

Deux ans après avoir acquis auprès de Bombardier des activités d’interconnexion et de câblage électrique au Mexique, Latécoère vient d'annoncer la revente de cet actif au constructeur canadien. Très endetté, le groupe aéronautique est en discussion avec ses banquiers pour ajuster ses prêts pour les mois à venir.
(Crédits : Frédéric Scheiber)

À peine deux ans après avoir annoncé l'acquisition des activités liées aux systèmes d'interconnexion et de câblage électrique (EWIS) de Bombardier à Querétaro, au Mexique, Latécoère s'en sépare. Le groupe aéronautique a annoncé il y a quelques jours « avoir signé, dans l'intérêt commun de Bombardier et Latécoère, un accord par lequel Bombardier s'engage à acquérir l'actif EWIS ».

« Bombardier restera un client à part entière du groupe Latécoère en Amérique du Nord et Latécoère continuera de poursuivre le développement de sa propre activité câblage depuis Hermosillo (Mexique), au sein de son site partagé entre les activités d'aérostructures et de systèmes d'interconnexion », fait savoir le groupe.

Série d'acquisitions en Amérique du Nord

Latécoère a en effet acquis l'an passé l'usine mexicaine de Figeac Aero à Hermosillo. Ce site de production été initialement dimensionné pour Latécoère dans le cadre d'un contrat conclu en 2015 portant sur la fourniture de pièces élémentaires en alliages légers et métaux durs, ainsi que de petits sous-ensembles pour les portes du Boeing 787. C'est aussi dans cette usine que seront rapatriées une partie des activités d'usinage réalisées jusqu'ici dans l'usine du futur de Montredon à Toulouse dans le cadre d'un vaste plan de réorganisation de l'industriel.

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Le groupe toulousain espère ainsi « répondre aux exigences croissantes de ses clients sur le marché aérospatial en Amérique du Nord et du Sud ».  Latécoère a aussi acquis depuis la sortie du Covid l'entreprise Shimtech Mexico au Mexique et le Canadien Avcorp. Le groupe qui s'était fixé d'atteindre une taille critique d'1,5 ou 2 milliards d'euros à terme a aussi mis la main sur la société TAC en Belgique et l'Espagnol Malaga Aerospace, Defense & Electronics Systems (Mades).

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Un groupe toujours très endetté

Mais le sous-traitant aéronautique de rang 1 est en grandes difficultés financières. Dès avril 2020, le groupe avait annoncé l'obtention d'un prêt garanti de l'État (PGE) de 60 millions d'euros. Malgré une augmentation de capital de 222 millions à l'été 2021, Latécoère reste toujours très endetté (à hauteur de 148 millions d'euros à fin juin 2022).

 Le groupe indique « discuter avec ses parties prenantes, notamment ses prêteurs, afin d'adapter sa structure capitalistique au regard des prêts et PGEs (Prêts Garantis par l'Etat) existants, dans une perspective de meilleur ajustement au contexte d'économie post-covid, en ce inclus la supply chain et l'inflation ».

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Latécoère a vu son chiffre d'affaires chuter de 43% en 2020. Depuis, le groupe remonte peu à peu la pente. Au premier semestre 2022, l'équipementier a affiché un chiffre d'affaires de 242 millions d'euros, soit une hausse de 34%. Ses résultats annuels seront divulgués le 24 mars prochain.

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