
LA TRIBUNE - Avant d'arriver à une aviation décarbonée, cela passera par plusieurs étapes et notamment par des avions beaucoup plus frugaux en matière de consommation de carburants. Ainsi, sur quoi travaillez-vous dans un futur proche?
JEAN-BRICE DUMONT - Quand nous avons présenté l'avion à hydrogène, cela a eu un effet d'électrochoc, mais aussi la critique "vous ne faites que ça". Mais la réponse est claire, il va se passer des choses avant 2035, date fixée pour arriver à cet avion propre. Nous travaillons sur l'empreinte industrielle de notre secteur, autrement dit sur la conception écologique, la réparation, la maintenance et jusqu'à la fin de vie, c'est-à-dire la déconstruction et le recyclage. Si nous ne parlons qu'en émission carbone, cela représente 5% des émissions de la filière, le reste est émis par l'exploitation. Pour diminuer l'empreinte écologique, les leviers sont connus. C'est tout d'abord le renouvellement des flottes. Entre deux générations d'avions, on gagne entre 15 et 20% de consommation de carburant. Deuxièmement, nous pouvons agir à court et moyen termes sur la façon d'opérer. La coutume est de dire que nous pouvons gagner 10% de consommation par une meilleure gestion des opérations, avec un appareil mieux connecté au sol et une meilleure gestion du trafic aérien. Par ailleurs, il faut aller vers des carburants alternatifs, avec une masse significative de biocarburants, issus de la biomasse et...
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