Un cluster "pour la mobilité intelligente et durable" lancé en Occitanie

La course au véhicule autonome et connecté se poursuit. Pour inciter les industriels à venir tester leurs prototypes en Occitanie, un nouveau cluster a vu le jour cet été. Du nom de Totem, il a l'ambition de fédérer 200 entreprises engagées dans la mobilité intelligente et durable. Parmi les premiers à rejoindre la structure figurent Actia, Alstom, Continental, et Renault mais aussi des pépites comme Easymile. Thierry Cammal et Hedwige Lalleman, à la tête du cluster, détaillent leurs ambitions.
Thierry Cammal et Hedwige Lalleman sont à la tête du cluster Totem.
Thierry Cammal et Hedwige Lalleman sont à la tête du cluster Totem. (Crédits : Rémi Benoit)

Verrons-nous bientôt des voitures sans chauffeur circuler sur la rocade toulousaine ? C'est en tout cas le souhait des industriels automobiles implantés dans la Ville rose. Pour faire de la région Occitanie le territoire de référence en la matière, un nouveau cluster a vu le jour cet été. Totem a l'ambition de rassembler les entreprises régionales engagées "dans la mobilité intelligente et durable".

"L'idée du cluster vient du rapport Vaco (véhicules automomes et connectés en Occitanie) qui m'a été confié en 2018 par la Région. À l'issue de ce comité de filière qui a pris huit à dix mois, nous avons réuni au sein des groupes de travail des industriels, des startups et des universitaires pour discuter des véhicules autonomes et connectés en Occitanie. Nous avons réalisé que la mobilité intelligente et durable ne concernait pas que la voiture. Cela peut toucher le monde du ferroviaire, les drones ou le maritime. Mais la filière reste à constituer", avance Thierry Cammal, président du cluster Totem et directeur général de Renault Software Labs.

Trois clusters rejoignent Totem

D'où l'ambition de fédérer les acteurs de l'automobile, mais aussi du ferroviaire et du maritime. Les entreprises du secteur aéronautique n'ont pas été intégrées à cette démarche étant donné qu'il existe déjà beaucoup de structures à l'image du pôle de compétitivité Aerospace Valley.

"Regrouper tous ces acteurs permet aussi de mutualiser les coûts. Trois clusters existaient en parallèle sur le créneau : Automotech, Mypyrail et La grappe automobile française. Ils faisaient les mêmes actions en matière de réseautage ou d'attractivité", témoigne Thierry Cammal.

Les trois structures ont décidé de fusionner au sein de Totem. Le cluster a l'ambition de réunir 200 entreprises qui représentent 30 000 emplois. Plusieurs grands comptes implantés dans la région ont déjà rejoint la structure, à l'image d'Actia, Alstom, Continental, et Renault mais aussi des plus petites sociétés comme Easymile.

"Nous voulons réunir toutes les petites entreprises régionales spécialisées dans le transport automobile, maritime et ferroviaire. On peut citer par exemple Erpo qui réalise des machines-outils", complète Hedwige Lalleman, vice-présidente du cluster.

Tester en route ouverte les véhicules autonomes

Totem aura pour mission d'approfondir les neuf préconisations issues du rapport Vaco. Parmi les axes de développement figure le déploiement de sites d'expérimentation en route fermée, ouverte, dans un environnement urbain et semi-urbain mais aussi sur voie ferroviaire.

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Pour le moment, EasyMile teste son véhicule sur le site de l'aéroport Toulouse Francazal. Mais, le site doit bénéficier d'aménagements pour détenir toutes les capacités d'expérimentation en circuit fermé des nouvelles technologies autonomes. Dans cette optique, le 30 janvier dernier, la préfecture de région et Toulouse Métropole ont signé l'acte de cession de la partie Sud de la base Francazal, de 38 hectares, au profit de la collectivité locale. D'autres sites fermés peuvent être utilisés comme les allées de l'Université Paul-Sabatier dans le cadre du projet Autocampus ou encore le circuit automobile d'Albi.

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Quant au projet Trapèze, notamment porté par Vinci, PSA ou Renault, il vise à expérimenter le platooning, autrement dit un groupement de véhicules par pelotons dont la vitesse est régulée en permanence par un système automatisé. L'idée est d'optimiser l'utilisation des routes pour fluidifier le trafic. "Nous pourrions faire les premiers tests à Francazal puis sur route ouverte sur une rocade ou l'A68", glisse Thierry Cammal.

Mais pour l'instant, rien ne dit que le projet se fera en Occitanie. Renault a implanté en 2017 à Toulouse un site dédié à la voiture connecté et la même année Continental a créé une filiale dans la Ville rose pour développer des services autour du véhicule connecté et autonome. "Renault a des capacités de tests partout en Occitanie. Si au niveau régional nous avons des projets fédérateurs de mobilité, le cluster Totem peut influencer les grands industriels à venir faire une partie du développement en Occitanie voire d'y expérimenter des résultats", complète le DG de Renault Software Labs.

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L'autre axe de développement porte sur la formation.

 "Aujourd'hui, dans le domaine du transport, les compétences sont en pleine mutation avec de nouvelles problématiques autour de la cybersécurité par exemple. Les universitaires n'ont pas forcément la vision de ces nouvelles compétences. Il est donc important que nous travaillons ensemble sur les programmes de demain pour les ingénieurs de demain", fait valoir Hedwige Lalleman.

Pour Thierry Cammal, il est également important de travailler sur l'image des métiers de la filière pour attirer les vocations. "Souvent, on imagine qu'il s'agit de vieux métiers autour de la mécanique. Alors qu'une voiture connectée ou autonome a 300 millions de lignes de code à l'intérieur, c'est vraiment un produit high-tech", conclut-il.

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