Agriculture connectée : Abelio se lance dans une dynamique de croissance externe

Spécialiste de l'agriculture connectée afin de limiter l'usage des produits phytosanitaires, la startup toulousaine Abelio s'ouvre au marché de la viticulture avec l'acquisition de certains actifs de l'entreprise Scanopy. Une première opération de croissance externe qui doit en appeler d'autres. Les détails.
Grégoire Dupré veut offrir une nouvelle dimension à sa société Abelio, spécialisée dans l'agriculture connectée.
Grégoire Dupré veut offrir une nouvelle dimension à sa société Abelio, spécialisée dans l'agriculture connectée. (Crédits : Abelio)

C'est une véritable phase de scale-up actuellement traversée par la jeune entité toulousaine. Fondée en 2018, la startup toulousaine Abelio vient de reprendre une partie des actifs de la jeune pousse Scanopy, basée à Quincy (Cher), créée quant à elle en 2017. « Ce n'était pas du tout prévu. C'est une opportunité qui s'est présentée à nous et que nous avons saisie », commente Grégoire Dupré, le CEO d'Abelio.

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Cependant, il n'est pas question de transfert de salariés ou de matériels entre les deux entités. Abelio a seulement racheté des quantités de data constituées par son partenaire et utiles pour sa croissance à venir. « Nous avons racheté les bases de données et les algorithmes de leur branche viticulture », ajoute l'entrepreneur. Jusqu'à présent, Scanopy accompagnait les viticulteurs par de l'analyse, par drone, des vignes, afin d'optimiser l'irrigation et l'usage d'intrants.

Cette acquisition est donc un véritable bond en avant pour la startup toulousaine, elle aussi spécialisée sur l'agriculture connectée voire augmentée, mais uniquement sur les grandes cultures céréalières jusqu'à présent.

« Cette opération est complétée par des partenariats avec des acteurs de la viticulture et le développement de modèle agronomiques en interne afin de fournir une offre complète sur la culture. D'ici peu, Abelio proposera trois services pour passer à la viticulture de précision : la modulation d'engrais, la prévision des stades et des maladies et le pilotage de l'irrigation », a fait savoir la startup dans un communiqué.

Renforcer les équipes commerciales

Il y a six ans, Grégoire Dupré, petit-fils d'agriculteur, a fondé Abelio avec la promesse de favoriser une agriculture raisonnée et plus respectueuse de la terre en favorisant une culture de précision. Le tout grâce à de l'analyse par drone, de l'usage de données satellitaires et météorologiques, exploitées par des algorithmes d'intelligence artificielle afin de faire de la plateforme Abelio un outil d'aide à la décision pour les agricultures. D'après l'Inrae (Institut national de la recherche agronomique), la technologie fait économiser ainsi 68% d'herbicides, selon les retours de la période de culture 2022 et une nouvelle campagne de mesures est actuellement menée.

L'entreprise, qui propose aujourd'hui l'optimisation de la fertilisation azotée, la prévision des stades et des maladies, la détection d'adventices et le pilotage de l'irrigation accompagne « plus de 10.000 agriculteurs » au quotidien, pour un chiffre d'affaires supérieur au million d'euros. Forte d'un réseau de 140 distributeurs, Abelio et ses 32 collaborateurs souhaitent tout de même se renforcer sur l'aspect commercial.

« La majeure partie de nos équipes est en lien avec le traitement de la donnée et elles ont été renforcées avec la dernière levée de fonds (de quatre millions d'euros, ndlr). Désormais, nous comptons renforcer nos équipes commerciales pour accélérer », expose le CEO.

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Direction l'international

Avec ces recrutements à venir, pour porter à 50 collaborateurs l'effectif dans un an, Abelio compte atteindre la rentabilité au cours de l'année 2025. En parallèle, la startup, actuellement hébergée par At Home, travaille sur de nouvelles pistes de croissance externe après la levée de fonds qui a notamment permis de faire entrer le fonds régional Irdi au capital.

« Nous regardons d'autres sociétés pour une acquisition complète ou la reprise d'une partie des actifs. J'espère pouvoir boucler une opération d'ici la fin de l'année 2024 », projette Grégoire Dupré.

Après s'être bien enracinée en France, Abelio veut désormais tisser sa toile sur les pays limitrophes, ainsi que le Canada et l'Australie, où les cultures céréalières sont une religion. Les opérations de croissance externe à venir pourraient être un levier pour y parvenir.

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