LGV Toulouse - Bordeaux : les travaux au nord de Toulouse débutent, pour une mise en service en 2030 ?

Le groupe SNCF et les collectivités locales ont lancé ce mardi 7 mai les travaux consacrés aux aménagements ferroviaires du nord toulousain (AFNT), première étape pour la LGV vers Bordeaux. Une concrétisation qui entretien l'espoir d'une livraison de l'infrastructure en 2030 pour les élus locaux. Les détails.
Matthieu Chabanel, le PDG de SNCF Réseau, ne souhaite pas encore s'engager sur une livraison de la LGV Toulouse - Bordeaux.
Matthieu Chabanel, le PDG de SNCF Réseau, ne souhaite pas encore s'engager sur une livraison de la LGV Toulouse - Bordeaux. (Crédits : Rémi Benoit)

« Nous attendions ce geste symbolique depuis longtemps », rappelle Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole. Lui-même et les autres élus du territoire étaient invités ce mardi 7 mai au lancement des travaux dédiés aux aménagements ferroviaires du nord toulousain (AFNT), première brique de la Ligne à grande vitesse (LGV) vers Bordeaux. « Nous avions eu cette promesse (d'une LGV jusqu'à Toulouse, ndlr) en 1991 du temps de Michel Rocard comme Premier ministre et nous l'avons eu grâce à un accord construit sous l'égide de Jean Castex en 2021 », retrace l'édile.

Ces AFNT consistent en un dédoublement des voies, sur 19 kilomètres, de la gare de Toulouse Matabiau à celle de Castelanau-d'Estrétefond. Cette opération va ainsi permettre la fin partiellement d'une saturation du réseau ferroviaire sur cet axe, tout en permettant la naissance future du SERM (ou RER métropolitain) en région toulousaine.

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Un chantier colossal, estimé à un milliard d'euros environ, qui va permettre d'installer 48 aiguillages nouveaux et la pose de 1500 poteaux caténaires sur les sept prochaines années.

« Ce jour est marqué par le lancement d'un projet majeur, GPSO (grand projet ferroviaire du Sud-Ouest), certainement le projet de la décennie pour le réseau ferré français (...) Cela représente un défi majeur pour nous car cela se fera sur un réseau exploité en parallèle sur les deux voies déjà existantes. C'est un véritable défi industriel », souligne Matthieu Chabanel, le PDG de SNCF Réseau, présent à Toulouse pour l'occasion.

Pendant l'année 2024, les équipes de la filiale du groupe français et ses fournisseurs travailleront de nuit de minuit à 5 heures du matin, puis à partir de 2025, cette plage horaire gagnera s'étalera de 30 minutes supplémentaires en début et fin de séquence. « Nous allons aussi mener des opérations coup de poing, qui conduiront à la fermeture des lignes pendant quelques jours, particulièrement sur des jours fériés afin d'impacter le moins possible les voyageurs », précise Maïder Delgado, la directrice des opérations des aménagements ferroviaires du nord toulousain. D'ailleurs, l'inauguration de ce mardi 7 mai marque le lancement d'une première opération coup de poing avec un travail 24 heures sur 24 sur des portions qui ne vont pas encore impacter le trafic ferroviaire.

LGV

Jean-Luc Moudenc, Pierre-André Durand, Sébastien Vincini, Carole Delga et Matthieu Chabanel ont vissé ensemble les premiers boulons du premier poteau caténaire des AFNT (Crédits : Rémi Benoit).

126 millions d'euros de marchés déjà attribués aux entreprises

Selon Matthieu Chabanel, les AFNT vont ainsi représenter 600 emplois directs, tandis que le projet GPSO dans son ensemble pèsera pour 10.000 emplois, dont 4.000 directs. « La société de projet GPSO doit mettre en place en 2024 un observatoire socio-économique dédié aux conséquences du chantier. Nul doute que cela représentera des opportunités pour les entreprises du territoire avec ses 200.000 heures de travail générées et autant d'opportunités pour nos demandeurs d'emploi », estime le préfet de région Occitanie, Pierre-André Durand.

Au total, 144 marchés publics sont prévus dans le cadre des AFNT, mais seulement 32 ont été attribués jusqu'à présent pour un montant total de 126 millions d'euros. SNCF Réseau prévoit ainsi une nouvelle réunion de présentation des marchés avec ses potentiels fournisseurs en fin d'année 2024, probablement en octobre, pour encourager les entreprises à se positionner sur ces opérations, alors que les AFSB, aussi évalués à un milliard d'euros, se profilent également pour 2025.

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Seulement, la concrétisation de ce chantier et « la réparation d'une injustice pour certains », Toulouse étant la seule grande aire urbaine de France encore non connectée à une LGV, génère une certaine impatience dans les rangs des élus locaux à l'image de Carole Delga.

« Appeler à une mise en service de la LGV entre Toulouse et Bordeaux en 2030 n'est pas une lubie (le calendrier initial prévoit une livraison en 2032, ndlr). Il faut avoir conscience que gagner du temps sur ce type de projet c'est aussi passer prioritaire sur le déblocage de subventions de la part de l'Europe », a expliqué la présidente socialiste de la région Occitanie, lors d'un discours devant l'assemblée ce jour, alors que sa collectivité sera la première collectivité contributrice à hauteur de 11,85%.

Jusqu'à présent, SNCF Réseau, confrontée à un dialogue compliqué avec la Région Occitanie, mais pas seulement elle, n'a jamais répondu publiquement à cette demande de l'élue régionale, jusqu'à aujourd'hui. « À la demande de la présidente de la région, nous regardons toutes les optimisations possibles du calendrier. Nous sommes en phase d'examen », confie le PDG Matthieu Chabanel.

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Une tenue rigoureuse du calendrier voire une livraison avancée serait la bienvenue pour un chantier global de 14 milliards d'euros, comprenant les AFNT, les AFNSB, la ligne nouvelle entre Toulouse et Bordeaux et la connexion Bordeaux Dax, somme sur laquelle l'Europe doit apporter 20%, l'État 40% et les collectivités locales 40%.

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Commentaires 4
à écrit le 09/05/2024 à 20:58
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La LGV ? Inutile ! seulement 250 km séparent Toulouse de Bordeaux ! et il n' y aura ni clientèle d'affaires ni clientèle de loisirs pour remplir et rentabiliser les trains quotidiens. Notre pays est spécialiste des réalisations prétentieuses et inuti...

à écrit le 09/05/2024 à 17:41
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Ca y est on sait pourquoi ils osnt fauchés en nouvelle aquitaine ! LOOOL ! ^^ https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/enquete-flying-whales-90-millions-d-euros-d-argent-public-investis-et-toujours-aucun-prototype-de-dirigeable_6521282.html?utm...

à écrit le 08/05/2024 à 7:37
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Ils ont massacré le chemin de fer en nouvelle aquitaine pour nous mettre la LGV, certainement du détournement de fric quelque part là. Mon fils qui prend régulièrement le bus alors qu'il paye le train, je n'ai jamais connu avec mes autres enfants une...

le 08/05/2024 à 8:19
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Par contre je viens bien de recevoir la demande de rançon du SMD3 qui nous fait payer deux fois plus chers leps oubelles en en foutant deux fois moins, avec plein d'élus qui palpent plein de fric à rien foutre, de l'extrême droite aux communistes ils...

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