Le Technocampus hydrogène à Toulouse contraint de revoir sa copie

En raison d'un dérapage financier sur les coûts de construction prévus lié à l'inflation, les porteurs du projet du Technocampus hydrogène à Toulouse sont contraints de revoir leur copie. La surface bâtie devrait être réduite ou au mieux repensée. Pour mémoire, ce site devra concentrer en un même lieu divers travaux de R&D autour de l'avion bas carbone. Les détails.
Quels seront les contours finaux du Technocampus hydrogène à Toulouse, contraint de réduire la voilure ?
Quels seront les contours finaux du Technocampus hydrogène à Toulouse, contraint de réduire la voilure ? (Crédits : CTV Architectes / Région Occitanie)

Il est présenté comme LE lieu qui doit incarner le renouveau de l'industrie aéronautique, du transport aérien voire des mobilités décarbonées dans son ensemble. Le Technocampus hydrogène, prévu à Toulouse dans le secteur Francazal, sera même, selon les porteurs du projet, le plus grand centre d'essais européen consacré à l'hydrogène vert. Seulement, les contours de ce bâtiment totem doivent être revus.

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« Le coût de construction est passé à 52 millions d'euros. Donc nous avons engagé un travail au sein du comité de pilotage pour exiger une cible plus faible, avec différents scénarios potentiels », fait savoir Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie chargée de l'Enseignement supérieur, la Recherche, l'Europe et les Relations Internationales, et membre du copil du projet de Technocampus à hydrogène.

À l'annonce du projet, dont l'enveloppe initiale prévue a été intégrée dans le plan « Avion Vert » de la Région Occitanie, le coût des travaux était annoncé autour des 35 millions d'euros. Mais depuis plusieurs mois, la collectivité communique sur un nouveau coût : « 45 millions d'euros pour 9.000 m2 de surface de recherche, d'essais, d'innovation et de formation » est notamment inscrit sur un flyer dédié au projet et distribué au dernier Salon du Bourget.

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Chacun devra apporter sa contribution supplémentaire

Pour financer cette rallonge de 10 millions d'euros, le conseil régional a maintenu son apport à 30 millions d'euros. Cependant, il a rajouté au projet six millions d'euros de fonds FEDER, des fonds européens aux mains des régions. Mais aussi, la Région Occitanie compte sur ses partenaires pour participer à l'effort.

« Nous sommes en train de voir avec Toulouse Métropole s'ils peuvent participer un petit peu plus, à travers le contrat de territoire signé entre nos deux collectivités », précise Nadia Pellefigue.

Dans ce projet de Technocampus à hydrogène, Toulouse Métropole, en plus de mettre à disposition le foncier, a mis 2,7 millions d'euros sur la table dans le premier business plan. À ses côtés, l'État a aussi apporté sa contribution à hauteur de 1,8 million d'euros.  Le comité de pilotage du projet, qui s'est tenu mercredi 28 juin, a semble-t-il permis de rapprocher les positions des uns et des autres. Mais le temps est précieux dans ce dossier.

« Le plan de financement doit être bouclé pour ce début de l'été. Par ailleurs, le travail avec l'Agence Régionale de l'Aménagement et de Construction d'Occitanie (ARAC) est finalisé. Nous comptons obtenir le permis de construire au printemps 2024 et lancer les travaux dans la foulée, pour ouvrir le Technocampus hydrogène fin 2025. Il y aura 18 mois de travaux », expose l'élue régionale.

Quels ajustements ?

Seulement, ce réaménagement du business plan ne sera pas sans conséquence sur le projet, principalement pour une meilleure optimisation du foncier utilisé voire une réduction des surfaces bâties prévues afin de ne pas franchir les 45 millions d'euros totaux.

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Pour mémoire, les 9.000 m2 devaient initialement comporter quatre bâtiments, une aire d'essais en extérieur, deux bunkers pour des tests à haute puissance et une importante zone de stockage d'hydrogène vert. Dans l'ensemble, 4.500 m2 devaient être dédiés au monde de la recherche (car le lieu doit accueillir à terme les laboratoires Laplace, LGC, Cirimat et IMFT) et 2.400 m2 de box d'essais à disposition des entreprises pour mener à bien leurs travaux.

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« Il y a un scénario comprenant la réduction de la surface de ces box à destination des entreprises, mais j'y suis formellement opposée car c'est sur ces box que reposera le futur modèle d'exploitation du Technocampus hydrogène. Airbus s'est engagé avec la Région Occitanie pour y mener certains travaux. Nous avons des discussions avec d'autres industriels pour utiliser ces box », souligne Nadia Pellefigue.

En plus des 45 millions d'euros des coûts de travaux, le projet prévoit également un investissement de 20 millions d'euros pour les divers équipements qui seront installés à l'intérieur de ce site. Des aménagements qui seront en grande partie financés par les industriels locataires, les laboratoires et le PIA 4.

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