Le sort de la LGV Toulouse-Bordeaux définitivement scellé
Depuis début juillet 2017, Bordeaux ne se situe plus qu'à 2h04 de Paris et Rennes plus qu'à 1h25 grâce aux deux nouvelles Lignes à Grande Vitesse (LGV) inaugurées en grande pompe. Toulouse rêve d'un pareil scénario... Depuis de nombreuses années, les élus locaux réclament avec insistance une LGV sur le tronçon Bordeaux-Toulouse afin de rapprocher la 4ème ville de France de la capitale. Aujourd'hui, Toulouse est la seule grande métropole française sans LGV. Cette nouvelle ligne doit relier à terme Toulouse à Paris en 3h15 (au lieu de 4h10 actuellement). Mais le financement du projet (estimé à 9,2 milliards d'euros), n'est toujours pas bouclé. Malgré un retard, le projet était en bonne voie jusqu'à la récente élection d'Emmanuel Macron à l'Élysée en mai dernier. En effet, le président François Hollande était pour la LGV dans le Sud-Ouest, mais son successeur a une position plus nuancée depuis son arrivée au pouvoir.
L'ancien ministre de l'Économie de François Hollande veut que l'État concentre ses efforts sur l'entretien du réseau existant et sur les transports du quotidien, plutôt que d'investir plusieurs milliards d'euros dans des grands projets d'infrastructures type LGV. Une nouvelle idéologie qui a mis le feu aux poudres à Toulouse, obligeant la ministre des Transports, Élisabeth Borne, à se rendre sur place vendredi 10 novembre pour calmer la tempête. La membre du gouvernement a alors déclaré que le projet de LGV Bordeaux-Toulouse était en pause, mais pas remise en cause, le temps d'une grande réflexion sur tous les projets en cours. Ainsi, une décision définitive sur l'avenir de cette LGV sera dévoilée en début d'année 2018 lors de la présentation de loi de programmation sur les infrastructures. Affaire à suivre.
L'État va-t-il vendre ses parts de l'aéroport à l'actionnaire chinois ?
Emmanuel Macron était le ministre de l'Économie sous la présidence de François Hollande de août 2014 à août 2016. À Bercy, le ministre a enclenché une politique de vente de nombreux actifs de l'État afin de réaliser des économies. C'est dans le cadre de cette politique que l'État s'est désengagé en vendant ses parts à des investisseurs privés à Toulouse. En avril 2015, l'État a cédé 49,99 % de ses parts dans l'actionnariat de l'aéroport Toulouse-Blagnac à la société d'actionnaires chinois Casil Europe contre la somme de 308 millions d'euros. Depuis, l'homme qui avait dirigé l'opération côté chinois, Mike Poon, avait disparu, faisant l'objet d'une enquête dans une affaire de corruption en Chine. Mais l'homme d'affaires est réapparu dans les médias en accordant une interview exclusive à La Tribune Toulouse dernièrement. Un retour pas si anodin à l'approche d'une échéance capitale pour l'avenir de l'aéroport toulousain.
Fin octobre, Bruno Le Maire, le nouveau ministre de l'Économie, a laissé entendre que l'État pourrait se désengager totalement de l'aéroport de Toulouse, lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. À compter du 18 avril 2018, l'État aura six mois (renouvelable une fois) pour décider s'il met en oeuvre l'option de vente à Casil Europe de ses 10,01% de parts restantes. Avec 60% des parts, l'investisseur chinois deviendrait alors majoritaire au sein du capital de l'aéroport. Mais les actionnaires locaux qui détiennent les 40 % de capital restant (CCI Toulouse 25 %, Département 5 %, Région 5 %) veulent s'associer pour acquérir ses parts et empêcher la prise de contrôle de Casil Europe.
L'université de Toulouse, candidat crédible pour la reconquête du label Idex ?
Les universités de Toulouse sont reconnues pour la qualité de leurs enseignements au niveau national. Afin de développer leur rayonnement à l'international, l'Université fédérale de Toulouse s'est mise en tête depuis de nombreuses années la conquête du label Idex. Ce label, en plus d'une subvention de 25 millions d'euros par an, permet à son détenteur une visibilité sur la scène internationale et peut ainsi engendrer la venue de chercheurs de grande renommée. Ce label Idex, l'université toulousaine l'avait obtenu en 2013, avant de le perdre en avril 2016 pour non-respect des engagements pris auprès du jury qui délivre le sésame.
Mais début d'année 2017, l'université de Toulouse a été autorisée à postuler de nouveau au label Idex. C'est dans un contexte de haute tension avec certains de ses étudiants que l'institution a déposé un dossier de candidature lundi 18 décembre auprès du Commissariat général à l'investissement (CGI). Verdict au deuxième trimestre 2018.
Troisième ligne de métro : desserte de l'aéroport ou non ?
Même si l'aboutissement du projet ne fait l'ombre d'un doute, c'est plutôt le tracé et le financement de cette nouvelle ligne de métro qui posent question. Le tracé définitif de la troisième ligne de métro a été présenté en juillet dernier. Le projet relie la gare de Colomiers et celle de Labège-la Cadène en passant par les sites d'Airbus à Colomiers et Saint-Martin, la gare SNCF de Matabiau, François Verdier, le quartier résidentiel de la Côte Pavée, Montaudran, Airbus Defence & Space... En revanche, l'option d'une desserte directe vers l'aéroport n'a pas été retenue. Les usagers de la troisième ligne de métro devront donc descendre à la station Jean Maga et prendre le tram vers l'aéroport. Cette desserte par le tram a l'avantage de coûter moins cher : seulement 50 millions, contre 250 millions d'euros par le métro.
Par ailleurs, un conseil scientifique (composé d'experts indépendants de Tisséo) a été missionné pour se prononcer sur l'itinéraire choisi pour la troisième ligne de métro. Fin novembre, le conseil a rendu son avis sur la desserte de la zone aéroportuaire. Comme Tisséo, il ne privilégie pas une desserte directe de l'aéroport, mais son avis n'est que consultatif.
Ce choix de la non desserte directe de l'aéroport par le métro fait beaucoup parler et certains acteurs locaux n'ont pas dit leur dernier mot. Courant décembre, la CCI, les organisations patronales (Medef, CPME) et l'union professionnelle artisanale ont demandé une desserte directe vers l'aéroport. Ces organisations estiment que relier le centre-ville à l'aéroport en métro serait un facteur de développement économique fort. La solution pour obtenir cette desserte de l'aéroport pourrait venir de Casil Europe, l'actionnaire chinois des lieux. En effet, Mike Poon, le président de Casil Europe, s'est dit intéressé par ce projet, mais attend les projections financières définitives, avant de contribuer éventuellement au financement de cette desserte. Un dossier qui pourrait avancer en 2018.
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