Près de Toulouse, cette entreprise perpétue le savoir-faire de la brique rouge

La briqueterie Capelle de Grépiac fait partie de la poignée d'artisans capables de livrer la brique rouge typique de Toulouse et sa région. Sa production a notamment contribué au siècle dernier à habiller les quais en bord de Garonne. Malgré l'impact de la flambée des coûts de l'énergie, l'entreprise familiale, récemment auréolée par un label du ministère de l'Économie, est optimiste sur le développement économique futur de son activité.
L'entreprise familiale produit depuis un siècle et demi des briques rouges qui habillent notamment les quais de la Garonne.
L'entreprise familiale produit depuis un siècle et demi des briques rouges qui habillent notamment les quais de la Garonne. (Crédits : Alexandra Frenkel)

La briqueterie Capelle participe à son échelle au surnom de Ville rose donné à Toulouse en raison de ses bâtiments en brique rouge, perçus de couleur rosée avec les reflets du soleil. Cette entreprise familiale, créée en 1879 et basée à Grépiac en Haute-Garonne sur les bords de l'Ariège, est spécialisée dans la fabrication de briques typiques de la région. Actuellement, Jean-Pierre Capelle et son frère Bernard Capelle représentent la sixième génération sur l'exploitation. Tous deux sont les cogérants de cette SARL. ​​Jérôme, fils de Bernard, et Céline, sa belle-fille, font même désormais partie de l'aventure assurant ainsi la succession de ce patrimoine.

Lire aussiÀ Toulouse, Terre de Pastel a revu sa copie mais le business est toujours florissant

Parmi ses faits d'armes les plus notables, l'entreprise peut se targuer d'avoir participé à la construction des quais de bords de Garonne à Toulouse (avec d'autres briqueteries de la région). Aujourd'hui, la maison familiale propose un florilège de briques à ses clients, que ce soient des briques de construction, de parement ou de décoration. « Nous faisons même du sur-mesure pour les demandes un peu plus complexes », précise Jean-Pierre Capelle, dirigeant de la briqueterie Capelle et également responsable du service vente.

Un savoir-faire qui s'acquiert par l'expérience

 Plusieurs étapes sont nécessaires à la transformation de la terre en brique. La première consiste à extraire la matière première. La terre argileuse utilisée pour la fabrication des fameuses briques roses de la région provient d'une carrière située à une centaine de mètres de l'atelier des Capelle. « Tout est local, la matière première, l'eau, le personnel... », affirme avec fierté le gérant. La terre, après avoir vieillie sept à dix ans, est ensuite broyée puis passée dans un mouilleur malaxeur. Après avoir été vidée de son air, la brique est taillée en fonction de la demande. Enfin, vient l'étape du séchage qui dure une dizaine de jours avant d'envoyer les briques à cuire dans un four à gaz. C'est cette dernière étape qui donne à la brique sa couleur si significative. La sauvegarde de ce savoir-faire a récemment été auréolée par l'obtention du label EPV (Entreprise du patrimoine vivant) qui atteste de la qualité de cet artisanat.

« C'est un savoir-faire qui s'apprend au fur et à mesure, il n'y a pas de formation pour apprendre à faire des briques. Nous avons beaucoup de petites astuces pour travailler qui s'acquiert au bout d'un certain temps de pratique », explique Jean-Pierre Capelle.

Lire aussiBleu de Chauffe, parfait exemple du succès de l'artisanat à la française

Le marché de la brique

L'entreprise familiale fournit la région, mais pas seulement, la briqueterie livre également dans toute la France, et même, parfois à l'international. « Nous participons à petite échelle au patrimoine de la région et à son rayonnement avec nos briques »", affirme le gérant. Ce dernier travaille aussi bien pour les entreprises que les particuliers, mais aussi pour des architectes. La demande pour les particuliers va des entourages de fenêtres, à la décoration de barbecue, à la fabrication d'un puits, ou encore à des clôtures, pour les entreprises, ce sont plus des briques destinées à la construction immobilière. Aujourd'hui, la briqueterie Capelle ne possède pas vraiment de concurrence. « Il y a bien sûr de grosses industries dans ce milieu, mais ça ne correspond pas vraiment à l'offre que nous proposons », précise Jean-Pierre Capelle.

Des difficultés liées à la hausse du coût énergétique

 À l'heure actuelle, le gérant de la briqueterie affiche une bonne santé économique malgré une activité quelque peu ralentie ces derniers temps notamment en raison de la hausse du coût de l'énergie. En effet, la cuisson des briques nécessite un processus long et énergivore alors que le prix de l'électricité a été multiplié par 2,5 et par 7 pour le gaz. Ce dernier est notamment utilisé pour sécher et cuire la brique. « Nous avons donc dû répercuter cette hausse sur nos prix, mais à petite échelle » déplore le professionnel.

Lire aussiIlek, fournisseur toulousain d'électricité et de gaz espère sortir « renforcé de la crise énergétique »

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.