LGV Toulouse-Bordeaux : l'enquête publique environnementale débute pour les AFNT

Dans le cadre de la future LGV entre Toulouse et Bordeaux, une enquête publique environnementale vient de débuter concernant les aménagements ferroviaires du nord toulousain (AFNT). Un chantier à près d'un milliard d'euros qui va concerner cinq communes, mais qui pourrait booster l'offre ferroviaire autour de la Ville rose. Les détails.
Le trafic ferroviaire de Toulouse pourrait être boosté avec les AFNT, prévus dans le cadre de la future LGV entre Toulouse et Bordeaux.
Le trafic ferroviaire de Toulouse pourrait être boosté avec les AFNT, prévus dans le cadre de la future LGV entre Toulouse et Bordeaux. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est une nouvelle étape, dans le long processus administratif, qui doit permettre d'équiper Toulouse (enfin) d'une ligne à grande vitesse (LGV) jusqu'à Bordeaux. SNCF Réseau, le maître d'ouvrage de ce chantier titanesque à plus de 15 milliards d'euros, annonce le lancement de l'enquête publique environnementale ce lundi 6 novembre dédiée aux Aménagements ferroviaires du nord toulousain (AFNT).

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« Il s'agit d'informer le public et de recueillir son avis sur les mesures proposées pour insérer durablement ces AFNT dans le territoire, et les propositions du maître d'ouvrage pour 'éviter, réduire, compenser' l'impact de l'opération sur les milieux naturels, la santé, et les activités humaines », commente SNCF Réseau.

Ce projet d'aménagement ferroviaire a déjà fait l'objet d'une enquête publique en 2016 afin d'être déclaré d'utilité publique par la suite. Pour mémoire, ce chantier - estimé désormais à plus d'un milliard d'euros selon des proches du dossier en raison de l'inflation - consiste principalement à la mise en quatre voix de la ligne de Toulouse jusqu'à Saint-Jory. Ce doublement de la ligne, qui va notamment débouché sur l'abattage de quelques arbres, doit permettre d'accueillir un trafic ferroviaire plus dense en provenance ou à destination de Bordeaux.

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« Entre 30 à 40 millions d'euros vont être fléchés vers les acquisitions foncières, pas moins de 500 à 600 millions d'euros sur la phase travaux, 200 millions pour l'achat des matériaux et 100 millions pour la sécurité et la logistique », énumèrait Frédéric Boulière, le directeur des projets AFNT et AFSB (aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux) chez SNCF Réseau, dans les colonnes de La Tribune en février dernier, à propos de ce chantier long de 22 kilomètres qui se déroulera avec un trafic ferroviaire maintenu.

Un terminus partiel pour un futur RER métropolitain

Ce chantier doit aussi permettre la création d'un terminus partiel à la gare de Castelnau d'Estrétefond pour l'accueil de TER périurbains dans la perspective d'un accroissement de l'offre et la création d'un RER métropolitain à Toulouse. Les AFNT pourront, sur le papier, permettre une desserte cadencée toutes les 15 minutes entre Toulouse Matabiau et Castelnau d'Estrétefond et toutes les 30 minutes entre Toulouse et Montauban, à compter de 2031, date de mise en service prévue. Dans cette même logique d'une mise en service d'un RER métropolitain, le chantier prévoit l'aménagement de six haltes et pôles d'échanges multimodaux.

AFNT

Cartographie produite par SNCF Réseau.

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Pour le moment, les discussions autour de ce potentiel RER métropolitain sont plus intenses que par le passé entre SNCF Réseau, la Région Occitanie, le Département de Haute-Garonne et Toulouse Métropole, mais elles sont suspendues à des études préliminaires. Les collectivités locales ont confié à SNCF Réseau ces travaux d'ingénierie pour un montant total de sept millions d'euros.

Dans les faits, trois scénarios sont étudiés avec trois degrés d'ambition différents. Ces trois hypothèses se concentrent selon le périmètre géographique retenu : petite couronne de Toulouse, grande couronne ou bien un entre-deux. « L'approfondissement de ces études sera présentée aux collectivités locales à la mi-2024 », projette SNCF Réseau, auprès de La Tribune.

Un avis très attendu

En attendant de se projeter à long terme, les intéressés sont invités à se prononcer sur les impacts des AFNT, intégrés dans le projet de LGV entre Toulouse et Bordeaux, par courrier, par mail, ou à l'occasion d'une réunion publique organisée en début de soirée, mercredi 15 novembre, à la salle des fêtes de Fenouillet. Il est dès lors possible de partager son avis jusqu'au 5 décembre.

« À l'issue de l'enquête publique, la commission d'enquête établira son rapport. Sur la base de ses conclusions, il reviendra à l'État de décider de délivrer l'arrêté d'autorisation environnementale permettant d'engager les travaux », précise dans un communiqué SNCF Réseau.

Cette dernière espère ainsi un lancement des premiers gros travaux au début du mois de mars 2024. La filière du groupe français espère par la même occasion ne pas avoir la même déconvenue qu'avec l'Autorité environnementale. Celle-ci ne s'est pas positionnée sur l'étude d'impact des AFNT remise par SNCF Réseau et s'est même montrée critique à l'égard des conséquences environnementales du projet.

« Nous avons été très surpris. On parle d'un dossier de 7.000 pages (...) Nous avons remis notre mémoire en réponse début octobre, mais aucune étude d'impact n'est parfaite », témoigne Catherine Trevet, la directrice territoriale Occitanie de SNCF Réseau, qui prévoit de publier l'étude d'impact de la LGV Toulouse-Bordeaux dans son ensemble entre 2025 et 2026.

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