Comat va envoyer dans l'espace son premier moteur pour les nanosatellites

Comat est l'une des PME toulousaines qui ont contribué à la Supercam embarquée à bord du rover Perseverance pour fouler le sol martien. Elle travaille aussi sur la future mission de Thomas Pesquet. La société compte sur la portée internationale de ce type de mission pour accroître sa visibilité internationale alors qu'elle s'apprête à faire voler son système de propulsion électrique taillé pour le New Space.
Comat a mis au point un système de propulsion pour les petits satellites.
Comat a mis au point un système de propulsion pour les petits satellites. (Crédits : Rémi Benoit)

"On ne fabrique pas tous les jours des caméras pour aller sur Mars", lance Ludovic Daudois, directeur général de Comat. La société toulousaine d'une centaine de salariés a réalisé le boîtier mécanique de la caméra Supercam du rover Perseverance qui a atterri sur Mars le 18 février.

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Gagner en visibilité à l'international

Pour cette PME fondée en 1977 et solidement intégrée à l'écosystème spatial de la Ville rose, ce type de mission joue un rôle crucial en termes d'image.

"Nous étions déjà présents sur Curiosity. Être à nouveau impliqué sur la mission Mars 2020 pour le rover Perseverance est une très bonne chose. C'est un outil de vitrine technologique dans un monde qui s'internationalise de plus en plus. Nous voulons à la fois couvrir l'Europe, dont Toulouse est le quartier général, mais aussi au-delà en Asie et aux Etats-Unis. Nous devons être un peu plus visibles des Américains, des Chinois", explique le dirigeant.

Dans quelques mois, un nouveau coup de projecteur sera braqué sur son savoir-faire avec le retour dans l'espace de Thomas Pesquet pour la mission Alpha. "En tant qu'acteur historique de la microgravité, nous travaillons avec le Cnes pour vérifier que certains équipements peuvent partir dans l'espace", précise Ludovic Daudois qui a par ailleurs décidé de sponsoriser deux nouveaux espaces d'exposition au coeur de la Cité de l'espace.

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Ses activités historiques autour de l'exploration spatiale pèsent 20% du chiffre d'affaires de Comat. La colonne vertébrale de l'entreprise se construit autour des satellites télécoms et d'observation de la Terre avec la production d'équipements pour Airbus et Thales, une activité qui représente 60% de son CA. La troisième activité de Comat concerne les nanosatellites avec là aussi de grandes avancées attendues en 2021.

Premier vol du moteur pour les nanosatellites

Fin mars, la société verra pour la première fois voler dans l'espace son moteur à propulsion électrique Plasma Jet Pack taillé pour les nanosatellites.

"Pour cette technologie low-cost, l'architecture système est vraiment simplifiée : plus de réservoir de carburant puisque nous faisons de la propulsion solide, plus de tuyaux ou de vannes. Cela permet d'importants gains de masse et de volume. Au final le moteur, pèse moins d'un kilo, c'est deux fois moins que la concurrence. Cela réduit forcément les coûts aussi de moitié", nous expliquait le directeur général de Comat lors de la présentation de cette technologie.

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L'autre innovation est que "le moteur est plug and play". Autrement dit, comme le carburant est solide, plus besoin de mettre des réservoirs sous pression dans la phase de tests, il suffit de fixer le moteur à la plateforme du satellite. Avec ce nouveau produit, Comat cible "des acteurs du New Space en Europe, aux États-Unis, en Australie et en Chine".

Une dizaine de recrutements en 2021

Un deuxième produit de Comat à destination du New Space est en cours de qualification. "Il s'agit de roues d'inertie qui permettent de piloter le satellite en orbite. Il s'adresse aux satellites de 20 à 100 kg. C'est un produit qui rencontre un succès à la fois en Europe et ailleurs à l'international", remarque Ludovic Daudois.

Face à cette actualité très riche, la PME limite l'impact de la crise sanitaire sur son activité. Son chiffre d'affaires a chuté de 10 à 8 millions d'euros en 2020. L'entreprise emploie une centaine de collaborateurs et prévoit une dizaine d'embauches cette année pour des postes de responsables techniques, chefs de projet et d'opérateurs qualifiés sur les machines.

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