Après le Covid et la pénurie de composants, Actia retrouve son niveau d'avant crise

Le fabricant toulousain d'équipements électroniques se relève de trois ans de crise sanitaire et de tensions d'approvisionnement sur les composants. Pour être plus résilient face aux crises, Actia a accentué son virage vers le NewSpace, le secteur de l'énergie et soutient l'émergence d'un vélo électrique français.
Actia se relève de trois ans de crise sanitaire et de tensions d'approvisionnement sur les composants.
Actia se relève de trois ans de crise sanitaire et de tensions d'approvisionnement sur les composants. (Crédits : Florine Galéron)

Actia voit le bout de la crise des composants. Ce fabricant toulousain d'équipements électroniques pour l'automobile, le spatial et les télécoms a été durement touché pendant trois ans par la pénurie mondiale de semi-conducteurs qui lui a fait perdre 20% de son chiffre d'affaires, soit 100 millions d'euros sur l'année 2022, et évité de justesse la fermeture quelques jours de la semaine de son usine implantée dans la Ville rose.

« Au plus fort de la crise, nous avions des manques sur des centaines de composants. Dès le début de l'année 2023, les tensions ont diminué et se sont concentrées sur quelques dizaines de composants qui pouvaient toutefois mettre à mal les livraisons.

Depuis l'automne dernier, la demande des clients a fortement diminué dans la mobilité (Actia produit notamment des calculateurs pour les engins de chantier ou agricoles, ndlr) sous l'effet des difficultés rencontrées dans les secteurs de la construction et de l'agriculture. Les équipementiers automobiles ont également annoncé des plans de licenciements assez importants. La pression sur la production a donc diminué et a marqué en fin d'année dernière le retour à la normale en matière de composants », observe Jean-Louis Pechprésident d'Actia.

Lire aussiLa crise des composants fait perdre à Actia près de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires

800 millions en 2027

L'ETI a dû mener de front depuis 2020 ces tensions d'approvisionnement avec les répercussions économiques du Covid. Mais au terme de ce cap difficile, Actia a retrouvé son niveau d'activité d'avant crise avec un chiffre d'affaires de 580 millions d'euros en 2023 (contre 520 en 2019). Le groupe a tout de même décalé de deux ans à l'horizon 2027 son ambition d'atteindre les 800 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Pour autant, prévient Jean-Louis Pech, « les pénuries de composants peuvent resurgir un jour à cause d'une situation géopolitique à Taïwan, qui est un acteur de premier plan dans ce domaine, ou d'un événement climatique. Taïwan vient de connaître un tremblement de terre et à chaque fois dans ce type d'événement des craintes émergent sur les répercussions sur les composants ». Pour être plus résilient face à ce type de crises, Actia a accentué sa diversification notamment dans le ferroviaire (passé de 4% à 10% du CA), l'énergie (de 2,5 à 4,5%) et la fourniture d'équipements pour les engins spéciaux (de 7 à 16%), les équipements pour les poids lourds étant désormais le premier marché du groupe.

Virage vers le NewSpace

L'ETI familiale a pris également le virage du NewSpace. Le fabricant électronique a investi en 2020 plus de 2,5 millions d'euros pour réaliser une extension de 900 m2 sur son site de Colomiers, près de Toulouse notamment pour s'équiper de lignes automatisées pour les petites et moyennes séries (quelques centaines de pièces par semaine). C'est ici qu'ont été fabriqués deux modules électroniques qui équipent chacun des 618 satellites de la constellation OneWeb. Actia vient plus récemment de livrer les modules de communication pour Kinéis, première constellation européenne dédiée à l'IoT et va développer en partenariat avec le CNES des calculateurs pour le programme Strellan visant à doter les satellites l'équivalent d'un GPS pour se localiser rapidement. Par ailleurs, l'entreprise est en passe de boucler le rachat de Steel Electronique, PME toulousaine d'une soixantaine de personnes spécialisée dans le développement et la fabrication d'équipements et systèmes électroniques spatiaux.

Lire aussiSpatial : Actia veut racheter Steel Electronique pour accentuer son virage vers le NewSpace

Actia investit également le champ des micro mobilités à travers un partenariat avec le fabricant héraultais de vélos électriques FlyingCat sur lesquels l'entreprise se charge de la motorisation, la batterie et la connectivité des bécanes. Dans le cadre du plan régional pour le vélo (doté de 100 millions d'euros d'ici 2028), les deux acteurs seront au coeur d'expérimentations à travers le prêt de vélos aux lycéens et le test d'une mise à disposition de deux roues entre une gare et le domicile des voyageurs.

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