En réaction à la Covid-19, Toulouse accélère sur les mobilités

Afin de diversifier son économie, Toulouse et l'Occitanie mettent en œuvre un plan d'action pour développer un écosystème référent en matière des mobilités de demain. Une initiative dont la nécessité est renforcée par la crise sanitaire qui frappe de plein fouet l'aéronautique. Analyse.
Alstom développe son train à hydrogène à Tarbes.
Alstom développe son train à hydrogène à Tarbes. (Crédits : DR)

La région Occitanie est connue pour être le berceau de l'aéronautique, et plus particulièrement sa métropole toulousaine. Si la crise sanitaire a démontré la fragilité de ce secteur, les collectivités locales ont identifié depuis des années un problème de monoculture économique autour de l'aéronautique. Alors, afin de profiter de certaines de ses briques technologiques, les élus toulousains ont pour ambition de devenir à terme la capitale française, voire européenne, des mobilités durables et intelligentes.

De cette impulsion est née en 2014 la start-up EasyMile (220 salariés), spécialisée dans la création d'un logiciel unique pour concevoir des véhicules autonomes et sécurisés. Elle a ainsi mis au point EZ10, une navette électrique pour le transport de personnes, et TractEasy, un tracteur de marchandises autonome. La Ville rose a également attiré le centre européen de R&D d'Hyperloop TT, qui développe une capsule de transport projetée à grande vitesse dans un tube.

Lire aussi : Voiture autonome : EasyMile poursuit sa route à Toulouse

Lire aussi : Où en est le projet Hyperloop à Toulouse ?

Ces deux acteurs majeurs de la mobilité du futur ont ainsi pris leurs quartiers au sein du site aéroportuaire Francazal. Les institutions veulent faire émerger dans cette ancienne base militaire un écosystème dédié aux mobilités de demain. C'est dans cet objectif que Toulouse Métropole est devenue récemment propriétaire en partie des lieux.

"La collectivité a acheté à l'État 38 hectares de la base Francazal pour environ 4 millions d'euros et elle devra effectuer les travaux de dépollution du site", confirme Dominique Faure, la vice-présidente de la Métropole chargée du développement économique. Une première étape dont la crise sanitaire a accéléré la mise en œuvre.

Lire aussi : Francazal : comment ce site militaire est devenu une terre d'innovation

Attirer des acteurs industriels

"L'écosystème naissant autour des mobilités intelligentes et durables ne pourra jamais remplacer la filière aérospatiale. Néanmoins, nous pouvons devenir une composante non négligeable de l'économie toulousaine et régionale. Nous sommes sur la bonne voie pour y parvenir. Avec la Covid-19, il y a un renforcement de la volonté de faire émerger pleinement cette nouvelle filière", ressent Benoît Perrin, le directeur des opérations chez EasyMile.

Pour preuve, la métropole, en réaction à cette crise sanitaire, a avancé son projet d'investissement à Francazal afin d'y créer une piste d'essais dédiée à ces nouvelles mobilités. Dès à présent, la collectivité va investir 1,6 million d'euros pour le lancement des études et des travaux afin de donner naissance à ce centre d'expérimentation.

Grâce à l'émergence de cette filière, Toulouse a attiré d'autres acteurs industriels sur cette thématique, en plus de son tissu universitaire, comme Actia (composants électroniques), Continental (pneus) et la filiale Renault Software Labs, sans oublier Aniti, l'institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle.

Lire aussi : ANITI : "Le début d'un nouveau cycle"

Au niveau régional, des entreprises éminentes sont aussi au rendez-vous comme Safra, et ses bus à hydrogène à Albi, ou encore Alstom, qui développe le train à hydrogène à Tarbes. La ligne ferroviaire Montréjeau-Luchon, fermée depuis des années, va d'ailleurs faire l'objet d'investissements lourds pour devenir un terrain d'expérimentation de cette technologie. Dans ce sens, le conseil régional d'Occitanie a confié à Thierry Cammal, le directeur général de la filiale toulousaine du constructeur au losange, la direction d'un comité de filière du véhicule autonome et connecté. Une instance qui réfléchit à la création d'un "super cluster" dédié aux mobilités de demain, hors aéronautique.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.