LGV Toulouse-Bordeaux : le préfet d'Occitanie prend les manettes du projet

Sur décision du Premier ministre, Étienne Guyot va piloter la mise en oeuvre et le bouclage du financement du projet de ligne à grande vitesse entre Toulouse et Bordeaux. Un vaste chantier loin d'être insurmontable pour celui qui a déjà mené les travaux du Grand Paris Express. Les détails de cette annonce.
Le préfet Étienne Guyot prend en main le projet de LGV Toulouse-Bordeaux et son financement.
Le préfet Étienne Guyot prend en main le projet de LGV Toulouse-Bordeaux et son financement. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est une étape de plus vers la concrétisation de la tant attendue LGV Toulouse-Bordeaux. Dans un communiqué, vendredi 3 septembre, la préfecture de la région Occitanie a fait savoir que son préfet avait été chargé d'une mission sur ce grand projet. Le Premier ministre, Jean Castex, a signé une lettre de mission à Étienne Guyot, qui est aussi préfet de la Haute-Garonne, afin de coordonner le projet LGV Sud Ouest et assurer sa mise en œuvre.

"Le GPSO poursuit sa concrétisation avec cette mission. Il s'agit de mener les discussions avec les collectivités en vue de la création d'un établissement public local qui mettra en œuvre la partie du financement que les collectivités apporteront. Il s'agit également de coordonner l'élaboration d'un plan complet de financement, matérialisant la participation attendue de l'Europe, les engagements de l'État et ceux des collectivités, en assurant le lien avec les administrations centrales et SNCF Réseau afin de mobiliser leurs compétences et coordonner leur action", a réagit le principal concerné.

Il a mené le chantier du Grand Paris Express et ses lignes de métro à tout-va

Cette nomination est en soit tout sauf une surprise. En plus d'un attrait pour l'économie, l'homme âgé de 59 ans et ancien directeur général de la CCI Paris-Île de France a un faible pour la question des transports. Tout en étant directeur de cabinet du ministre des Collectivités territoriales entre 2009 et 2010, il a supervisé la création de la société publique du Grand Paris Express, avec une fiscalité dédiée. Il a par la suite pris la tête du directoire de cette entité les quatre années qui ont suivi.

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De ce fait, les collectivités locales de la région toulousaine se sont réjouit de son arrivée en 2018, estimant qu'il a un CV taillé pour la région Occitanie, territoire qui milite pour obtenir la construction rapidement de deux LGV, à savoir Bordeaux-Toulouse et Perpignan-Montpellier, avec un financement identique à celui du Grand Paris Express.

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"Ce sont des projets fondamentaux de développement du territoire, d'aménagement et d'attractivité. Ce sont pour moi des sujets absolument prioritaires. Il y a actuellement à l'étude diverses hypothèses de financement dont celui de créer une société de financement afin d'accélérer la construction de ces deux lignes. Alors, si je peux apporter mon expérience aux élus locaux sur ce projet, je le ferai", avait déclaré Étienne Guyot peu de temps après son arrivée à Toulouse.

Quelques heures après cette annonce, le maire de Toulouse et président de la Métropole, Jean-Luc Moudenc, a évoqué "un signal très positif".

"Avec Carole Delga, présidente de région Occitanie, nous en avions d'ailleurs expressément formulé la demande par courrier au Ministre des transports et au Premier ministre, le 9 juin dernier. Dès mon entretien l'an dernier avec Jean Castex, le 28 août 2020 en présence du préfet Guyot, j'avais formulé cette idée. Nous avons donc été entendus", précise l'édile.

Son chantier ? Définir et figer le pacte de financement

Voilà désormais Étienne Guyot aux manettes d'un projet estimé à environ 10 milliards d'euros. Et cette nouvelle prise de responsabilité intervient à un moment stratégique pour le projet de LGV Toulouse-Bordeaux.

Fin avril, le Premier ministre s'est engagé par courrier auprès des élus locaux à un co-financement de cet équipement. "Le GPSO (nom officiel du projet de LGV Toulouse-Bordeaux, ndlr) est en particulier plus avancé que le projet de ligne ferroviaire en Provence-Côte d'Azur (...) Ce projet GPSO est aujourd'hui le plus avancé de tous les projets de ligne ferroviaire à grande vitesse en France, car il a été déclaré d'utilité publique en 2016", avait reconnu le chef du gouvernement dans sa correspondance après une période de crispation entre Paris et l'Occitanie à ce sujet.

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En plus des deux milliards de l'Union européenne qu'il faudra aller chercher, Jean Castex a promis une subvention de l'État de 4,1 milliards d'euros, soit 40% du chantier de cette LGV Toulouse-Bordeaux. C'est ce même montant que devront régler les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, ainsi que les Métropoles de Bordeaux et Toulouse. Tout le travail d'Étienne Guyot sera donc de déterminer avec ces collectivités comment elles vont alimenter la société de financement dédiée qui doit voir le jour dans les prochains mois.

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Pour alimenter celle-ci, deux pistes se dégagent, à savoir une taxe spéciale sur les bureaux comme ce qui se fait en Île-de-France pour financer son Grand Paris Express et une nouvelle répartition de la TICPE (taxe sur l'essence). Cette fiscalité spécifique doit ainsi permettre de financer les deux tiers de l'emprunt pour un projet évalué entre neuf et dix milliards d'euros. Le tiers restant devra être partagé entre les collectivités territoriales intéressées et l'État, en tout cas c'est ce qui est espéré en Occitanie.

Un montage financier qui devrait permettre de lancer le chantier à l'horizon 2024-2025 pour une mise en service en 2030. Ainsi, Toulouse ne sera plus qu'à 3h10 de Paris et 1h05 de Bordeaux. Mais ce calendrier reste encore à confirmer, alors que l'autre projet de ligne à grande vitesse d'Occitanie vient aussi de connaître une grande avancée.

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