Ferroviaire : l'Europe débloque 400 millions d'euros pour l'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine

Engagée financièrement sur le chantier de la LGV Toulouse-Bordeaux, l'Europe vient une nouvelle fois au soutien du ferroviaire du Sud-Ouest. L'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine vont bénéficier d'un crédit de 400 millions d'euros de la BEI pour assurer l'acquisition de nouvelles rames pour leurs réseaux TER.
L'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine vont être soutenues par l'Europe pour l'acquisition de rames pour leurs réseaux TER.
L'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine vont être soutenues par l'Europe pour l'acquisition de rames pour leurs réseaux TER. (Crédits : Agence APPA)

Quelques semaines après des élections européennes qui ont mené à la dissolution de l'Assemblée nationale et des élections législatives anticipées, cette même Union européenne vient au soutien des politiques ferroviaires proposées par les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Au travers d'un communiqué, ce mardi 25 juin, la Banque européenne d'investissement (BEI) a officialisé le déblocage d'une ligne de crédit de 400 millions d'euros envers les deux collectivités.

Cette somme doit notamment permettre l'acquisition de 39 rames (24 automotrices électriques, 12 automotrices bi-modes diesel/électriques et trois automotrices bi-modes hydrogène/électrique), ainsi que la révision à mi-vie de 97 automotrices électriques et bi-modes diesel/électriques actuellement utilisées par SNCF Voyageurs dans ces deux régions.

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« Le coût total de ces investissements est estimé à environ 1,2 milliard d'euros. Il sera financé par une combinaison de fonds propres et de prêts senior apportés par la BEI, la Caisse des Dépôts et un groupe de banques commerciales », souligne la BEI.

Cet investissement va notamment permettre de financer les trois rames bi-modes hydrogène et électrique qui vont circuler entre Montréjeau et Luchon (Haute-Garonne) dans quelques mois, développées en partie par Alstom et son usine de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Lors d'une réunion publique en avril, la socialiste Carole Delga, présidente de la région Occitanie, a annoncé le début de l'exploitation commerciale de ces nouvelles rames à la fin de l'année 2025 voire début 2026.

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Aucun lien avec GPSO

Dans les faits, cette ligne de crédit n'est pas octroyée aux deux collectivités, mais à la Société Publique Locale SPIIT pour « Société Publique Interrégionale des Investissements en faveur des Transports ». Cette entité, créée à la fin de l'année 2023, vise à doter les deux régions d'un outil technique et organisationnel de gestion de leur matériel roulant (maintenance, acquisition, etc). Ainsi, c'est la SPIIT qui octroie l'usage du matériel aux délégataires retenus par les collectivités pour opérer le service TER sur leurs territoires.

Dans une récente enquête, La Tribune avait révélé la volonté des conseils régionaux de reprendre la main sur leurs matériels ferroviaires roulants dans l'optique d'une ouverture à la concurrence comme le demande la législation. Pour éviter de ne pas connaître l'état des rames (financées par les régions mais propriétés de la SNCF) au moment des appels d'offres, il est désormais possible pour les régions de devenir propriétaire ferroviaire au terme d'un processus juridique. Les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine ont entrepris cette démarche,  en prévision de l'ouverture à la concurrence de ses TER pour la seconde. Dans le même temps, celle-ci a obtenu le droit- après une bataille juridique avec la SNCF - de récupérer les données du matériel ferroviaire pour les communiquer à des entreprises intéressées par les appels d'offres, comme l'ont fait les régions Paca et Hauts-de-France.

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« Ce financement est mis en œuvre par le biais de deux contrats de concession de 42 ans signés entre les deux régions et la SPIIT qu'elles ont conjointement créée en 2023 afin de reprendre la gestion de l'ensemble de leur matériel roulant et qu'elles détiennent à 100%. Ce matériel sera mis à disposition des opérateurs sélectionnés par les deux régions afin de mettre en œuvre leurs services de transport ferroviaire », confirme d'ailleurs la BEI dans son communiqué.

Néanmoins, ce soutien financier n'a rien à voir avec les 20% attendus de la part de l'Europe dans le cadre du projet GPSO (LGV Toulouse-Bordeaux) et une facture globale de 14 milliards d'euros. À la même période, il y a un an, l'Europe avait débloqué 60 millions d'euros pour ce projet qui doit mettre Toulouse à 3h15 de Paris en train, par le biais du Mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE).  « Cette première enveloppe est à la hauteur de ce qu'on attendait et le reste viendra au fur et à mesure de l'avancement des dossiers », avait notamment réagi Renaud Lagrave, le vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des Transports.

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Commentaires 3
à écrit le 27/06/2024 à 8:54
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Et que vont ils encore faire de l'argent nos représentants politiques de tous les bords ?

à écrit le 26/06/2024 à 11:27
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Mme Carole Delga qui refuse la concurrence a choisi la sncf avec ses cheminots champion mondial des grèves à répétition, services calamiteux, retards à répétition ce fait octroyé 400 M€ par l'Union Européenne qui prône la libre concurrence. Encore un...

le 26/06/2024 à 14:17
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Vous en connaissez des concurrents prêts à assumer le service public des ter ..... sans subventions de la région entre autre ? Et en regardant bien ils ne sont pas nombreux les concurrents à vouloir relever le défit sauf sur quelques lignes , les plu...

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