Spatial : Actia veut racheter Steel Electronique pour accentuer son virage vers le NewSpace

Fabricant toulousain d'équipements électroniques pour l'automobile et la mobilité lourde, Actia veut mettre la main sur la PME Steel Electronique, dotée d'un savoir-faire reconnu dans le spatial. Le groupe a réalisé de grands investissements ces dernières années pour répondre aux nouveaux besoins du spatial après avoir décroché des contrats pour les constellations OneWeb et de Telesat.
Jean-Louis Pech, président et Catherine Mallet, directrice générale d'Actia ont réalisé une extension de l'usine de Colomiers, près de Toulouse, notamment pour répondre aux nouveaux besoins du spatial.
Jean-Louis Pech, président et Catherine Mallet, directrice générale d'Actia ont réalisé une extension de l'usine de Colomiers, près de Toulouse, notamment pour répondre aux nouveaux besoins du spatial. (Crédits : Florine Galéron)

Actia met résolument le cap vers le spatial. L'ETI toulousaine, qui fabrique déjà des équipements électroniques pour les camions, les engins agricoles, les bus, les voitures, les avions, veut désormais contribuer à la révolution des constellations de satellites.

Le groupe vient d'annoncer être entré en négociations exclusives pour se rapprocher de Steel Electronique, PME toulousaine d'une soixantaine de personnes spécialisée depuis plus de 40 ans dans le développement et la fabrication d'équipements et systèmes électroniques spatiaux. La société a fourni dernièrement le calculateur de bord du rover franco-allemand Idéfix qui va partir à la conquête des lunes de Mars.

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Créer un nouveau champion

« Œuvrant dans la région toulousaine, capitale européenne de l'aérospatiale, où le développement du NewSpace renforce les perspectives industrielles, Actia envisage d'étendre son ambition spatiale avec la société Steel Electronique. Ce rapprochement permettrait à Actia de faire émerger un ensemble industriel de référence en tant que fournisseur d'électronique embarquée, essentiellement en tant que fournisseur de rang 2 pour les domaines aéronautique, spatial et NewSpace, télécommunication (sol et spatial embarqué) », commente Actia.

L'ensemble industriel dédié à ces métiers représenterait une activité annuelle de près de 70 millions d'euros, dont environ 7 millions pour Steel Electronique, serait fort d'une équipe d'environ 250 collaborateurs, dont un tiers dédié à la R&D, et aurait pour objectif une forte croissance de son chiffre d'affaires sur les cinq ans à venir.

En avril dernier, Jean-Louis Pech, président d'Actia avait fixé un objectif ambitieux : « D'ici cinq ans, nous aimerions créer une division aéronautique et spatiale qui dépasse les 100 millions d'euros d'activité (alors que le groupe a réalisé un CA global de 500 millions en 2022, ndlr).» Aujourd'hui, l'activité d'Actia dans ces secteurs se concentrent sur la confection de stations sol (45 millions d'euros) et les productions aéronautiques. Le groupe produit notamment des contrôleurs de vol pour Airbus et est donc affecté par la remontée des cadences sur cette petite activité.

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Des équipements pour la constellation OneWeb

Depuis sa création en 1986, Actia met un point d'honneur à maintenir un portefeuille d'activités très diversifié, ce qui lui a permis par exemple d'être peu affecté par l'effondrement des cadences aéronautiques durant la crise sanitaire et en 2022 de compenser l'arrêt d'un contrat majeur pour Volvo cars (qui pesait un quart de son chiffre d'affaires).

Pour ajouter une corde à son arc, le fabricant électronique a investi en 2020 plus de 2,5 millions d'euros pour réaliser une extension de 900 m2 sur son site de Colomiers, près de Toulouse, qui dispose désormais d'une surface de production de 3.500 m2. L'entreprise est équipée de deux lignes automatisées pour les petites et moyennes séries (quelques centaines de pièces par semaine). C'est ici qu'ont été fabriqués deux modules électroniques qui équipent chacun des 618 satellites de la constellation OneWeb.

Actia a été également sélectionnée pour fournir des équipements électroniques sur la constellation Lightspeed de Telesat, constituée de 298 satellites en orbite basse. Cette année, l'entreprise de taille intermédiaire va mettre 1,5 million d'euros pour s'équiper de nouvelles étuves. « Ces machines permettent de simuler le chaud et le froid pour faire vieillir prématurément les pièces des satellites », expliquait au printemps dernier Jean-Louis Pech, président d'Actia. L'an passé, Actia a reçu par ailleurs la labellisation par Aerospace Valley de son projet Actia in Space, un équipement électronique générique pour applications spatiales embarquées en orbite basse. L'ETI a rejoint l'alliance d'entreprises NewSpace Factory initiée par le pôle de compétitivité pour vendre à l'étranger des produits sur étagère.

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