Pour l'instant, Aura Aero échappe aux conséquences de la crise sanitaire. Le jeune constructeur aéronautique a vu le jour durant l'été 2018 sous l'impulsion de Jérémy Caussade et ses deux associés, Fabien Raison et Wilfried Dufaud, rencontrés par le biais de Réplic'Air, une association chargée de reconstruire des avions anciens. En deux ans, l'entreprise spécialisée dans les avions biplaces a bien grandi. "Nous devrions terminer l'année avec un effectif d'une quarantaine de personnes", se réjouit Jérémy Caussade.

L'année 2020 aura été particulièrement dense pour l'entrepreneur. Aura Aero a fait voler le 1er juillet dernier pour la première fois son prototype d'avion de voltige biplace Intégral R depuis la base aérienne de Toulouse-Francazal. Il s'agit d'un appareil de 7 mètres de long pour 8 mètres d'envergure qui peut atteindre une vitesse de croisière de 335 km/h et disposant d'une autonomie d'un millier de kilomètres.

"C'est un avion de formation à capacité de voltige. Le gros de notre volume de ventes sera réalisé pour répondre aux besoins de formation des pilotes professionnels civils ou militaires. Nous allons aussi nous adresser à un marché de pilotes propriétaires qui sera essentiellement concentré sur l'Amérique du Nord", détaillait cet été Jérémy Caussade.

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Être plus autonome dans la fabrication des avions

Récemment, la société a annoncé le rachat d'Air Menuiserie, une entreprise normande fondée en 1998 et qui réalise la structure bois carbone des avions d'Aura Aero.

"Ce rapprochement nous permet de sécuriser la partie fabrication de nos avions Intégral. Il y a aussi un effet filière. Nous allons être désormais autonomes sur toutes les étapes de la confection de nos appareils. Nous avions le bureau d'études et l'approche industrielle. Nous récupérons le savoir-faire et l'expérience d'Air Menuiserie qui dispose d'agréments pour la production et la réparation d'avions de voltiges et d'appareils en bois et en bois carbone", explique Jérémy Caussade.

En parallèle de ce rachat, Aura Aero continue son installation à Francazal. L'ancienne base militaire au sud de Toulouse va héberger le premier site de production de Aura Aero.

"Nous allons nous installer dans le hangar HM7 de la base sur 2 000 m2 de surface, une capacité qui va monter à 3 500 m2 début 2021. Y seront implantés les unités de production des pièces élémentaires pour la partie électrique, menuiserie et carbone ainsi que l'assemblage de l'ensemble de l'appareil et la cellule d'essai en vol", indique le président d'Aura Aero.

L'objectif est d'obtenir une certification à l'été prochain et de livrer les premiers appareils à la fin de l'année 2021 qui seront vendus 300 000 euros HT pièce. Pour le moment, Aura Aero dispose de deux clients, Midi-Pyrénées Voltige et Dijon Voltige. Le premier est un club associatif toulousain de formation à la voltige aérienne et le second, un club de sport de voltige aérienne. Mais la société toulousaine espère rapidement monter en cadence. "Notre objectif est de produire 30 avions par an puis d'atteindre 50 appareils", lance Jérémy Caussade.

Recrutements de menuisiers aéronautiques et de mécaniciens

Pour accompagner cette montée en cadence, l'entreprise embauche à tour de bras.

"L'année est assez dense en matière de recrutement avec 30 embauches. Après avoir étoffé notre bureau d'études, nous finalisons le volet production où nous prévoyons une dizaine de recrutements d'ici la fin de l'année. Nous recherchons des menuisiers aéronautiques et des mécaniciens pour les ateliers de pièces élémentaires et la ligne d'assemblage final", indique le chef d'entreprise.

Pour le moment, Aura Aero est épargnée par l'effondrement du trafic aérien car elle  entame tout juste son industrialisation. Elle espère "être en capacité de livrer ses premiers appareils quand la crise sera passée".