Eau : Toulouse, avec Suez et Véolia, met en place sa tarification saisonnière dès maintenant

Face à la raréfaction de la ressource en eau et afin de préserver la Garonne, Toulouse Métropole met en vigueur une nouvelle tarification de l'eau, dite saisonnière, à compter du 1er juin avec le soutien de ses délégataires Suez et Véolia. L'eau sera plus chère de juin à octobre et moins chère le reste de l'année. Les détails.
La Garonne sera-t-elle préservée par la future tarification saisonnière de l'eau à Toulouse ?
La Garonne sera-t-elle préservée par la future tarification saisonnière de l'eau à Toulouse ? (Crédits : Rémi Benoit)

C'est désormais officiel, la tarification de l'eau va évoluer sur Toulouse et sa métropole, à compter du 1er juin prochain. À partir de cette date, et pour les cinq mois suivants, le mètre cube d'eau sur l'agglomération toulousaine coûtera 4,40 euros, contre 2,58 euros les sept autres mois de l'année.

Jusqu'à présent, Toulouse Métropole se targuait d'avoir la seconde eau la moins chère de France, derrière la métropole de Strasbourg, à 3,34 euros du mètre cube, comprenant l'eau et l'assainissement. Depuis le 1er janvier 2020, ces deux marchés sont détenus par Véolia pour l'eau et Suez sur l'assainissement, par l'intermédiaire d'une délégation de service public. Face à cette évolution tarifaire, censée faire diminuer la consommation de l'eau pendant les mois d'été, il a été nécessaire de rédiger des avenants, signés ce jeudi 16 mai.

« L'objectif n'est pas de faire gagner davantage d'argent aux deux délégataires, mais de faire en sorte qu'ils n'en perdent pas davantage non plus. Les avenants prévoient une compensation financière de la part de la collectivité pour que cette opération soit neutre sur le plan économique », souligne Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de la Métropole.

« Un réseau de distribution de l'eau est composé de coûts fixes, qu'il y passe 35 millions de mètres cubes ou 40 millions ils sont similaires. C'est la même manière de l'entretenir », appuie Pierre Ribeaute, le directeur général eau France chez Véolia.

À défaut d'une tarification progressive

Approuvée à une assez large majorité au dernier conseil de Toulouse Métropole, la mesure suscite néanmoins la grogne d'une partie de l'opposition en raison du fait de commencer par la tarification saisonnière la plus élevée. Certains élus plaidaient par exemple pour une entrée en vigueur du nouveau barème financier à compter du 1er janvier 2025.

« L'opposition a du mal à changer son logiciel de réflexion. Elle réfléchit en année civile alors qu'il faut désormais travailler sur la durée du cycle de l'eau (...) Ces derniers mois et ces dernières semaines, l'agence de l'eau Adour-Garonne a multiplié les alertes sur le niveau de la Garonne, des réserves et des nappes phréatiques. Le manque d'eau est un phénomène nouveau, qui s'accélère, c'est une réalité, et nous devons le prendre en compte sans plus tarder », justifie le maire de Toulouse.

Lire aussiLa future tarification saisonnière de l'eau à Toulouse fait débat à la Métropole

Dans les rangs de la majorité, on se veut d'ailleurs rassurant en expliquant qu'un foyer qui ne change pas son comportement dans la consommation de l'eau ne verra pas sa facture augmenter grâce à la compensation des mois au prix plus faible (novembre à mai). Néanmoins, il est espérer « un déclic psychologique » pour faire baisser la consommation d'eau à Toulouse en été, de juin à octobre, période souvent critique pour le débit de la Garonne.

« Toulouse fait partie des villes pionnières sur une tarification saisonnière de l'eau face aux aléas climatiques. Avoir l'un des prix de l'eau les plus faibles de France a eu un impact 'désincitatif' auprès des consommateurs. Cela a impacté l'écologie de la ville. La tarification saisonnière est une première étape qui va dans le bon sens », commente Pierre Pauliac, le directeur de la division eau de Suez.

La collectivité prévoit aussi de distribuer 90.000 kits pour faire des économies d'eau à hauteur de 30%, avant d'évaluer les conséquences de sa nouvelle tarification saisonnière dans un an et potentiellement la reconduire. Initialement, le maire de Toulouse souhaitait plutôt instaurer une tarification progressive, avec le principe d'un prix de l'eau plus important au fil de la consommation croissante, mais le manque de compteurs individuels (seulement 30% des logements sur l'agglomération) a eu raison de son ambition. Néanmoins, Toulouse Métropole a adopté un voeu pour demander au gouvernement la tenue d'un plan national de déploiement de compteurs individuels en eau.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 17/05/2024 à 10:00
Signaler
Mentionné dans un fil de commentaires sur le même sujet : l'eau consommée par les Toulousains est prélevée mais aussi rejetée dans la Garonne après traitement ... Le manque d'eau s'accentue car la population ne cesse de croître dans cette métropole. ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.