Innovation : pourquoi Toulouse Métropole et la fondation Solar Impulse s'associent

La collectivité et l'association du célèbre explorateur Bertrand Piccard se lancent dans un partenariat approfondi de deux ans pour oeuvrer ensemble à la transition écologique. Pour ce faire, le duo compte principalement favoriser le développement d'entreprises innovantes en la matière et leur permettre de déployer leurs solutions sur le territoire toulousain. Les détails.
Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse, et Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse et président de la Métropole, ont signé une convention de partenariat à l'occasion du Forum Zéro Carbone organisé par La Tribune.
Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse, et Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse et président de la Métropole, ont signé une convention de partenariat à l'occasion du Forum Zéro Carbone organisé par La Tribune. (Crédits : Frédéric Scheiber)

"Une convention de partenariat pour aller plus loin", n'hésite pas à dire Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de sa Métropole. En ouverture de Forum Zéro Carbone, organisé par La Tribune vendredi 19 novembre, l'édile a officialisé la naissance d'une collaboration avec la fondation Solar Impulse, présidée par Bertrand Piccard, le reconnu psychiatre et explorateur suisse.

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Afin de marquer le coup, les deux dirigeants sont allés jusqu'à mettre en scène la signature de cette convention le même jour, d'autant plus que c'était un temps fort pour la collectivité avec l'ouverture du Festival Toulouse Innovante et Durable. Durant dix jours, la quatrième ville de France va ainsi mettre en avant les multiples solutions techniques, technologiques et innovantes censées oeuvrer à la transition écologique. L'objectif ? Faire prendre conscience au grand public des enjeux et des actions menées ou à mener pour y participer.

"Sur cette question, il est impératif d'accélérer et d'aller plus loin (...) Nous devons utiliser les leviers de la transformation et de l'innovation pour accélérer et nous ne manquons pas de projets concrets en ce sens à Toulouse", a ainsi déclaré Jean-Luc Moudenc, concédant néanmoins que "la transition écologique a un coût considérable" et les actions liées "sont souvent coûteuses".

Bien que partenaires, c'est un discours qui passe mal du côté de Bertrand Piccard, lui préférant parler plutôt "d'investissements" et non de coûts. Pour le chercheur, les politiques volontaristes en matière de transition écologique sont génératrices de business pour les entreprises qui proposent les solutions adéquates et donc de créations d'emplois sur le territoire. C'est d'ailleurs en quel que sorte tout l'enjeu de leur nouvelle collaboration.

Promouvoir les entreprises locales

À l'occasion de la dernière campagne municipale, Jean-Luc Moudenc avait annoncé son intention de développer les métiers verts sur la métropole dans les années futures. La convention acte ainsi le fait que cette collaboration doit favoriser le fait d'atteindre le ratio d'un emploi sur 10 sur le territoire dédié aux métiers verts d'ici 2030.

"Quand nous parlons d'environnement, c'est inutile de ne parler que des problèmes, il faut aussi parler des solutions et les porter. La convention avec Toulouse Métropole doit permettre une accélération de la mise en oeuvre de ces solutions (...) Nous allons repérer et recenser des entreprises innovantes de Toulouse Métropole en matière de transition écologique et faire en sorte qu'elles puissent offrir leurs solutions sur le territoire local et ailleurs, aussi bien pour se développer elles que rendre plus vertueux les territoires concernés par leur déploiement", explique Bertrand Piccard.

Au-delà d'une action de promotion de ces entreprises, l'idée est également de leur donner un rayonnement international notamment à travers le réseau de la fondation Solar Impulse, permettre donc à ces sociétés d'accéder à des nouveaux marchés et de faire apparaître la métropole de Toulouse comme "un lieu d'expérimentation et d'innovation écologique", selon l'accord signé par les deux parties.

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"Je souhaite que nous apprenions davantage des entreprises et de leur capacité d'innovation. Nous ne pouvons pas faire tout seul", reconnait Jean-Luc Moudenc. Sur son territoire, la collectivité a par exemple expérimenté les lampadaires intelligents de la jeune pousse toulousaine Kawantech, ou encore l'arbre à algues de Kyanos pour capter les émissions de CO2, par exemple.

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Des solutions déjà labellisées à Toulouse

Si ce partenariat (de deux ans) Toulouse Métropole-Fondation Solar Impulse doit permettre d'étoffer le portefeuille d'entreprises innovantes du second, celui est déjà constitué de 1.300 entreprises, qui pourraient par exemple à terme installer leurs solutions au sein de la quatrième ville de France. "Ce sont des solutions qui existent déjà, économiquement rentables et bénéfiques sur le plan environnemental", tient à préciser Bertrand Piccard.

Dans ce recensement, déjà certaines sont installées à Toulouse, à l'image de la jeune entreprise Immoblade. Cette startup lancée en 2018 par deux anciens salariés d'Airbus, Patrick Callec et Xavier Sembely, a imaginé un store intégré aux fenêtres et composé de lames d'aluminium dont l'inclinaison est personnalisée (grâce à un algorithme) suivant l'orientation de la façade équipée, par rapport au soleil. Cette solution optimise l'efficacité énergétique des bâtiments sans avoir recours à la climatisation.

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Utiliser des conteneurs pour créer une zone électrifiée, c'est l'idée de Monkilowatt, entreprise toulousaine fondée en 2016 par Christian Saubion, Stephane de La Fournière et Jean-Marc Lalane. La startup, aussi labellisée Solar Impulse, a mis au point une solution énergétique capable de s'adapter à des sites où l'accès à l'électricité fait défaut, telles que des zones militaires ou encore des lieux consacrés à des événements sportifs en extérieur. Baptisée Containwatt, leur invention brevetée consiste à équiper des conteneurs de panneaux photovoltaïques. Configuré afin que ces panneaux soient installés à trois mètres de hauteur, l'espace dégagé en dessous de l'installation forme un vaste abri, de 70 à 140 m2. Soutenus par les structures porteuses des panneaux photovoltaïques, les abris peuvent être souples comme des tentes, ou semi-rigides en montant des cloisons.

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