Spatial : Comat lance la production en série d'antennes pour la constellation Kinéis

La PME toulousaine Comat vient de livrer la première des 25 antennes déployables appelées à voler sur la constellation française Kinéis. L'entreprise investit huit millions d'euros pour construire cette année un nouveau bâtiment pour accompagner l'essor du NewSpace et vient aussi d'accueillir comme directeur des opérations un nom bien connu du secteur spatial, Eric de Saintignon.
(Crédits : Kinéis)

Comat fait partie des acteurs historiques de l'écosystème spatial toulousain. La PME, qui a fêté ses 45 ans d'existence l'an passé, s'est désormais mise en ordre de bataille pour accompagner l'essor du NewSpace.

Des antennes et des roues d'inertie pour Kinéis

L'entreprise vient de livrer le premier modèle de vol de l'antenne déployable qui sera embarquée sur la constellation Kinéis. Un projet qui a été mené conjointement avec la société Cobham. D'ici le mois de mai, Comat aura produit et livré en tout 25 antennes pour équiper chacun des nanosatellites Made in France destinés à fournir des services d'Internet des objets. La société a aussi fabriqué une centaine de roues d'inertie qui voleront sur la même constellation.

Fondée en 1977, Comat s'est d'abord développée autour de l'exploration spatiale. La société a par exemple réalisé le boîtier mécanique de la caméra Supercam du rover Perseverance sur Mars ou encore la partie mécanique de la pince de l'expérience Télémaque menée par Thomas Pesquet à bord de l'ISS.

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La colonne vertébrale de l'entreprise reste les satellites télécoms et d'observation de la Terre avec notamment un contrat de plus de dix millions d'euros avec Airbus pour livrer des mécanismes pour la famille Onesat et ses 24 satellites entièrement reconfigurables en orbite. Dans les prochaines années, Comat anticipe un vrai essor de sa troisième activité, la production d'équipements à destination des petits satellites. « Nous observons une vraie progression de nos prises de commandes sur les constellations », remarque Ludovic Daudois, directeur général de Comat à La Tribune.

Huit millions pour un nouveau bâtiment NewSpace

À tel point que la PME « manque de place » dans ses locaux actuels (1.800 m2 de superficie) implantés à Flourens, à l'est de Toulouse. Comat lancera fin mars la construction d'un nouveau bâtiment pour le NewSpace de 1.500 m2 dont 700 m2 de salles blanches et 800 m2 d'espaces d'industrialisation. Le projet, qui va demander huit millions d'euros d'investissements, ne servira pas uniquement à combler les besoins internes de l'entreprise.

« Cette usine dédiée au NewSpace comprendra toutes les facilités d'intégration, de test et surtout de travail collaboratif. Nous avons l'habitude de faire du co-working sur le développement et l'innovation. L'idée, c'est de l'appliquer sur la partie industrialisation, c'est-à-dire que des startups pourront venir produire en série des équipements NewSpace dans notre usine », développe Ludovic Daudois.

Comat produit déjà des antennes pour la startup toulousaine Anywaves. Elle est aussi entrée au capital de la pépite rémoise Latitude (micro-lanceurs) et de l'acteur aixois Prométhée (constellation de nanosatellites d'observation de la Terre).

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Comat compte passer de 13 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 à 18 millions dès 2025. Une forte croissance qui sera tractée par la montée en puissance justement des produits NewSpace fabriqués dans l'usine (45% du chiffre d'affaires dans deux ans et 60% en 2026). « Nous avons plus de 400 produits à sortir pour 2025 », fait savoir l'entreprise.

L'ancien patron de OneWeb Satellite France recruté

La PME, qui emploie aujourd'hui 105 collaborateurs, prévoit de recruter 30 personnes dans les trois prochaines années, à commencer par des chefs de projet et des ingénieurs spécialisés. Comat vient aussi d'accueillir dans ses murs un nom bien connu du secteur spatial comme directeur des opérations, Eric de Saintignon. Ancien directeur du site toulousain d'Airbus Defence & Space, il a ensuite été le CEO de OneWeb Satellites France et plus récemment dirigé la division Power d'Actia, depuis cédée par le groupe.

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