Spatial : Comat lance la construction de son usine taillée pour le NewSpace

La PME toulousaine Comat investit huit millions d'euros notamment pour construire une nouvelle usine dédiée au NewSpace. Elle y fabriquera des équipements sur étagère pour les petits satellites et sera ouverte aux startups cherchant à se lancer dans la production en série. Comat vise le recrutement d'une cinquantaine de collaborateurs et la barre des 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025.
La PME toulousaine Comat investit huit millions d'euros notamment pour construire une nouvelle usine dédiée au NewSpace.
La PME toulousaine Comat investit huit millions d'euros notamment pour construire une nouvelle usine dédiée au NewSpace. (Crédits : Comat)

Comat se met en ordre de bataille pour accompagner l'essor du NewSpace. La PME, qui a fêté ses 45 ans d'existence l'an passé, vient de lancer la construction de sa nouvelle usine dédiée à la production d'équipements pour les petits satellites.

Fondée en 1977, Comat s'est d'abord développée autour de l'exploration spatiale. La société a par exemple réalisé le boîtier mécanique de la caméra Supercam du rover Perseverance sur Mars ou encore la partie mécanique de la pince de l'expérience Télémaque menée par Thomas Pesquet à bord de l'ISS.

Lire aussiThomas Pesquet embarque dans l'ISS le savoir-faire spatial toulousain

La colonne vertébrale de l'entreprise reste les satellites télécoms et d'observation de la Terre avec notamment un contrat de plus de dix millions d'euros avec Airbus pour livrer des mécanismes pour la famille Onesat et ses 24 satellites entièrement reconfigurables en orbite. Dans les prochaines années, Comat anticipe un vrai essor de sa troisième activité, la production d'équipements à destination des petits satellites. « Nous observons une vraie progression de nos prises de commandes sur les constellations », confiait à La Tribune en début d'année Ludovic Daudois, directeur général de Comat.

Lire aussiSpatial : Comat lance la production en série d'antennes pour la constellation Kinéis

Huit millions euros d'investisseents

À tel point que la PME « manque de place » dans ses locaux actuels (1.800 m2 de superficie) implantés à Flourens, à l'est de Toulouse. Comat a posé ce jeudi la première pierre d'un nouveau bâtiment pour le NewSpace de 1.500 m2 dont 700 m2 de salles blanches et 800 m2 d'espaces d'industrialisation. La construction du bâtiment en elle-même va demander 3,5 millions d'euros d'investissements et s'inscrit dans un projet industriel plus large de huit millions d'euros d'investissements avec la mise en place par exemple de lignes semi-automatiques multiproduits. Le nouveau bâtiment ne servira pas uniquement à combler les besoins internes de l'entreprise.

« Cette usine dédiée au NewSpace comprendra toutes les facilités d'intégration, de test et surtout de travail collaboratif. Nous avons l'habitude de faire du co-working sur le développement et l'innovation. L'idée, c'est de l'appliquer sur la partie industrialisation, c'est-à-dire que des startups pourront venir produire en série des équipements NewSpace dans notre usine », développe Ludovic Daudois.

Comat est déjà entrée au capital de la pépite rémoise Latitude (micro-lanceurs) et de l'acteur aixois Prométhée (constellation de nanosatellites d'observation de la Terre). L'entreprise a livré en début d'année le premier modèle de vol de l'antenne déployable qui sera embarquée sur la constellation Kinéis. Un projet qui a été mené conjointement avec la société Cobham. Comat aura produit et livré en tout 25 antennes pour équiper chacun des nanosatellites Made in France destinés à fournir des services d'Internet des objets. La société a aussi fabriqué une centaine de roues d'inertie qui voleront sur la même constellation.

Lire aussiObservation de la Terre : Prométhée se fait une place au soleil

Comat compte passer de 13 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 à 20 millions dès 2025. Une taille critique qui lui permettrait de l'ETI française et européenne de référence pour les équipements spatiaux et d'offrir une solution française pour la conception et la fabrication de technologies spatiales souveraines (notamment dans le domaine de la défense nationale) ou nécessaires pour relever les grands défis du siècle (lutte contre le changement climatique, digitalisation de la société, etc.).

Une forte croissance qui sera tractée par la montée en puissance justement des produits NewSpace fabriqués dans l'usine (45 % du chiffre d'affaires dans deux ans et 60 % en 2026). « Nous avons plus de 400 produits à sortir pour 2025 », faisait savoir l'entreprise en janvier dernier.

150 salariés en 2025

La PME, qui emploie aujourd'hui 105 collaborateurs, prévoit de doubler la mise pour atteindre 150 personnes en 2025. La société recherche notamment des chefs de projet et des ingénieurs spécialisés. Comat accueille depuis le début d'année un nom bien connu du secteur spatial comme directeur des opérations, Eric de Saintignon. Ancien directeur du site toulousain d'Airbus Defence & Space, il a ensuite été le CEO de OneWeb Satellites France et plus récemment dirigé la division Power d'Actia, depuis cédée par le groupe.

Lire aussiSpatial : Actia s'agrandit près de Toulouse pour s'attaquer aux constellations de satellites

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.