Quatre ans après la Covid, l'aéroport Toulouse-Blagnac sort peu à peu la tête de l'eau. Après avoir vu son trafic chuter de neuf à trois millions de passagers en 2020, la plateforme a atteint 7,8 millions de voyageurs en 2023, soit une hausse de 11% sur un an et 81% du niveau de 2019.
L'international devient majoritaire
Cette croissance est surtout portée par la progression du trafic international qui devient désormais majoritaire, une première pour la plateforme. Les vols en dehors de l'Hexagone ont retrouvé 93% de leur niveau d'avant Covid et représentent 57% du trafic total (contre 50% en 2019). Cette très bonne reprise est tirée en particulier par les liaisons hors Europe, en hausse de 49% par rapport à 2019.
Pour l'expliquer, ATB cite notamment la fréquentation plus poussée sur le Maghreb. L'année 2023 a aussi été marquée par l'arrivée depuis le mois de juin d'Air Canada à raison de cinq vols hebdomadaires toute l'année, offrant des liaisons directes vers Montréal et des correspondances vers le continent américain. Depuis le mois de juillet, c'est Qatar Airways qui propose des vols vers Doha et son portefeuille de 160 destinations à travers le monde. Avec des liaisons vers 16 hubs, la plateforme se targue désormais de relier avec une seule escale l'ensemble du globe.
Ces nouvelles compagnies ont enregistré des débuts encourageants. « Air Canada a atteint 90 % de taux de remplissage sur la nouvelle ligne vers Montréal. C'est exceptionnel puisque normalement une ligne intercontinentale dynamique atteint plutôt 75 % à 80 % de remplissage. Le démarrage d'Air Canada est donc excellent. Pour Qatar Airways, les chiffres sont bons avec plus de 70 % de remplissage », indiquait Philippe Crébassa, président du directoire de l'aéroport Toulouse-Blagnac lors d'un entretien accordé à La Tribune en octobre dernier.
Le trafic domestique impacté par le retrait d'Air France
À l'inverse, le trafic domestique a légèrement reculé de 5% sur un an et reste toujours 30% en-deçà de son niveau de 2019. À l'automne dernier, Philippe Crébassa remarquait déjà cette « transformation du marché domestique français provoquée par un retrait du groupe Air France sur la ligne Toulouse-Orly » :
« Entre l'hiver dernier et cet été, Air France a baissé de 40 % la capacité en nombre de sièges sur la navette. En parallèle, sur le mois de juin, le prix moyen du billet d'avion a augmenté de 16 % en France d'après la DGAC. Avec moins d'offres en sièges et des augmentations de tarifs en conséquence, la demande en pâtit naturellement. Résultat, à Toulouse, nous avons accueilli moins de passagers en juin 2023 sur le réseau domestique qu'en juin 2022, alors même que globalement, nous sommes toujours dans une dynamique de reprise. »
Mi-octobre, Air France annonçait la fin de la navette Air France entre Toulouse et l'aéroport d'Orly, la compagnie ayant décidé de concentrer ses opérations à Roissy et les vols vers le sud de Paris seront assurés à compter de l'été 2026 par sa filiale low-cost Transavia. « Les capacités du groupe entre Paris et Toulouse, Marseille et Nice seraient maintenues à hauteur de 90% de leur niveau actuel », assurait alors Air France.
« Cela conforte notre décision d'axer notre développement sur l'international. Finalement, ce qui aurait dû se passer avec l'arrivée du TGV à Toulouse entre 2030 et 2035 est en train d'arriver aujourd'hui, peut-être dans une moindre mesure et avec un étalement sur une dizaine d'années », commentait le dirigeant de l'aéroport toulousain. Raison pour laquelle ATB entend lancer de nouvelles liaisons internationales, à commencer par une ligne vers Dakar au Sénégal assurée par Transavia. L'aéroport ne s'attend pas à retrouver son niveau de trafic d'avant Covid avant 2026.
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