L'année 2020 aura été très dure pour Latécoère. L'équipementier toulousain a publié ce mardi 16 mars un exercice annuel avec un chiffre d'affaires de 413 millions d'euros, soit une chute de 42% sur un an. Le groupe affiche également une perte nette de 189,6 millions d'euros en 2020 (contre un manque à gagner de près de 33 millions d'euros sur l'année 2019). Sa marge Ebitda qui était positive en 2019 devient négative (-10%).
"Au cours de l'année écoulée, notre entreprise, notre industrie et nos communautés ont été confrontées à l'une des plus importantes crises sanitaires de l'ère moderne. Dans la mesure où nos principaux clients ont réduit, et dans certains cas suspendu la production d'avions, la demande de nos produits a considérablement diminué, ce qui a eu des conséquences évidentes sur notre activité et notre bilan", a commenté Philip Swash, directeur général du groupe dans un communiqué.
Latécoère s'attend en 2021 à "une année difficile, avec des cadences de production des avionneurs probablement encore atones". Le groupe anticipe un chiffre d'affaires inférieur de l'ordre de 25 % par rapport à 2020.
Plan social et digitalisation des usines
Face à l'ampleur de la crise, l'équipementier toulousain a annoncé au mois de septembre la mise en place d'un plan social. À l'origine, il devait entraîner 475 suppressions de postes en France, soit un tiers des effectifs. Au terme de quatre mois de négociations, l'impact du plan social a été revu à la baisse chez l'équipementier aéronautique Latécoère. 246 suppressions de postes sont prévues contre 345 initialement sur l'activité aérostructure. "Il n'y a pas de pas de triomphalisme derrière la signature de cet accord, ni de notre part, ni dans celle des partenaires sociaux puisque nous parlons bien de 246 licenciements, de 246 familles impactées", avait commenté début février Laurence Daubert, la DRH France de Latécoère.
Du côté de la branche interconnexion (Latelec), l'activité partielle permet de sauver les 130 emplois menacés. Les deux activités seront réunies cet été sur le site historique de Latécoère rue de Périole à Toulouse dans un bâtiment neuf de 11.000 m2. Une partie du local sera partagé avec une autre entreprise.
L'équipementier aéronautique compte s'appuyer sur les dispositifs gouvernementaux pour digitaliser ses usines. "Nous avons été lauréat de l'appel à modernisation du plan de relance. Alors qu'au plus fort de la crise, nous avions envisagé fermer notre usine Latelec de Liposthey dans les Landes, nous souhaitons au contraire en faire un site d'excellence sur la digitalisation, en vue ensuite d'exporter la rupture technologique vers les sites à l'étranger. C'est ce qu'on appelle une smart factory", détaille Laurence Daubert. Des projets de digitalisation sont également prévus sur l'activité aérostructure à Montredon (Haute-Garonne) et Gimont (Gers). Enfin, l'équipementier aéronautique a finalisé en février 2021 l'acquisition du site de Bombardier au Mexique.
Sujets les + commentés