Dissolution : le hacker éthique Baptiste Robert veut devenir député à Toulouse

Après l'annonce de la dissolution, le hacker éthique Baptiste Robert, très suivi sur les réseaux sociaux et fondateur de la startup PredictaLab, vient d'annoncer se présenter aux prochaines législatives sur la 3e circonscription de Haute-Garonne. L'expert de la cybersécurité va prôner notamment « l'urgence numérique » avec une candidature centriste dans une circonscription où la députée sortante est issue de la majorité présidentielle.
Le hacker éthique Baptiste Robert, très suivi sur les réseaux sociaux et fondateur de la startup PredictaLab, se présente aux prochaines législatives sur la 3e circonscription de Haute-Garonne.
Le hacker éthique Baptiste Robert, très suivi sur les réseaux sociaux et fondateur de la startup PredictaLab, se présente aux prochaines législatives sur la 3e circonscription de Haute-Garonne. (Crédits : Rémi Benoit)

Le choc de l'annonce de la dissolution et de nouvelles élections législatives a des effets inattendus dans la vie économique et politique toulousaine. Après la fin subite de la commission d'enquête sur l'autoroute A69 Toulouse - Castres, le paysage électoral en pleine recomposition voit émerger de nouvelles figures. C'est ainsi que le hacker éthique Baptiste Robert annonce vouloir devenir député sur la 3e circonscription de Haute-Garonne. Ce père de famille âgé de 35 ans et diplômé de l'Enseeiht a vu sa cote de popularité exploser en 2018 lorsqu'il pointe les béances de sécurité du système d'identification de la population indienne fondé sur la biométrie (Aadhaar). Il devient alors une star dans ce pays, invité sur les chaînes de télévision pour débattre de l'outil gouvernemental.

Lanceur d'alerte sur la cybersécurité

Il a depuis alerté sur des failles de sécurité informatiques aux Etats-Unis et en France. A tel point qu'il a fait partie de la poignée de hackers sollicités par le gouvernement français pour participer à une chasse au bug au moment du lancement de l'application StopCovid. En février dernier, il a fait partie de la délégation française en déplacement à la Maison Blanche pour évoquer notamment les enjeux numériques. Baptiste Robert a fondé sa propre société fin 2020, PredictaLab, une plateforme d'Open Source Intelligence (OSINT) pour prévenir les chefs d'entreprises et les institutions des menaces numériques.

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N'ayant pas sa langue dans la poche, Baptiste Robert n'a pas hésité à dénoncer  l'application de tracking de la propagation du coronavirus StopCovid (« qui risque de donner un faux sentiment de sécurité »), à alerter sur les risques cyber (« La cybersécurité ne doit pas être perçue comme un poste de dépenses par les entreprises ») ou encore à mettre en exergue les menaces posées par les prochains Jeux Olympiques lors de l'événement La Rentrée économique organisé par La Tribune (« Pendant les JO 2024, nous serons une cible pour les cyberattaques »).

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«  Cela fait dix ans que je m'exprime à travers le numérique et la cybersécurité sur des sujets hautement politiques. Je conseille également différents décideurs politiques, que ce soit au niveau local mais également au niveau national sur ces thématiques », explique l'ingénieur toulousain qui est suivi par plus de 246.000 personnes sur le réseau X (ex-Twitter).

Face au « choc brutal » de la dissolution et des élections législatives dans un contexte de « montée des extrêmes » mais aussi « de brutalité du parti majoritaire gouvernant à coups de 49.3 », Baptiste Robert confie « ne pas se retrouver dans l'offre politique actuelle ». D'où l'idée de se présenter sans étiquette mais avec une candidature centriste. Il compte sur son bagage professionnel pour mettre en avant « l'urgence numérique ».

« Les députés qui maîtrisent le sujet du numérique se comptent sur les doigts d'une main  »

« Aujourd'hui, les députés qui maîtrisent le sujet du numérique se comptent sur les doigts d'une main et après on arrive à des aberrations incroyables sur les textes de loi. Et pourtant le numérique touche plein de sujets entre la loi sur les influenceurs, la question de l'exposition des enfants aux écrans ou encore la fracture numérique du fait que certains services publics ne sont plus accessibles qu'en ligne », pointe Baptiste Robert.

Le candidat aimerait que davantage d'outils de sensibilisation soient mis en place dans les écoles et la création de passerelles supplémentaires de reconversion vers les métiers du numérique. Baptiste Robert entend aussi se prononcer « sur l'urgence climatique » avec sur la question des transports la nécessité d'investissements pour améliorer l'offre ferroviaire tout en préservant les liaisons en avion. « En tant qu'entrepreneur, je n'ai pas un salaire tout chaud qui tombe à la fin du mois et je connais les rouages administratifs traversés par les chefs d'entreprise. J'entends œuvrer pour faciliter la vie des entrepreneurs parce que c'est eux qui créent de la richesse », ajoute-t-il.

Un paysage politique local en pleine recomposition

Baptiste Robert a déjà réuni derrière lui une petite équipe et notamment Sébastien Garnault, organisateur du Paris Cyber Summit et ancien directeur de campagne d'un député LREM en Bretagne. Il estime que l'offre politique locale est en fin de course entre la députée sortante Renaissance Corinne Vignon « épinglée pour ses dons de voyance  et qui représente la majorité». Côté Les Républicains, Laurence Arribagé, condamnée en janvier dernier à cinq ans de privation de ses droits de vote et d'éligibilité, la contraignant à interrompre sa carrière politique alors que la formation politique envisage une alliance avec le Rassemblement national. On ne connaît pas encore la candidature à gauche.

 Dans cette circonscription, la seule traditionnellement marquée à droite à Toulouse, Corinne Vignon (Renaissance) avait été réélue avec 55,71 % en 2022 face à l'insoumise Agathe Roby. Dimanche lors des élections européennes, c'est Raphaël Glucksmann (PS) qui s'est imposé avec plus de 20 % des voix devant Jordan Bardella (RN) avec 17 % au coude-à-coude avec Valérie Hayer (Renaissance).

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Commentaires 2
à écrit le 12/06/2024 à 5:35
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Attention à ne pas être à coté de la plaque et de traiter aussi les sujets de la vie quotidienne, les grands enjeux sociaux et économiques nationaux et européens, ainsi que sécuritaires. Sinon mon gars, vous ne vaudrez pas mieux que les écolos bas du...

à écrit le 11/06/2024 à 20:18
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"Les députés qui maîtrisent le sujet du numérique se comptent sur les doigts d'une main" Un pirate au numérique et pourquoi pas l'héritier Dorcel à la culture? Si c'est pas merveilleux en France lorsque l'on croit toucher le fond certains cre...

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