Autoroute A69 Toulouse - Castres : des centrales photovoltaïques bientôt le long du tracé ?

Contestée pour son impact environnemental, la future autoroute A69 entre Toulouse et Castres pourrait accueillir plusieurs hectares de centrales photovoltaïques à terme. C'est en tout cas ce qu'a découvert la commission d'enquête parlementaire dédiée au montage financier et juridique de l'infrastructure lors de ses travaux. Les détails.
Des centrales photovoltaïques pourraient sortir de terre le long de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres.
Des centrales photovoltaïques pourraient sortir de terre le long de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres. (Crédits : VSB Energies Nouvelles)

C'est une des « découvertes » de la commission d'enquête parlementaire, dédiée au montage juridique et financier de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Lors de l'analyse de certains documents contractuels et au fil de différentes auditions, les députés membres de cette commission ont découvert l'existence de projets de centrales solaires photovoltaïques le long du tracé de cette autoroute actuellement en construction.

« Nous avons à coeur de proposer une autoroute qui fera la part belle à la transition énergétique. Donc nous avons imaginé l'installation de centrales photovoltaïques le long du tracé, tout d'abord pour répondre à nos besoins énergétiques, mais aussi parce que nous imaginons que dans 15 ou 20 ans toutes les voitures qui circuleront sur cette autoroute A69 entre Toulouse et Castres seront électriques », a confié et confirmé aux députés, lors de son audition du mercredi 29 mai, Martial Gerlinger, le directeur général d'Atosca, la société concessionnaire chargée des travaux et la future exploitation de l'infrastructure.

Dans les contrats de la concession, la création d'une joint-venture pour l'installation et l'exploitation de centrales photovoltaïques est assez évoquée sans détour. Pour la composer, NGE Concessions, l'acteur du BTP qui a remporté le marché de l'A69 et actionnaire important par conséquent d'Atosca, a retenu Gaïa Energy Systems pour l'accompagner dans cette démarche.

« Le projet photovoltaïque a été proposé par le concessionnaire à la société Gaïa et il représente une opportunité de développement pour nous (...) Il n'y a pas de relation capitalistique particulière entre nos deux entités mais des actionnaires communs, ce qui facilite l'échange entre nous », a commenté Gilbert Roux, le président de Gaïa Energy Systems et ancien directeur général de NGE pendant 20 ans, auditionné le même jour par les députés.

41 hectares puis 13

Fondée en 2020, la société marseillaise compte à l'heure actuelle 20 centrales photovoltaïques et quatre hydroélectriques, qui lui offrent un chiffre d'affaires annuel de deux millions d'euros, selon les dires de son président à l'Assemblée nationale, ce mercredi. Dans le cadre de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, ce sont plusieurs hectares de terrain qui pourraient devenir de futures terres de production électrique.

« Des études de faisabilité ont été menées (...) Le projet concerne des zones artificialisées par le projet et des zones non compensatoires sur le plan environnemental. Nous estimons actuellement la surface du projet à 13 hectares, contre 41 au départ. Cela représente 21.000 panneaux photovoltaïques, pour une production de 13 mégawatts crête, soit la puissance de production maximale », a détaillé le président de Gaïa Energy Systems.

Les deux actionnaires de cette co-entreprise - qui doit porter les projets de fermes photovoltaïques - auraient pu être accompagnés par le groupe Pierre Fabre. Lors de cette même audition, son directeur général, Éric Ducournau, a partagé son refus d'investir dans cette joint-venture sur proposition de NGE Concessions tout en ne fermant pas la porte à l'achat d'une partie de sa production électrique dans le futur. Pour mémoire, le groupe Pierre Fabre a déjà investi dans l'autoroute A69 au travers de la holding Tarn Sud Développement et sur laquelle il a été auditionné par les députés le même jour.

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Pa de date de mise en service

Quant au calendrier de déploiement de ces centrales le long de l'autoroute A69, le flou demeure sur ce point. « Nous aurions aimé faire ces aménagements pendant la phase de travaux, mais cela n'est pas possible », a confié aux députés Martial Gerlinger. En conséquence de quoi, aucune date de mise en service n'est pour le moment sur la table et l'exploitation à venir de l'infrastructure, pour fin 2025, risque de complexifier l'aspect industriel d'une telle opération qui concernera aussi les délaissés fonciers du projet.

« Le projet est composé de plusieurs dossiers. Une partie est en déclaration de projet préalable et l'autre en demande de permis de construire », a confié Gilbert Roux. Lui et Martial Gerlinger ont par ailleurs rencontré des élus locaux concernés par ces projets photovoltaïques pour évaluer leur intérêt.

« Bien qu'Atosca soit le gestionnaire du domaine public autoroutier (sur 55 ans, ndlr) concédé pour l'exploitation de l'autoroute, il y a besoin d'une validation du ministère des Transports pour de tels projets. Encore aucun dossier n'a été déposé auprès de ces  autorités instructrices, tout cela est en construction », a fait savoir Martial Gerlinger.

S'ił n'est pas prévu qu'Atosca touche des dividendes au travers de cette joint-venture, en revanche, il est bien programmé que Gaïa Energy Systems verse des redevances au concessionnaire pour l'occupation de l'espace.

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Commentaire 1
à écrit le 01/06/2024 à 9:33
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Grossier voir un peu vulgaire.

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