IAC 2022 : les Toulousains en force à « la grande messe du spatial »

Le Congrès international d'astronautique s'ouvre le 18 septembre à Paris pour la première fois depuis 40 ans. L’événement international le plus important de la communauté spatiale sera massivement suivi par toute la filière en particulier à Toulouse où sont concentrés un tiers des effectifs nationaux. L'occasion pour les entreprises de nouer des collaborations avec de nouvelles patries du spatial ou de rencontrer des acteurs du New Space.
Le Congrès international d'astronautique sera massivement suivi par toute la filière spatiale toulousaine.
Le Congrès international d'astronautique sera massivement suivi par toute la filière spatiale toulousaine. (Crédits : Florine Galéron)

La dernière fois que le Congrès international d'astronautique (IAC) a posé ses valises en France, c'était à Toulouse en 2001 et il faut remonter à 1982 pour la dernière édition à Paris. Près de 7.000 représentants du spatial venus du monde entier sont attendus du 18 au 22 septembre dans la capitale pour ce rendez-vous incontournable de la filière spatiale.

Les acteurs toulousains, qui concentrent plus du tiers des effectifs français du secteur d'après une récente étude de l'Insee, seront présents en force lors du congrès. Outre le Cnes, co-organisateur de l'événement et qui célèbre cette année ses 60 ans, une grande partie des sociétés de la filière, des grands donneurs d'ordre (Airbus, Thales) aux startups en passant par les PME feront le déplacement.

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« Il s'agit d'un événement très important pour la profession avec entre 70 et 80 pays représentés. C'est en quelque sorte une grande messe mondiale du spatial », résume Eric Giraud, directeur général d'Aerospace Valley. Le pôle de compétitivité accueillera 15 entreprises régionales sur son pavillon en plus d'un espace prévu pour le Commandement de l'Espace qui a pris ses quartiers dans la Ville rose depuis trois ans.

À la différence du salon du Bourget où les annonces de commandes pleuvent, l'IAC n'a pas vocation à déboucher sur des signatures en série de contrats. Les entreprises y voient surtout l'opportunité de nouer de nouveaux contacts à l'international.

Fondée il y a plus de 40 ans, la PME toulousaine Erems fournit des équipements électroniques pour tous les programmes phares du spatial : constellation Pléiades Neo pour Airbus, Iridium Next pour Thales, missions de Thomas Pesquet dans l'ISS, etc.

« Erems travaille aujourd'hui principalement pour le secteur européen. Nous fournissons déjà de manière indirecte des pays en dehors de l'Europe au travers de contrats pour les grands maîtres d'œuvre traditionnels. Certains de nos équipements vont voler sur des satellites pour la Thaïlande par exemple, mais toujours au travers des donneurs d'ordre ou des agences.

Avec ce salon, nous voulons créer des rencontres avec des acteurs d'autres pays pour accroître notre empreinte internationale », fait valoir Gérard Dejonghe, président de la société qui atteint près de 18 millions d'euros de chiffre d'affaires pour un effectif de 170 salariés.

De nouvelles agences spatiales en Afrique

Pour accroître la visibilité des acteurs régionaux, le pavillon Aerospace Valley a organisé des visites avec près d'une dizaine de délégations étrangères : Australie, Canada, Catalogne, Finlande, Japon, Lettonie, Rwanda, Taiwan et Royaume-Uni.

« La Jaxa, l'agence spatiale japonaise, nous rencontrera au salon et devrait ensuite venir visiter un certain nombre de sociétés à Toulouse. Le Japon dispose déjà d'une industrie spatiale relativement développée mais cherche à faire des collaborations avec certains milieux industriels sur des niches technologiques qui lui manquent. C'est un pays qui vient chercher potentiellement des clients parmi les grands donneurs d'ordre comme Airbus ou Thales ou des équipementiers de la taille par exemple de Hemeria », décrypte Éric Giraud.

Pour les nouvelles patries du spatial, les besoins sont un peu différents. « Plusieurs pays comme l'Australie ou le Rwanda cherchent ou viennent de créer leur agence spatiale. Ils ne connaissent pas forcément l'écosystème mondial. L'IAC est l'occasion pour eux de découvrir les écosystèmes des uns et des autres », ajoute-t-il.

Basée à Labège et spécialisé dans les effets des radiations dans l'espace, la PME Trad entend justement profiter de l'intermédiaire d'Aerospace Valley pour rencontrer ces nouvelles agences lors du congrès. « L'Australie et des pays émergents en Afrique peuvent être intéressés par nos services de formation ou par nos outils autour des problématiques de fiabilité des systèmes électroniques », estime Christian Chatry, à la tête de la société de 75 salariés dont le chiffre d'affaires cette année atteint 8 millions d'euros.

New Space et grand public

Outre ces nouveaux pays du spatial, le chef d'entreprise compte sur l'IAC pour nouer des contacts avec des acteurs du NewSpace. « Beaucoup de nouvelles startups ont émergé, y compris au niveau européen. Ces dernières veulent mettre leurs satellites ou leurs équipements en orbite mais ils ne nous connaissent pas forcément ou n'ont pas  totalement intégré les difficultés et contraintes liées à un équipement envoyé dans un environnement spatial », complète-t-il.

Enfin, comme au salon du Bourget, le Congrès international d'astronautique tiendra une journée ouverte au grand public. « C'est l'occasion d'expliquer nos métiers aux jeunes, qui ont souvent tendance à aller plutôt vers les grands groupes plutôt que vers des entreprises comme la nôtre », ajoute Christian Chatry. Etre visible pour recruter et aussi communiquer sur le rôle majeur de l'industrie spatiale face aux grands enjeux mondiaux comme le changement climatique.

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