Holberton School : un bout de la Silicon Valley débarque à Toulouse

Dédiée aux métiers du numérique et du digital, la Holberton School (née au sein de la Silicon Valley) et son approche de formation innovante vont poser leurs valises à Toulouse. Une implantation portée par l'entreprise Bizness et son nouvel actionnaire le Groupe Actual. Les détails.
Née à la Silicon Valley, la Holberton School débarque à Toulouse.

En attendant la création de "LA grande université de Toulouse" côté public, l'enseignement privé quant à lui est en mouvement à Toulouse. La Holberton School, fondée en 2016 par deux ingénieurs français à San Francisco (États-Unis) et plus précisément à la Silicon Valley, débarque en Europe. Après tout récemment Lille, l'établissement dédié aux métiers du numérique en tension va ainsi accueillir ses premiers élèves à Laval dès le mois de juin, mais aussi à Toulouse à partir de janvier 2022.

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Un choix qui relève tout sauf d'un hasard. Les deux fondateurs, Sylvain Kalache et Julien Barbier, ont noué un partenariat pour développer leur établissement en France avec l'entreprise toulousaine Bizness et son nouvel actionnaire à hauteur de 40%, le Groupe Actual, basé à Laval.

"Nous allons désormais intensifier les discussions avec les acteurs locaux pour savoir s'ils souhaitent s'associer au projet ou non, mais même sans eux nous le ferons. La formation alternera entre des sessions à distance et en présentiel. Nous cherchons donc des locaux dans le centre de Toulouse, dans un premier temps, pour accueillir nos premiers étudiants en janvier. Puis nous monterons en puissance pour en accueillir jusqu'à 300. Plus globalement, l'accord prévoit la création de six à sept campus en France d'ici 2025", dévoile Bruno Sola, le fondateur et CEO de Bizness.

Bruno Sola

Bruno Sola va développer la Holberton School à Toulouse (Crédits : Bizness).

Spécialisée sur des compétences très demandées

Ces centaines d'étudiants vont ainsi se former à tous les métiers du digital et du numérique. Et la demande en la matière est importante. Par exemple, les entreprises françaises les plus prometteuses de la Tech qui composent la délégation French Tech 120 prévoient de créer environ 10.000 emplois en 2021, alors qu'ils emploient actuellement 37.500 personnes dont 26.000 en France, selon des chiffres annoncés par Bercy.

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"Aujourd'hui, toutes les entreprises de France sont focus sur leur stratégie numérique et elles ont donc besoin de se doter d'équipes en sur le sujet. Elles veulent recruter des profils très demandés sur le marché comme des data scientist, data analyst, developper web ou ingénieurs du web. De plus, dans une ville comme Toulouse fortement touchée par la crise en raison de la prédominance de l'aéronautique, les besoins en reconversion sont importants", tient à souligner Bruno Sola.

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D'après les dirigeants de l'école américaine, 100% des personnes formées par leurs soins ont trouvé un emploi entre trois et six mois après leur formation. Selon le patron toulousain, ce taux d'insertion est le résultat de la méthode éducative de Holberton School.

Une approche de formation innovante, ouverte à tous

Depuis sa naissance à San Francisco, cette dernière applique la méthode du "peer-learning", qui signifie l'apprentissage par des experts en la matière en poste actuellement ou des professionnels indépendants, et non des professeurs "classiques". De plus, les élèves, qui suivront un apprentissage sur 12 à 18 mois selon le choix de leur spécialisation, bénéficieront d'un apprentissage uniquement via des projets pratiques et non par matière afin d'être confronté au quotidien dans l'entreprise. Tout comme les soft skills seront au coeur du programme. Une méthode disruptive en France qui colle à l'image de Bizness, à l'origine notamment d'un simulateur d'entretien professionnel adopté par les grands groupes.

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"Nous ne formerons plus demain comme nous avons formé jusqu'à présent. Avec ce projet, nous sommes dans l'éducation nouvelle génération. C'est un autre modèle d'école qui débarque", insiste Bruno Sola.

Une approche nouvelle que les porteurs du projet français, tout comme la direction historique, veulent ouverte à tous. "Nous voulons favoriser dans ce secteur d'activité une mixité sociale, mais aussi une diversité équilibrée femme-homme", explique le dirigeant. De ce fait, en plus d'aucune limite d'âge, aucun diplôme n'est requis à l'entrée, ni même une connaissance dans le codage. "Nous allons simplement soumettre les candidats à un test de motivation, mais cela sera des recrutements à l'aveugle". Reste tout de même la question épineuse du financement de la formation, autour de 10.000 euros, une barrière à l'entrée naturelle. Là encore, Holberton School, Bizness et le groupe Actual ont noué un partenariat la Caisse d'Épargne pour que les élèves ne paient leur formation qu'à la signature d'un contrat de travail, avec un taux d'intérêt à 0%. "Nous ne voulons aucun frein à l'entrée", conclut Bruno Sola.

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