LGV Toulouse-Bordeaux : "Si elle ne passe pas par Agen, on n'y comprendrait plus rien" (G.Méric)

Le président socialiste du conseil départemental de Haute-Garonne ne comprend pas la position du Premier ministre de vouloir supprimer la gare d'Agen sur le trajet de la future LGV Toulouse-Bordeaux. Par ailleurs, sa collectivité espère effectuer les premiers versements de son revenu de base pour les jeunes en avril.
Georges Méric ne comprend pas la position du Premier ministre sur la gare d'Agen de la future LGV Toulouse-Bordeaux.
Georges Méric ne comprend pas la position du Premier ministre sur la gare d'Agen de la future LGV Toulouse-Bordeaux. (Crédits : Rémi Benoit)

"Si la LGV entre Toulouse et Bordeaux ne passe pas par Agen, on n'y comprendrait plus rien!", n'a pas hésité à déclarer Georges Méric, le président socialiste du conseil départemental de Haute-Garonne, lors de ses voeux à la presse mercredi 26 janvier. Cette prise de position de l'élu local fait suite à une interview du Premier ministre, Jean Castex, accordée au Petit Bleu d'Agen, vendredi 21 janvier. Dans cet entretien, le chef du gouvernement menace de supprimer la gare d'Agen du tracé de cette future infrastructure.

"S'il n'y a pas de participation financière, eh bien il n'y aura pas de gare, donc pas d'arrêt de cette ligne à Agen !", a clairement énoncé Jean Castex lors de cet échange avec le média local.

Ces déclarations font suite au choix du conseil départemental du Lot-et-Garonne de ne pas participer au financement de la future LGV Bordeaux-Toulouse, jugeant leurs capacités d'investissement trop amputées pour les années futures. Environ 120 millions d'euros étaient demandés à la collectivité de Nouvelle-Aquitaine. Néanmoins, l'équation s'annonce complexe car la communauté de communes d'Agen a voté favorablement le financement du projet quant à lui. Néanmoins, du côté de la préfecture de Toulouse-Occitanie, dont le préfet est le coordinateur du financement de cette LGV entre la Ville rose et Bordeaux, cette menace d'un non arrêt à Agen est brandie en coulisses depuis le mois de septembre déjà.

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Par ailleurs, alors que certaines collectivités d'Occitanie regrettent ce manque de solidarité territoriale à leur égard, Georges Méric refuse de prendre position. "Le Lot-et-Garonne ne veut pas financer la LGV Toulouse-Bordeaux, à l'unanimité il me semble. C'est une décision démocratique que je n'ai pas à commenter", lance le président socialiste récemment réélu pour un second mandat à la tête du conseil départemental.

Second financeur devant Toulouse Métropole

Pour comprendre l'importance de cette posture du conseil départemental du Lot-et-Garonne, il faut se remémorer que pour cette LGV entre Toulouse et Bordeaux évaluée à près de 11 milliards d'euros, le gouvernement a demandé que 40% de son financement soit assuré par les collectivités locales d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine (auxquels il faut ajouter les 40% de l'État et 20% de l'Europe). Néanmoins, cette participation sera à l'avenir allégée via la création d'une taxe spéciale sur les équipements votée tout récemment par l'Assemblée Nationale.

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"Je regrette que pour le financement de la LGV Toulouse-Bordeaux l'État n'intervienne qu'à hauteur de 40% alors que c'est un aménagement national. Cela devrait être 100% (...) De plus, sur 40 ans, nous allons payer 110 millions d'euros de plus que Toulouse Métropole (616,7 millions contre 506,2 après prélèvement de l'impôt, ndlr). Nous sommes ainsi le second financeur du projet alors que nous n'avons pas été associés au tour de table qui a distribué les cartes. C'est un regret, mais l'essentiel est là, le conseil départemental de Haute-Garonne financera la LGV", peste le socialiste.

Avec le conseil régional d'Occitanie comme "chef de file" en tant que premier financeur, cette région n'a eu de mal à trouver un accord pour se partager leur part du financement. Autrement dit, le contraire de la Nouvelle-Aquitaine alors que par le passé l'ancienne région Midi-Pyrénées avait participé au financement du tronçon LGV Bordeaux-Tours à condition d'un prolongement jusqu'à Toulouse à terme.

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Un revenu de base pour les jeunes sur les rails

À l'occasion de sa cérémonie des voeux à la presse, il a aussi été question de solidarité sous l'aspect social avec l'expérimentation future du revenu de base pour les jeunes de 18 à 24 ans vivant en Haute-Garonne. Après l'approbation de la délibération le 14 décembre pour enclencher le projet, "nous avons reçu des milliers de réponses positives de la part de jeunes qui souhaitent expérimenter le dispositif", a fait savoir Arnaud Simion, le vice-président du conseil départemental de Haute-Garonne, en charge de l'action sociale de proximité, aux côtés de Georges Méric lors de cette conférence de presse.

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"La clôture des inscriptions se fait le 14 février. Vers la fin du mois de février, nous allons réaliser les tirages au sort pour constituer deux groupes de 1.000 personnes, avec un qui bénéficiera du revenu de base et un autre où ce n'est pas le cas afin d'être en mesure de comparer les effets de cette mesure. Nous espérons ainsi effectuer le premier versement le 1er avril 2022", a précisé le vice-président du département en charge de ce dossier symbolique.

Georges Méric

Arnaud Simion, aux côtés de Georges Méric, mercredi 26 janvier, a fait un point sur le projet de revenu de base pour les jeunes en Haute-Garonne (Crédits : Rémi Benoit).

Pour mener à bien cette étude, le conseil départemental a engagé un travail depuis plusieurs mois avec six chercheurs du laboratoire interdisciplinaire Solidarités, Sociétés et Territoires (LISST) de l'université Jean-Jaurès de Toulouse. En parallèle, la collectivité vient de trouver un accord pour associer à la démarche la chaire Bernard Maris de Sciences Po Toulouse. Fondée en 2018, cette chaire créée en hommage à l'économiste toulousain qui a perdu la vie dans l'attaque contre le journal Charlie Hebdo travaille notamment sur "l'économie autrement".

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Commentaires 2
à écrit le 31/01/2022 à 17:03
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Franchement, vu le comportement des élus lot-et-garonnais depuis le début, ce serait mérité. Ce département ne sait pas choisir entre adhésion au progrès / ouverture au monde et rejet / culture de l'autarcie. Seul département d'Aquitaine où le vote ...

à écrit le 28/01/2022 à 10:07
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Pas de bras …..pas de chocolat ! Rien de plus normal surtout avec un budget serré. C’est un TGV ou un tortillard parce que si il s’arrête partout autant laisser comme c’est !

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