"Avec moi, ça sera plus", dit-il en souriant. En l'occurrence, Antoine Maurice fait référence au sondage exclusif de La Tribune sur les prochaines élections régionales de mars 2021, en Occitanie. Celui-ci accrédite Europe Écologie Les Verts (EELV) de 12% des voix au premier tour, dans le cas où celle-ci serait menée par Guillaume Cros, l'actuel vice-président du conseil régional.
Un mois après cette enquête d'opinion, la donne a (déjà) changé. Antoine Maurice, candidat écologiste défait au second tour des élections municipales à Toulouse, a officiellement été désigné le 15 octobre par son parti comme tête de liste aux élections régionales 2021 en Occitanie. Une nomination au détriment de ce Guillaume Cros, après un vote interne des militants EELV au préalable.
Et sans plus attendre, le leader d'Archipel Citoyen a lancé sa campagne dès samedi 24 octobre, sur le marché de l'Isle-Jourdain (Gers), sa ville natale. "Ça fait plaisir de revenir au pays", dit-il micro à la main, au milieu de la foule et des exposants sur la place de l'Hôtel de ville. Avant d'ajouter : "C'est aussi pour mon pays que je me suis engagé en politique, du côté des écologistes, il y a 21 ans. C'est donc naturellement à l'Isle-Jourdain que j'ai décidé de lancer cette campagne électorale".
Promoteur d'une "réindustrialisation douce"
Au-delà des attaches familiales dans cette commune de 10 000 habitants, elle est surtout représentative de "la grande région écologiste" dont rêve Antoine Maurice pour l'Occitanie. "La municipalité s'est engagée depuis six ans dans une profonde réforme environnementale", souligne Martine Roquigny, la 1ère adjointe au maire de l'Isle-Jourdain et enseignante de l'enfant Antoine Maurice, pour l'anecdote.
La mairie a modifié l'éclairage public pour être moins énergivore, a instauré une politique de développement des espaces verts et a créé une zone d'activité autour du cycle, pour ne citer que ces mesures.
À l'image de cet exemple, Antoine Maurice compte construire un projet pour l'Occitanie autour de "la réindustrialisation douce", en accompagnant notamment les filières économiques dans les mutations dont elles font l'objet. L'élu toulousain compte également proposer des mesures pour "revitaliser les pays" par de la mobilité, de la culture et des services publics notamment. Enfin, face à la crise sanitaire, il compte insister sur la nécessite de "la santé partout et pour tous", qui sera un axe fort de sa campagne dans les mois à venir.
"L'écologie est en train de gagner une majorité culturelle. Nous devons changer de modèle et nous devons rassembler autour du projet de l'écologie. La région a besoin d'une politique écologique globale et transversale sur tous les domaines. Nous sommes prêts à mener cette politique écologiste", estime-t-il.
La majorité régionale prend fin
Prêt à quoi ? "Nous y allons pour gouverner, pas pour témoigner", prévient Antoine Maurice. Par cette réplique, les intentions d'EELV pour la région Occitanie deviennent claires : malgré leur présence dans la majorité de la présidente sortante Carole Delga (PS), ils seront face à elle au premier tour des élections régionales en 2021.
"Lors de notre assemblée générale début octobre, nos militants ont voté à 92% pour la présentation d'un projet écologiste autonome lors de ces élections. Je suis écologiste, Carole Delga est socialiste. Désormais, notre objectif est d'arriver en tête au premier tour, avant de rassembler le plus largement possible au second tour".
Comme pour les élections municipales à Toulouse, la première manche de ce scrutin ressemblera étrangement à une primaire de la gauche occitane. De quoi renforcer davantage le Rassemblement National, donné en tête au premier tour ?
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