Entrepreneuriat : une année 2024 record se profile pour les microcrédits de l'Adie Occitanie

Acteur qui favorise l'accès à l'entrepreneuriat des personnes défavorisées, l'Adie Occitanie a connu une année record sur ses micro crédits en 2023. Portée par un recrutement important de conseillers, l'association s'attend à une année 2024 bien meilleure. Les détails.
L'Adie n'a jamais répondu à autant de demandes de microcrédits en Occitanie pour soutenir l'entrepreneuriat.
L'Adie n'a jamais répondu à autant de demandes de microcrédits en Occitanie pour soutenir l'entrepreneuriat. (Crédits : Reuters)

Être auto-entrepreneur (avec sa micro entreprise), symbole de liberté et de bonheur ? « Nous sentons qu'il y a toujours ce souhait fort de créer son emploi », observe Christophe Nicaud, le directeur de l'Adie Occitanie. Cette association, à but non lucratif, accompagne les publics éloignés de l'emploi vers l'entreprenariat en soutenant financièrement des projets économiques au travers des microcrédits tout particulièrement. « C'est notre spécialité », insiste même le responsable qui accompagne au quotidien des projets, beaucoup autour du commerce, mais aussi des services à la personne, la restauration, le transport, le bâtiment ou encore l'artisanat.

Rien que sur l'année 2023, l'antenne régionale de l'Adie a engagé plus de 9,9 millions d'euros de crédits, avec pas moins de 1.439 dossiers de microcrédits validés à des entrepreneurs, soit une hausse de 11% du nombre de dossiers. « Le bilan de cette année 2023 est très bon pour nous », commente Christophe Nicaud. Point important, 38% des entrepreneurs accompagnés perçoivent les minima sociaux et 29% sont sans diplôme et un sur quatre ont moins de 30 ans.

« Nous accompagnons des personnes qui ne peuvent pas faire appel aux solutions bancaires classiques car leurs ressources financières ne sont pas suffisantes par exemple, ou parce qu'elles n'ont pas un statut administratif adéquat. Nous soutenons notamment des chauffeurs VTC dans l'achat de leur véhicule ou pour le renouvellement de celui-ci. Tous projets confondus, nous avons accordé en 2023 des microcrédits au montant moyen de 4.000 euros, contre 3.000 l'année précédente, nous suivons l'inflation », décrit le directeur de l'association.

Avec une mensualité moyenne actuelle de 150 euros, l'Adie octroie des prêts de 500 à 12.000 euros, sur une durée maximale de 48 mois. Autre contrainte, la structure n'agit jamais en effet levier et prête toujours seule.

Un taux de remboursement très favorable

 Ce panorama 2023 a surtout été permis par de nouveaux budgets nationaux obtenus auprès de divers appels à projets en faisant reconnaître le travail indépendant comme voie d'insertion dans la société. « Cela nous a permis de créer dix postes de conseillers en Occitanie », se félicite encore Christophe Ricaud, qui en compte désormais 45 sur la région. L'Adie a ainsi pu renforcer sa présence dans l'Aveyron, mais aussi du côté de Béziers, Carcassonne, Sète, ou encore Auch. Une nouvelle dimension autant bénéfique sur ce début de l'année 2024.

« En nombre de microcrédits accordés, nous avons une activité en hausse de +15% sur les trois premiers mois de cette nouvelle année et avril s'annonce dans la même dynamique », constate le porte-parole.

Malgré un budget annuel supérieur à trois millions d'euros, l'antenne régionale de l'Adie est loin de la surchauffe financière, elle qui est accompagnée particulièrement par la région Occitanie à hauteur de 900.000 euros en subventions et quatre banques locales sur la question des microcrédits.

« Nous avons la particularité d'emprunter à des banques, avec l'autorisation de prêter derrière, sans oublier les réserves que nous nous sommes constituées. Nous ne sommes pas du tout bloqués par les montants engagés actuellement, ni par le nombre de demandes. Nous avons tout intérêt à nous faire connaître davantage », estime Christophe Nicaud.

Lors de sa dernière enquête de pérennité menée en 2021, le taux de survie des micro entreprises à deux ans était de 70%, contre 65% à trois ans, sans compter un taux de remboursement de 95% sur quatre ans. Fort de ces conseillers supplémentaires et de ce dynamique honorifique, l'Adie Occitanie s'est donc associée au conseil départemental de l'Aveyron, dans une expérimentation d'ordre nationale sur la nouvelle loi du plein emploi de décembre dernier, qui repense notamment l'accompagnement des bénéficiaires du RSA, allocation sociale versée par les conseils départementaux. Les deux conseillers de l'association vont, pendant quatre mois, aller à la rencontre des bénéficiaires du RSA sur le département, pour sensibiliser et informer ceux intéressés par la création d'une activité économique et les solutions de financement à leurs dispositions au travers de l'Adie Occitanie.

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