Aéronautique : Latécoère fait son entrée sur le marché des VTOL

Après les déboires liés à la réorganisation de ses sites à Toulouse, Latécoère repart de l'avant et annonce la signature d'un nouveau contrat avec EVE, filiale d'Embraer. Le groupe toulousain sera le fournisseur exclusif des portes de ce VTOL électrique, une première dans ce marché florissant pour le sous-traitant aéronautique.
(Crédits : Rémi Benoit)

Alors que la startup toulousaine Ascendance assemble actuellement le premier prototype à l'échelle 1 de son VTOL, ces petits aéronefs à décollage et atterrissage verticaux, d'autres acteurs locaux se penchent sur ce marché croissant. Des dizaines de projets de ce type existent dans le monde et des milliers d'appareils sont pré-commandés auprès de ces acteurs plus ou moins matures.

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Le grand spécialiste toulousain des aérostructures, Latécoère, vient ainsi d'annoncer son entrée sur le marché. Le groupe, fragilisé notamment par les déboires de Boeing, «  concevra et produira les portes passagers et pilote » du VTOL électrique de Eve Air Mobility dont le projet a émergé en 2020, selon un très récent communiqué du sous-traitant aéronautique de rang 1.

Proposant un aéronef avec quatre places pour les passagers et une place pour le pilote, la société Eve, filiale de l'avionneur brésilien Embraer, apparaît comme un sérieux acteur sur ce marché émergent.

« Embraer est un client historique de Latécoère. Ils ont embarqué beaucoup de nouveaux fournisseurs dans ce projet de VTOL mais ils voulaient aussi des partenaires connus en raison d'un calendrier extrêmement ambitieux. Par rapport à leurs concurrents sur ce marché, ils ont déjà toute la supply chain en place, ils n'ont pas besoin d'aller chercher des compétences », commente auprès de La Tribune Thierry Eftymiades, le directeur du bureau d'études et des activités d'industrialisation du groupe Latécoère.

Développement à Toulouse, fabrication au Mexique

Le dirigeant, à la tête de 250 personnes dans le monde réparties sur trois sites, dont les deux tiers se situent à Toulouse, devra assurer la livraison des premiers modèles de ces portes au cours de l'été 2025, avant une entrée en service du VTOL Eve en 2026.

« Sur la phase de développement, nous allons mobiliser une dizaine de personnes, réputées pour être des experts sur les portes, en lien avec notre centre de développement sur le composite situé à Toulouse. Puis nous avons prévu de faire construire ces éléments depuis notre usine au Mexique, avant une livraison au Brésil », détaille Thierry Eftymiades.

Latécoère ne souhaite pas préciser le montant de contrat, après un exercice 2023 bouclé à 615 millions d'euros. Mais le groupe toulousain sera le « fournisseur exclusif » des portes du VTOL totalement électrique Eve. À l'heure actuelle, près de 3.000 modèles sont précommandés, selon les chiffres communiqués par la société brésilienne, qui a aussi retenu le système anémobarométrique de Thales pour équiper ses VTOL. Quant à Latécoère, il s'est engagé auprès de son client à une « fabrication neutre en carbone » des portes de l'aéronef électrique, selon le directeur industrialisation du groupe toulousain.

« Ce contrat permettra de renforcer notre expertise dans les composites et de positionner Latecoere sur un segment d'activité supplémentaire, notamment sur un programme aux perspectives de marché florissantes », commente dans un communiqué le directeur général Greg Huttner.

C'est effectivement une première pour Latécoère sur ce segment de marché et d'autres collaborations industrielles de ce type pourraient intervenir dans le futur, selon sa direction, après avoir accompagné un autre projet, Volocopter, uniquement sur de l'ingénierie.

Cette annonce intervient quelques semaines seulement après le sommet Choose France et l'annonce de la société allemande Lilium, qui développe elle aussi un VTOL, d'investir potentiellement en région Nouvelle-Aquitaine pour une usine chiffrée à 400 millions d'euros.

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