La campagne électorale pour les élections municipales
Après six ans de mandat, les maires actuellement élus vont devoir remettre en jeu leur écharpe au mois de mars 2020, date des prochaines élections municipales. À Toulouse, ce scrutin risque d'être très incertain et la campagne électorale intense qui va débuter dès les premiers mois de l'année 2019 devrait être intense. Beaucoup de noms sont annoncés pour briguer le Capitole, notamment au sein de la gauche qui est en pleine recomposition depuis l'élection présidentielle. Le Parti socialiste va organiser courant février un scrutin interne pour définir son candidat. La France Insoumise devrait se lancer aussi dans cette réflexion après les Européennes de juin prochain. Au-delà des investitures au sein des partis, certains se présenteront-ils sous d'autres formes ? Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie, va-t-elle descendre dans l'arène politique ?
Enfin, quel sera l'avenir politique du maire sortant et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc ? Ce dernier ne cesse de rappeler ces derniers mois qu'il a tenu une grande partie de ses engagements de campagne lors de ses diverses prises de parole. Alors, pourquoi partager un tel constat si c'est pour en rester là ? Dans l'hypothèse où le maire sortant se présenterait de nouveau aux élections 2020 (point sur lequel il refuse de s'exprimer pour le moment), quel parti le soutiendrait ? Il a été élu en 2014 avec le soutien du parti Les Républicains mais cela pourrait changer pour le prochain scrutin. Entretenant de bonnes relations avec le président de la République, Emmanuel Macron et le Premier ministre, Édouard Philippe, il n'est pas à exclure que Jean-Luc Moudenc passe sous la bannière La République en Marche pour 2020. Toutes ces interrogations devraient trouver leurs réponses au cours de l'année 2019.
Quel avenir pour la fusion Métropole-Département ?
C'est un dossier qui a pris de l'épaisseur au cours de la seconde moitié de l'année 2018. Après plusieurs consultations des élus locaux, le gouvernement travaille sur un projet de fusion entre les grandes Métropoles européennes et leur Département d'attache, comme cela a été réalisé à Lyon. Un dossier qui concerne donc Toulouse Métropole et le Département de la Haute-Garonne. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc y est favorable, tandis que le président du Conseil Départemental, Georges Méric, s'y oppose. Alors lequel des deux aura gain de cause dans ce duel politique ?
C'est au gouvernement de trancher sur cette question. Une décision ferme et définitive à ce sujet doit être prise au plus tard au tout début de l'année 2019 par le président de la République, afin que tout soit prêt à temps avant les élections municipales de mars 2020. Seulement, le conflit social en lien avec les gilets jaunes a bousculé l'agenda politique présidentiel et ce dossier pourrait donc être mis sur la touche (pour le moment). Annoncée en exclusivité dans nos colonnes, la visite d'Emmanuel Macron à Toulouse le 17 janvier pour ses vœux aux forces armées pourrait être l'occasion de clarifier sa position dans ce dossier.
Comment sera financée la LGV Toulouse-Bordeaux ?
Elle doit permettre de relier la Ville rose à la capitale parisienne en 3 heures et 10 minutes, contre plus de 4 heures actuellement. Voilà l'objectif de la future ligne à grande vitesse (LGV) entre Toulouse et Bordeaux (la capitale girondine étant déjà reliée à Paris grâce à une telle infrastructure). Seulement, les Toulousains ne savent pas à partir de quand ils pourront bénéficier d'un tel équipement, ce qui agace les élus locaux, Jean-Luc Moudenc, et la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, en tête.
Après un important lobbying réalisé par ces derniers pour maintenir en vie ce projet au cours de l'année 2018, la LGV Toulouse-Bordeaux a été classée comme prioritaire dans le texte de la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) présentée en fin d'année par la ministre des Transports, Élisabeth Borne. Une victoire suivie d'amertume puisque aucun calendrier clair ne figure dans le texte de loi. Le gouvernement dit chercher des solutions de financement avec les élus locaux pour accélérer sa mise en service. Pour les élus du Sud-Ouest, la solution est toute trouvée : ils veulent un mode de financement similaire à celui mis en œuvre pour le Grand Paris Express et qui repose sur la taxation des bureaux. D'ailleurs, le nouveau préfet de Région, Étienne Guyot, a supervisé la création de la société du Grand Paris (2009-2010), avant d'être président du directoire de cette société, en charge de la construction du Grand Paris Express (2011-février 2014).
"Je suis prêt à mettre à disposition des acteurs locaux mes connaissances sur le financement de ce grand projet d'aménagement du territoire pour avancer sur les deux dossiers de LGV qui concernent la région Occitanie (Toulouse-Bordeaux et Montpellier-Perpignan, ndlr)", avait lancé Étienne Guyot lors de sa présentation à la presse.
Les agriculteurs d'Occitanie bientôt mieux rémunérés ?
Quelques semaines après son arrivée au pouvoir, le gouvernement actuellement a organisé les États généraux de l'Alimentation. Ce qui ressemble à une consultation longue de plusieurs mois, rassemblant tous les acteurs du secteur agroalimentaire, les élus et les consommateurs, devaient permettre de trouver des solutions à des questions essentielles: comment mieux rémunérer l'agriculteur ? comment accompagner la transformation de notre agriculture ? comment mieux informer les consommateurs ? etc...
Dans la foulée, la Région Occitanie a fait de l'Alimentation sa grande cause régionale de l'année 2018. Par conséquent, le Conseil régional a organisé une très large consultation citoyenne réunissant environ 100 000 participants (sachant que la région compte 5,8 milions d'habitants) pour savoir comment l'alimentation peut être améliorer dans la région et comment celle-ci peut soutenir une filière qui est le premier secteur d'emplois en Occitanie (164 000 emplois). Ce processus a débouché fin 2018 sur un Plan Alimentation contenant 10 actions phares, dont l'organisation en 2019, à Toulouse, d'Assises régionales de la distribution alimentaire, réunissant producteurs, grandes et moyennes surfaces, et grossistes. Cet événement devra permettre d'obtenir une meilleure rémunération pour les producteurs auprès de ces grandes entreprises.
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