Aerospace Valley lance un cluster dédié à l'aéronautique de demain

Un cluster surnommé Maele, un appel à manifestation d'intérêt de 10 millions d'euros et deux lieux totems dans Toulouse à près de 80 millions... Après une année 2020 marquée par une crise inédite pour l'industrie aéronautique, la filière régionale met les bouchées doubles pour obtenir rapidement des résultats dans la quête de l'avion décarboné. Un chantier qui passera tout d'abord par le développement de démonstrateurs pour l'aviation légère. Les détails.
Aura Aéro sera l'un des acteurs phares du cluster Maele, censé développer des démonstrateurs pour l'avion décarboné de demain.
Aura Aéro sera l'un des acteurs phares du cluster Maele, censé développer des démonstrateurs pour l'avion décarboné de demain. (Crédits : Rémi Benoit)

Maele. Voici la première ligne du carnet rose de la filière aéronautique post-Covid-19. Chamboulé depuis plusieurs mois par une crise sanitaire sans précédent, l'écosystème vient d'annoncer la création de ce cluster dédié à la mobilité aérienne légère et environnementalement responsable. Une initiative officialisée par le pôle de compétitivité dédié à l'aéronautique et au spatial Aerospace Valley, à l'occasion de la présentation des nouveaux dispositifs de soutien à la filière par le conseil régional d'Occitanie.

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"Maele sera un groupement d'entreprises qui ont une convergence d'intérêts sur le développement d'un avion léger complètement décarboné. L'idée est d'accompagner les sociétés vers cet objectif avec, pourquoi pas, l'ambition d'être des fournisseurs de systèmes et de sous-systèmes de l'Airbus de demain qui sera aussi décarboné", a notamment expliqué à cette occasion Yann Barbaux, le président du pôle fraîchement réélu.

Malgré un contexte sanitaire rendant impossible les rassemblements, Aerospace Valley est parvenue à organiser une assemblée générale à la fin du mois d'octobre pour conforter à ce poste son président sortant, renouvellement son mandat jusqu'en 2023. Sur ces trois prochaines années, le porte-parole de la filière a promis une feuille de route reposant sur trois axes à savoir, la résilience, l'innovation et la transition écologique.

Un AMI pour transformer l'essai

Ce cluster Maele, qui sera intégré à Aerospace Valley, est donc la première pierre d'une stratégie de long-terme. Pas moins de 10 intégrateurs, 25 équipementiers/industriels et 20 laboratoires/plateformes ont d'ores et déjà été identifiés pour ce lancement, soutenu par les conseils régionaux de Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Parmi eux, se trouve notamment le néo-Toulousain Aura Aéro, qui produit des avions bi-places électriques et qui travaille déjà sur un projet d'avion de 19 places totalement décarboné.

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Afin de concrétiser ce nouveau consortium et de mettre en avant rapidement ses acteurs pour "saisir des opportunités", comme l'espère Yann Barbaux, "son" Aerospace Valley et la région Occitanie vont s'associer dans le cadre du lancement d'un appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour "le développement de démonstrateurs d'avion vert dans l'aviation légère".

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Malgré un calendrier et des modalités de participation encore flous, le président du pôle de compétitivité estime recevoir des premiers dossiers "d'ici trois mois". Mais déjà, une enveloppe de 10 millions d'euros a été débloquée pour ce projet. "Ces travaux permettront d'accélérer l'émergence de l'avion vert, en complémentarité avec ceux réalisés par le Corac et Cleansky, le futur programme européen vers l'aviation verte commerciale", précise de son côté la collectivité.

Deux bâtiments totems à Toulouse

Une fois le fonds de Maele mis sur la table, restera à en établir la forme. Et pour cela, le nouveau cluster pourra s'appuyer sur deux lieux repères dans les années à venir. Tout d'abord, la future Maison de la formation Aéronautique et Spatial Jacqueline Auriol, livrée en juin 2021 dans le quartier Toulouse Montaudran Aerospace. Ses 11 000 m2, contre une facture jugée à 36 millions d'euros, accueilleront notamment un centre d'accélération vers l'industrie du futur et nul doute que cet édifice aura un intérêt dans l'émergence des compétences nécessaires à l'aéronautique de demain.

À plus long terme, à l'horizon 2024, l'ancienne base militaire Francazal accueillera un technocampus de l'hydrogène, dédié à l'avion décarboné, en s'appuyant sur la filière hydrogène émergente en Occitanie. Ce lieu totem de plus de 15 000 m2 accueillera, dans un même bâtiment spécifiquement équipé, des équipes de recherche fondamentale et des projets collaboratifs avec des industriels, nécessitant notamment une production d'hydrogène vert commune, des bancs d'essais mutualisés et des compétences partagées. Un projet total évalué à 40 millions d'euros. Le slogan "quoi qu'il en coûte ! " pourrait donc bien gagner aussi la quête de "l'avion vert".

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