U-Space lève 7 millions d'euros pour créer une nouvelle génération de nanosatellites

La startup toulousaine U-Space vient de lever sept millions d'euros pour s'imposer dans le marché très concurrentiel des nanosatellites. Cette spin-off de l'Isae-Supaero compte casser les prix en atteignant une production en série de 300 petits satellites par an d'ici 2025.
U-Space s'est vu confier par le Cnes la conception du nanosatellite Ness pour assurer une surveillance planétaire du spectre radiofréquence.
U-Space s'est vu confier par le Cnes la conception du nanosatellite Ness pour assurer une surveillance planétaire du spectre radiofréquence. (Crédits : U-Space / Prodigima - Frederic Maligne)

Jamais le marché des constellations de satellites n'avait autant aiguisé les appétits. Près de 14.000 petits satellites devraient être envoyés en orbite dans les dix prochaines années d'après une récente étude d'Euroconsult.

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À Toulouse, capitale du spatial européen, certains se lancent sur ce segment dès leur sortie d'études. C'est ce qui est arrivé à Fabien Apper. Diplômé de l'Isae-Supaero, il est encore étudiant lorsqu'il commence à travailler sur l'ingénierie d'Eyesat, un nanosatellite de démonstration développé par le Cnes. L'ingénieur fait la rencontre d'Antoine Ressouche (passé par l'Enac) et de Nicolas Humeau (ancien de l'école des Mines).

Des satellites miniatures à prix cassés

Ensemble, ils fondent en 2018 la startup U-Space avec l'ambition de devenir un maître d'oeuvre de nanosatellites à prix cassés. La pépite a depuis bien grandi et annonce ce jeudi 15 septembre avoir levé sept millions d'euros auprès de Karot Capital, le fonds Definvest du ministère des Armées géré par Bpifrance, en s'appuyant sur l'expertise de la Direction générale de l'armement (DGA) et de BNP Paribas Développement.

« Cette levée de fonds va nous aider à mettre en place un outil industriel pour créer une nouvelle génération de nanosatellites. Nous voulons combiner la fiabilité, la performance et la qualité héritées du spatial traditionnel avec des prix très bas grâce à l'utilisation de composants sur étagère et la production en grands volumes », indique Fabien Apper.

L'entreprise U-Space s'est fixée pour objectif de produire 300 nanosatellites par an avec la création de sa propre usine à horizon 2025. D'après l'entrepreneur, fini l'époque où les opérateurs étaient en quête uniquement de petits satellites low-cost dotés d'une faible durée de vie pour fabriquer des démonstrateurs de technologie : « Aujourd'hui, nous remarquons une demande de plus en plus forte pour de la qualité industrialisée.»

Des contrats pour le Cnes et l'Onera

La startup a déjà décroché plusieurs contrats avec de grands acteurs. Fin 2019, U-Space s'est vu confier la conception et la fabrication du satellite Ness pour le Cnes. Ce projet de démonstrateur 3U, dont le lancement est prévu début 2023, est destiné à assurer une surveillance planétaire du spectre radiofréquence et d'analyser les sources de brouillage.

L'entreprise va aussi fabriquer pour le compte de l'Onera le nanosatellite Crème pour une mission scientifique de surveillance des ceintures de radiation dont la mise en orbite est escomptée fin 2023 ou début 2024. Enfin, U-Space s'est alliée avec quatre acteurs du NewSpace français, Anywaves, Comat et Syrlinks pour fournir une solution complémentaire aux systèmes de navigation (GPS ou Gallileo) afin d'assurer des fonctions de synchronisation lorsque les signaux de navigation GNSS ne sont pas exploitables. Ce programme baptisé Synchrocube est soutenu dans le cadre du plan de relance de la filière spatiale.

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15 recrutements d'ici la fin de l'année

Au-delà de cette offre de construction pure, U-Space a également déjà décroché des contrats pour mener des études préalables sur la faisabilité technique et économique de nouvelles constellations à destination d'acteurs du secteur public et privé. La startup vise notamment le marché de la défense alors que le ministère des armées s'intéresse de plus en plus à des solutions à base de nanosatellites. Et puis, la société est également sollicitée par de nouveaux entrants dans le secteur spatial pour réaliser les opérations en vol de satellites.

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Grâce à sa levée de fonds, U-Space entend recruter 15 collaborateurs supplémentaires d'ici la fin de l'année pour atteindre un effectif de 45 salariés. Installée sur un plateau de 500 m2 au B612 à Toulouse, la pépite toulousaine recherche en grande majorité des ingénieurs juniors mais aussi des forces commerciales.

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