Toulouse bientôt équipée de la plus grande plateforme de logistique urbaine de France

Dans quelques mois, Toulouse aura sa giga plateforme de près de 20.000 m2 dédiée à la logistique urbaine, aussi appelée celle du "dernier kilomètre". Pensée pour mutualiser les flux de marchandises dans l'agglomération vers un seul point et décarboner leur acheminement vers le point de livraison final, ce site concentra plusieurs acteurs de la livraison. Les détails.
Dans quelques mois, environ 400 personnes travailleront à temps plein sur ce site, qui accueillera au moins 50.000 colis par jour.
Dans quelques mois, environ 400 personnes travailleront à temps plein sur ce site, qui accueillera au moins 50.000 colis par jour. (Crédits : Rémi Benoit)

"Reconstruire la ville sur elle-même". Une formule que le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a souvent à la bouche à propos de l'immobilier aussi bien pour la question des logements que pour celle du foncier à destination des entreprises. Avenue de Fondeyre, à proximité du Marché d'intérêt national (Min) de Toulouse, un exemple de la sorte est en train de sortir de terre.

"Nous avons déjà détruit quatre bâtiments depuis février 2020 et nous allons en détruire un cinquième, pour une surface totale de 13.000 m2", fait savoir François Cantinaud, le président de Toulouse Logistique Urbaine (TLU) et le directeur général délégué de Lumin'Toulouse.

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Annoncé en grande pompe il y a quelques années dans les hangars désormais détruits, ce projet TLU consiste à enclencher à Toulouse l'avenir de la logistique urbaine, via un hub dédié, notamment pour désengorger l'agglomération en mutualisant les flux de transports de marchandises.

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Bientôt, des dizaines de milliers de colis transiteront dans ce nouvel hangar (Crédits : Rémi Benoit).

D'un coût de près de 29 millions d'euros, ce chantier est porté par le groupement Lumin'Toulouse qui a obtenu en 2017 la gestion en délégation de service public du Marché d'intérêt national de Toulouseaujourd'hui dirigé par Maguelone Pontier et qui connaît une croissance continue. Composé de la Semmaris (51% et propriétaire du marché de Rungis), de La Poste Immo (44%) et de la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées (5%), le consortium, en remportant ce marché, devait également s'engager dans le développement d'une nouvelle plateforme dédiée à la logistique urbaine à Toulouse.

Une diversité d'acteurs sur place

Ce qui est désormais chose faite. En longeant l'avenue des États-Unis à Toulouse, les passants peuvent apercevoir un complexe en forme de V, formé par deux grands bâtiments de 200 mètres de longueur chacun et 40 à 43 mètres de largeur, avec des toits en sheds (ou dents de scie).

"Ils rappellent l'identité industrielle du site, tout en contribuant à son efficacité énergétique", précise Toulouse Logistique Urbaine, qui a, pour ce projet, procédé à un concours architectural et retenu l'agence Eric Lapierre Expérience.

Dans ces bâtiments pensés pour bénéficier au maximum de la lumière naturelle et dont la livraison va s'étaler de juillet à la fin de l'année, quasiment l'intégralité de leurs surfaces, soit 19.500 m2 ont déjà trouvé des occupants. En plus d'une implantation de La Poste, avec une agence "Colis", le complexe accueillera l'acteur de la livraison UPS, l'entité Urby et 1.700 m2 à destination d'acteurs de la distribution alimentaire sont sur le point de trouver preneur.

"Le challenge dans cette opération est qu'elle est pensée pour plusieurs acteurs et non pas uniquement pour le groupe La Poste. C'est même un peu la première fois que nous nous engouffrons dans une opération pour laquelle nous ne sommes pas le client unique in fine. Le contrat passé avec Toulouse Métropole nous contraint de réserver au moins 51% de la capacité d'accueillir du site pour des entreprises dans lesquelles La Poste n'est pas majoritaire au capital", précise François Cantinaud.

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François Cantinaud est le directeur général délégué de Lumin'Toulouse, le consortium qui a remporté la DSP sur la gestion du Min de Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

Bornes de recharge électrique et station GNV, avant l'hydrogène ?

Ce consortium, qui bénéficiera de la plus grande plateforme logistique de France dédiée au "dernier kilomètre", prévoit d'accueillir 50.000 à 60.000 colis par jour en période standard et même le double voire le triple dans les périodes de pic comme avant Noël. Un flux qui sera apporté par 30 poids lourds au quotidien et dont les commandes seront diffusées dans l'agglomération via 300 à 550 véhicules légers, "de l'utilitaire au vélo cargo", ajoute le représentant de TLU.

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Les flux des véhicules type poids-lourd seront séparés de ceux des véhicules légers (Crédits : Rémi Benoit).

"Les deux grands objectifs de cette initiative sont la mutualisation et la décarbonation de la logistique. Ainsi, toutes les deux places à quai nous aurons une borne de recharge électrique à disposition des véhicules légers dès l'ouverture du site. Par ailleurs, en plus d'une station de GNV à proximité de TLU, nous réfléchissons à nous d'une station à hydrogène", énumère le dirigeant.

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En plus d'un parking poids-lourds sécurisés et sous péage de 144 places pour la métropole, la proximité du site avec des infrastructures ferroviaires et le Canal du Midi pourrait bien à terme motiver les porteurs du projet à engager des initiatives avec ces deux canaux de transport.

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