
Déposée le 7 novembre, elle a depuis recueilli 24.600 signatures, sur la plateforme de l'Assemblée nationale. Mais que va devenir cette pétition demandant l'arrêt de l'autoroute A69 Toulouse - Castres ? « Avec cette démarche, nous souhaitons faire entrer ce sujet au sein de l'Assemblée nationale et que les députés s'en emparent », justifie Thomas Digard, membre du collectif La Voie est Libre et co-auteur de cette pétition.
Pour ce faire, les opposants à ce projet autoroutier compte sur l'engagement du président de la commission Aménagement du territoire et Développement durable du Palais Bourbon, qui a été désignée pour le suivi de ce texte, d'organiser un débat dès qu'une pétition dépasse les 10.000 signatures.
« Le député en question s'est engagé à organiser un débat au sein de sa commission et donc des auditions dans ce cas de figure (...) Nous restons confiants mais méfiants », poursuit le porte-parole du collectif.
Une première étape a été franchie puisque Jean-Marc Zulesi (Renaissance), à la tête de cette commission, a convoqué le bureau de celle-ci mardi 21 novembre. Le bureau devra ainsi voter, pour déterminer ou non s'il doit y avoir un débat à la prochaine réunion de la commission.
« Je demanderai à mes collègues de voter favorablement à l'organisation d'un débat au sein de notre commission (...) Je ne crains pas le débat, j'ai moi-même assoupli les règles pour le favoriser, notamment en instaurant l'examen de toutes les pétitions qui atteignent les 10.000 signatures (...) Mais nous sommes dans une situation inédite et le format reste à inventer », témoigne Jean-Marc Zulesi, joint par La Tribune.
« Éviter de reproduire les mêmes erreurs »
Pour les opposants à l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, le format est tout trouvé : des auditions de scientifiques, d'associations et d'élus pour prendre conscience de la situation autour de ce projet « inutile, injuste, écocide, climaticide », selon les auteurs de la pétition.
Si l'opposition avance une « destruction de plus de 400 hectares de terres agricoles », la réalité est un peu plus nuancée. Selon le concessionnaire Atosca, qui regroupe deux fonds d'investissement et le géant du BTP NGE, l'emprise totale de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres sera de 340 hectares, dont 100 réellement artificialisés.
« Le débat ne pourra se tenir sur plusieurs jours et il n'y aura pas d'auditions. Il ne s'agit pas d'une mission d'information parlementaire ou d'une commission d'enquête. Il y aura un débat politique, dans le cadre des groupes politiques présents au sein de cette commission (...) Avec ce débat, nous voulons tenter de participer à l'apaisement de la situation », poursuit le député.
Néanmoins, cette situation autour de l'A69, devenue un symbole national de la nécessaire transition écologique à réaliser, doit servir de leçon au monde politique selon lui.
« Nous devons éviter de reproduire les erreurs qui ont pu être constatées autour de l'A69 Toulouse - Castres. Il faut un avant et un après A69... Nous devons éviter de mener à bien d'autres projets similaires ailleurs en France, » conclut Jean-Marc Zulesi, élu dans la huitième circonscription des Bouches-du-Rhône, qui porte le projet de loi autour des RER métropolitains, dits SERM.
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