Vaccin contre le cancer : l'Oncopole de Toulouse intègre le premier patient de la phase 2 de l'étude clinique

Après une première phase de l'étude clinique très prometteuse, le vaccin contre le cancer ORL développé en grande partie à l'Oncopole de Toulouse entre dans sa phase deux. Un premier patient vient d'intégrer l'essai clinique dans cette nouvelle étape, au sein de l'établissement toulousain. Les détails.
Le docteur Victor Sarradin, oncologue médical à l’Oncopole et investigateur de l'étude, aux côtés du professeur Delord, e médecin coordinateur de l'essai clinique.
Le docteur Victor Sarradin, oncologue médical à l’Oncopole et investigateur de l'étude, aux côtés du professeur Delord, e médecin coordinateur de l'essai clinique. (Crédits : Oncopole)

C'est un nouveau pas en avant pour la recherche médicale. Le centre de soins et de recherche spécialisé dans la lutte contre le cancer à Toulouse, l'Oncopole, vient de faire une annonce importante, autour de son projet de recherche portant sur un vaccin contre les cancers ORL. L'établissement vient d'intégrer le premier patient dans le cadre de la seconde phase (sur trois) de l'étude clinique.

« Avec la phase 1, une étape importante a été franchie. Le vaccin fait ce que nous attendons de lui, les patients réagissent bien avec une réponse immunitaire de longue durée. La phase deux doit désormais déterminer, sur du long terme, que les patients ne rechutent pas », commente auprès de La Tribune le professeur Jean-Pierre Delord, le directeur général de l'Oncopole et le médecin coordinateur de l'essai clinique.

Au total, ce sont 46 patients qui vont bénéficier de cette nouvelle thérapie dans le cadre de cette étape supplémentaire, grâce à l'appui de dix centres et établissements qui participent à l'essai clinique contre quatre jusqu'à présent. « Nous avons 18 mois pour intégrer tous les patients de la phase deux », commente le professeur.

Une thérapie complémentaire

Pour mener à bien ce projet, l'établissement toulousain s'est associé avec la biotech Transgene, basée dans l'Alsace, pour développer le protocole de soins comportant une individualisation du traitement. « Pour développer cette approche personnalisée par patient, nous nous appuyons sur un châssis commun puis nous adaptons certaines molécules pour chaque patient, à partir d'une technologie d'intelligence artificielle », commentait en février 2023 Hedi Ben Brahim, le directeur général de Transgene, dans les colonnes de La Tribune.

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Dans les faits, ce vaccin individualisé, qui ne traite que les cancers ORL (tête et cou), est une thérapie complémentaire et uniquement post-opératoire. Dans les rangs de l'Oncopole, on insiste bien sur le fait que ce vaccin n'a pas un rôle préventif afin d'éviter tout faux espoir chez des patients concernés.

« Le vaccin ne peut être admis qu'à des patients qui ont besoin d'une opération. C'est un vaccin post-opératoire, complémentaire au traitement existant. Il y a plusieurs injections à faire, une fois par mois ou une fois tous les mois selon le moment du protocole de soin, et ce pendant six mois », détaille le professeur Delord.

Aucune rechute constatée jusqu'à présent

Lancé en 2021, le projet a permis d'inclure 32 patients dans la phase une de l'étude clinique, avec donc 16 patients vaccinés et autant non vaccinés, dont un tiers de ces patients ont été pris en charge à l'Oncopole de Toulouse.

« Aujourd'hui, nous avons désormais plus d'un an de recul sur les patients vaccinés. Nous cherchions une réponse immunitaire de plus de six mois grâce à ce traitement. Nous sommes parvenus à éviter toute rechute dans les 18 mois qui ont suivi l'opération chez tous les patients vaccinés. C'est une très bonne chose car dans ce type de cancer la très grande majorité des rechutes intervient moins de deux ans après », commente le docteur.

Pour permettre cette immunité, le vaccin agit sur les protéines des cellules cancéreuses, les antigènes. Ces derniers vont alors activer une réponse immunitaire en allant réveiller les lymphocytes T présents dans les globules blancs, pour aller combattre ces cellules cancéreuses. Une technologie innovante, mais une approche loin d'être unique dans la Ville rose. Cette dernière regorge de startups qui développent des approches innovantes de l'immunothérapie depuis quelques années désormais.

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