Latécoère : Philip Swash remplacé, une nouvelle acquisition en vue

Un an et demi après sa nomination à la tête de Latécoère, Philip Swash va être remplacé à la direction générale du groupe par Thierry Mootz à compter du mois d'août. Après avoir perdu 190 millions d'euros en 2020, l'équipementier aéronautique toulousain lance un plan de recapitalisation. Le sous-traitant envisage aussi d'acquérir le concepteur de pièces mécaniques Technical Airborne Components (TAC) et projette de nouvelles opérations de croissance externe.
Latécoère projette de nouvelles opérations de croissance externe.
Latécoère projette de nouvelles opérations de croissance externe. (Crédits : Rémi Benoit)

Nouveau changement à la tête de Latécoère. En mars 2020, quelques mois après l'OPA du fonds d'investissement américain Searchlight Capital Partners, l'emblématique Yannick Assouad était remplacée à la direction générale de l'équipementier aéronautique par Philip Swash.

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Ce dernier n'occupera plus ce poste à compter du mois d'août, vient d'annoncer Latécoère. Il sera remplacé par Thierry Mootz qui était jusqu'ici directeur général délégué et qui conservera sa fonction de directeur général de la division systèmes d'interconnexion.

Par ailleurs, Grégoire Huttner, à la tête de la division aérostructures est promu directeur général délégué. De son côté, Philip Swash restera administrateur non-exécutif de Latécoère, groupe présidé par Pierre Gadonneix, ancien patron d'EDF.

190 millions d'euros perdus sur l'année 2020

Ce changement de gouvernance intervient au moment où le sous-traitant aéronautique cherche à assainir sa situation financière. Déjà en difficulté avant la pandémie (le groupe avait perdu 33 millions d'euros en 2019), Latécoère avait contracté dès avril 2020 un prêt garanti par l'État de 60 millions d'euros. Un soutien financier qui ne sera pas suffisant pour traverser cette crise d'une ampleur inédite. Au total, sur l'année 2020 l'équipementier a perdu 190 millions d'euros et vu son chiffre d'affaires chuter de 42%.

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Pour y remédier, la société va souscrire de nouveaux PGE à hauteur de 130 millions d'euros et les échéances de remboursement du premier prêt seront rééchelonnées. Par ailleurs, le sous-traitant va procéder à une augmentation de capital d'environ 193 millions, ce qui porte le plan de recapitalisation complet à 323 millions d'euros.

Enfin, "sous réserve de l'achèvement du processus d'information consultation des instances représentatives du personnel du Groupe, Latécoère envisage d'acquérir Technical Airborne Components (TAC), un concepteur et fabricant de premier plan de bielles et de pièces mécaniques pour l'industrie aéronautique, pour un montant d'environ 30 millions d'euros auprès de Searchlight Capital Partners", fait savoir le groupe. Au mois de février dernier, Latécoère avait déjà finalisé l'acquisition du site de Bombardier au Mexique. Le groupe ne compte pas s'arrêter là et indique étudier "d'autres opportunités de croissance externe, notamment en Amérique du Nord". "Ces discussions sont à un stade préliminaire et nécessiteraient un investissement maximal d'environ 100 millions d'euros si ces opportunités se concrétisaient", précise l'entreprise. Pour conduire cette stratégie de croissance externe, Latécoère a nommé Christopher Seherr-Thoss en tant que directeur des fusions et acquisitions

Les activités réunies dans le siège historique toulousain à la rentrée

Face à l'ampleur de la crise, l'équipementier toulousain avait annoncé en septembre 2020 la mise en place d'un plan social. À l'origine, il devait entraîner 475 suppressions de postes en France, soit un tiers des effectifs.

Au terme de quatre mois de négociations, l'impact du plan social a été revu à la baisse chez l'équipementier aéronautique Latécoère avec 246 suppressions de postes contre 345 initialement sur l'activité aérostructure. Du côté de la branche interconnexion (Latelec), l'activité partielle a permis de sauver les 130 emplois menacés. Les deux activités seront réunies d'ici la rentrée sur le site historique de Latécoère rue de Périole à Toulouse dans un bâtiment neuf de 11.000 m2. Une partie du local sera partagé avec une autre entreprise.

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Le sous-traitant compte également s'appuyer sur les dispositifs gouvernementaux pour digitaliser ses usines à Liposthey dans les Landessur l'activité aérostructure à Montredon (Haute-Garonne) et à Gimont (Gers).

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