Régionales : en Occitanie, les candidats font cap sur la santé

Antoine Maurice (EELV), Carole Delga (PS), Aurélien Pradié (LR) et Myriam Martin (LFI). Tous ces candidats aux élections régionales en Occitanie ont lancé leur campagne sur un seul et même thème, celui de la santé. Rien de surprenant au regard du contexte et de l'attente des électeurs. Mais chacun propose une recette différente, ou presque. Décryptage.
Le sujet de la santé va-t-il monopoliser le débat des élections régionales en Occitanie ?
Le sujet de la santé va-t-il monopoliser le débat des élections régionales en Occitanie ? (Crédits : Rémi Benoit)

Il avait été le premier à tirer. Dès la fin du mois de janvier, alors même que des incertitudes sur la tenue du scrutin au mois de juin étaient pesantes, le candidat d'Europe Écologie Les Verts aux élections régionales d'Occitanie avait dévoilé son plan pour une meilleure qualité de l'air"Aujourd'hui, la pollution provoque la mort prématurée de 48.000 Français chaque année. Si nous n'avons pas les chiffres pour l'Occitanie, en revanche nous savons que 540.000 personnes sont exposées dans notre région à un taux de particules fines supérieur aux limites autorisés", avait pointé du doigt auprès de La Tribune le candidat.

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Notamment, l'élu écologiste "finaliste" des dernières élections municipales de Toulouse, compte faire contribuer les entreprises dans ce schéma global d'amélioration de la qualité de l'air.

Nous pourrions soutenir les entreprises (sur le plan économique, ndlr) dès qu'elles mettent en place par exemple un plan de déplacement d'entreprise (PDE), un projet de réduction de leur empreinte carbone dans leur production ou des investissements dans la transition écologique. Nous ne pouvons pas soutenir des entreprises polluantes aujourd'hui, mais cela se ferait sur des critères objectifs et mesurables", avait ainsi présenté Antoine Maurice.

Dans le même souci d'une meilleure qualité de l'air, les exploitations agricoles de l'Occitanie seraient également sollicitées en cas de victoire écologiste en juin prochain, dans l'une des régions les plus importantes de France en la matière. "Nous voulons avoir 'des contrats agriculteurs zéro phyto', pour accompagner les exploitations vers des pratiques vertueuses", avait savoir le candidat écologiste. Un dernier point sur lequel il se retrouve avec la présidente socialiste sortante et candidate à sa réélection. Pour sa première sortie médiatique dans ce second costume, fin mars, Carole Delga avait invité la presse pour présenter son projet en matière de santé. Dans celui-ci, l'élue régionale porte la création d'un "budget participatif pour valoriser les projets en faveur du zéro phyto, zéro perturbateurs endocriniens et zéro plastique".

Bourse, salariat et décentralisation au menu

Surtout, au niveau national, la présidente actuelle de l'exécutif régional d'Occitanie milite pour un nouveau cap dans la décentralisation à la faveur des conseils régionaux. En ligne de mire, récupérer la compétence santé ou du moins la partager avec l'État.

"Au même titre que ce que nous faisons aujourd'hui avec les lycées, nous devrions avoir la capacité de pouvoir investir dans les établissements de santé de notre région", plaide régulièrement la candidate socialiste aux élections régionales d'Occitanie.

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"Promettant" à sa prise de guerre Vincent Bounes, le patron du SAMU 31 qui sera numéro deux sur sa liste Occitanie en Commun, un budget de 150 millions d'euros par an sur le prochain mandat, Carole Delga veut instaurer un plan régional de santé qui servira de "schéma directeur de l'aménagement sanitaire du territoire". Ce document aura notamment pour mesure phare, si la présidente sortante est réélue, l'embauche de 200 médecins et infirmiers par le conseil régional pour les installer dans des déserts médicaux.

"En partenariat avec les territoires, l'Agence régionale de santé, et la Caisse primaire d'assurance maladie, la région financera une structure permettant l'installation et la rémunération de ces médecins et infirmiers. Afin de sensibiliser les étudiants dès leurs premières années d'étude, des stages dans ces territoires seront amplifiés avec les facultés de médecine", a notamment fait savoir la candidate.

Pour son concurrent du parti Les Républicains à ces élections régionales, cette mesure est "moyenâgeuse" et même "absurde" allant jusqu'à dire qu'elle serait "incapable de recruter" ces 200 généralistes. Pour tenter de remédier à ces déserts médicaux en Occitanie, Aurélien Pradié propose notamment la création d'une bourse pour les étudiants du domaine paramédical de 700 euros par mois pendant les deux dernières années en contrepartie d'une installation de trois ans minimum dans les territoires en manque de professionnels de santé.

Une grande manifestation régionale autour de la santé

Pour apporter du crédit à ses ambitions sur la santé, le candidat qui veut assurer à chaque habitant d'Occitanie à un accès aux soins d'urgence cardiaque et obstétrique à moins de 30 minutes de son domicile a également accordé la place numéro deux de sa liste à une professionnel du secteur. Avec la sage femme Charlotte Boudard Pierron, aussi conseillère municipale à Fronton, Aurélien Pradié propose une grande publique de 10 millions d'euros pour du matériel d'intervention et le financement de 1.000 équipements d'urgence.

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"Cette commande s'adressera notamment aux entreprises innovantes de notre région Occitanie. L'idée est développer un ou plusieurs produits made in Occitanie dans la e-santé dédié à la prise en charge hospitalière", explique la tête de liste Du courage pour l'Occitanie.

Pour mettre en ordre de marche son programme sur le sujet, le député du Lot milite pour l'organisation "des États généraux de la Santé dès le premier mois de mandat", avec des hospitaliers, des libéraux, des entreprises et startups, ou encore des syndicats. Dans une moindre mesure, cette idée partage quelques points similaires avec celle portée par la tête de liste de La France Insoumise en Occitanie fraîchement nommée, à savoir Myriam Martin, conseillère régionale sortante.

La candidate, enseignante au lycée Bellevue de Toulouse, propose la création "d'un conseil de santé régional avec un rôle décisionnel". "Cette instance réunira des utilisateurs de notre système de soins, des syndicats, des directions d'établissements de santé, le personnel soignant et l'ARS", précise Pauline Salingue, éducatrice spécialisée au CHU de Toulouse et membre du NPA, parti partenaire de LFI dans ces élections régionales en Occitanie, avec la liste Occitanie Populaire.

Comme pour le PS et LR, cette professionnelle de santé occupera la seconde place sur la liste de Myriam Martin. Ensemble, elles veulent en partie porter un plan d'investissement de neuf millions d'euros pour la création de 15 centres de santé en Occitanie, pour ainsi les doubler. Par ailleurs, cette troisième liste de gauche pour ces élections régionales en Occitanie est contre "la régionalisation de la santé comme le veut Carole Delga" prévient Pauline Salingue.

Cependant, cette attractivité politique autour de la santé avec la prise de parole d'une grande partie des candidats se justifie par le fait que c'est un sujet attendu par les élections d'Occitanie. Selon un sondage Ifop, pour La Tribune, 86% des sondés en Occitanie jugent la santé un sujet "tout à fait prioritaire".

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