RER métropolitains : Clément Beaune promet des moyens aux élus locaux

Malgré une visite complexe à Toulouse, samedi 2 décembre, le ministre des Transports n'est pas venu les mains vides. Clément Beaune s'est engagé à accompagner les collectivités locales dans le déploiement des RER métropolitains. Explications.
Clément Beaune, le ministre des Transports, était à Toulouse, samedi 2 décembre, notamment pour évoquer la question des RER métropolitains.
Clément Beaune, le ministre des Transports, était à Toulouse, samedi 2 décembre, notamment pour évoquer la question des RER métropolitains. (Crédits : Rémi Benoit)

« Je savais que cela serait difficile », confie Clément Beaune, le ministre des Transports, à propos de sa visite à Toulouse, samedi 2 décembre. Invité à intervenir au salon Futurapolis, organisé par Le Point, le membre du gouvernement était conscient de venir marcher sur des braises (très chaudes), dans une région marquée par le débat autour du projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Des membres du collectif « La Voie est Libre » ont perturbé son intervention, l'association à l'origine de la pétition contre le projet autoroutier qui va déboucher sur un débat à l'Assemblée nationale.

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La poignée de manifestants s'est allongée au sol, avec du faux sang, criant notamment « vous avez notre sang sur les mains ! » et causant l'interruption de l'intervention publique du ministre des Transports. Deux autres opposantes, prêtes à engager le dialogue avec lui, ont pu échanger avec Clément Beaune. L'occasion pour ce dernier d'éclaircir sa position à propos de futurs projets d'autoroutes en France.

« Il ne faut plus lancer de projets d'autoroutes en France. Celui de l'A69 entre Toulouse et Castres est particulier car il était déjà lancé. Nous allons arrêter d'autres projets autoroutiers (...) Nous rendrons un arbitrage sur les projets autoroutiers avant la fin de l'année. Des discussions sont en cours avec les élus locaux (...) Cela ne veut pas dire zéro route tout de suite », a notamment déclaré Clément Beaune lors de son échange de près de 15 minutes avec ces deux jeunes manifestantes.

Cette sortie rappelle la prise de parole récente, dans les colonnes de La Tribune, du député Jean-Marc Zulesi (Renaissance), président de la commission Aménagement du territoire et Développement durable. L'élu avait notamment déclaré que « des erreurs » ont été commises sur ce projet d'autoroute qui doit permettre de gagner une vingtaine de minutes entre les deux villes d'Occitanie.

Un prix du péage encore à débattre

Pour tenter d'apaiser la situation, alors que les opposants à l'autoroute A69 ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation le samedi 9 décembre prochain, Clément Beaune a annoncé la création d'un groupe de travail lors de sa venue à Toulouse.

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« Oui, ce projet a des impacts environnementaux (...) Je pense qu'on peut faire mieux sur ce projet dans son ensemble. Sur l'infrastructure (et son impact environnemental), je pense qu'on ne peut plus gagner grand-chose en étant assez honnête. Ensuite, il y a l'usage de l'infrastructure qui compte beaucoup. Ce n'est pas pareil d'avoir une autoroute avec uniquement des voitures thermiques ou des voitures électriques. Nous allons lancer la semaine prochaine un groupe de travail avec Carole Delga (la présidente d'Occitanie, ndlr), Christophe Ramond (président du Tarn) et d'autres élus sur cette question de l'usage de l'autoroute A69 », a fait savoir le membre du gouvernement, interrogé par La Tribune.

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Le ministre a aussi été interpellé sur le futur prix du péage entre Toulouse et Castres, alors que les prix des autoroutes en France vont encore augmenter en 2024. Les opposants font circuler l'intention d'Atosca, le concessionnaire et futur exploitant de l'infrastructure, de demander 19 euros à un véhicule léger pour un aller-retour entre Toulouse et Castres.

« Il ne faut pas faire croire n'importe quoi (...) Le prix du péage est encore en discussion. Il n'est pas encore fixé et il fera l'objet de discussions avec les collectivités », tient à préciser Clément Beaune.

Les collectivités ont six mois pour définir leur projet de RER métropolitain

En marge de son intervention publique, le ministre des Transports a rencontré le maire de Toulouse et président de la Métropole, Jean-Luc Moudenc. Leur entrevue a permis d'aborder l'un des sujets chauds du moment pour la quatrième ville de France, à savoir la conception d'un RER métropolitain (ou SERM pour Services express régionaux métropolitains, son appellation officielle).

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« Nous allons lancer ici, à Toulouse, un RER métropolitain. Cela prendra une petite décennie, mais il faut faire les choses dans le bon ordre. Il n'y a pas encore de projet de RER métropolitain abouti en France. Tout le monde aura l'opportunité de proposer cela au gouvernement dans les six mois qui viennent. Il faut que début 2024 les collectivités aient la possibilité de remettre leur projet à l'État », fait savoir le ministre des Transports.

À l'occasion de son déplacement à Toulouse, Clément Beaune a aussi précisé que la loi Zulesi, qui doit officialiser la création de ces SERM en France, sera vôté définitivement à l'Assemblée nationale le 18 décembre. Elle va permettre de prévoir une conférence des financements de ces RER métropolitains en France, épineuse question à Toulouse à l'heure où les collectivités sont déjà sollicitées sur le financement de la troisième ligne de métro et la LGV Toulouse-Bordeaux. Mais Clément Beaune l'assure, l'État participera à l'investissement et aux coûts d'exploitation.

« Nous avons annoncé un déblocage de 800 millions d'euros, pour le financement d'études d'avant projets. Il faut aussi attendre la signature des CPER avec tous les conseils régionaux. Les deux investissements cumulés, nous aurons entre 1,5 et 2 milliards d'euros pour la première phase de ces RER métropolitains. Nous ne sommes pas sur de l'anecdote, mais cela ne permettra pas de boucler le financement. C'est pour cette raison que nous allons mettre en place une conférence des financements. L'État va cofinancer ces investissements sur les RER et donner les moyens aux collectivités d'exploiter ces lignes nouvelles. L'État sera au rendez-vous », assure-t-il.

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