Si certains potentiels candidats, chefs de file ou élus locaux, jugent, au regard du contexte sanitaire actuel, "prématuré" voire "maladroit" le lancement de la campagne de l'écologiste Antoine Maurice en Occitanie, le principal intéressé quant à lui ne se démonte pas. "Au contraire, la crise vient éclaircir plusieurs problèmes majeurs (...) C'est l'occasion de re-globaliser l'enjeu sanitaire, sujet sur lequel le conseil régional a des leviers d'action", explique à La Tribune l'élu d'opposition aux conseils municipal et métropolitain de Toulouse.
Celui qui est aussi la tête de liste désignée d'Europe Écologie Les Verts pour l'Occitanie, à l'occasion des prochaines élections régionales, a ainsi présenté jeudi 28 janvier son plan régional pour une meilleure qualité de l'air. "Aujourd'hui, la pollution provoque la mort prématurée de 48.000 Français chaque année. Si nous n'avons pas les chiffres pour l'Occitanie, en revanche nous savons que 540.000 personnes sont exposées dans notre région à un taux de particules fines supérieur aux limites autorisés", pointe du doigt le candidat.
Comme proposé lorsqu'il était tête de liste du mouvement Archipel Citoyen à l'occasion des derniers élections municipales à Toulouse, Antoine Maurice promet la mise à disposition totale des données brutes de l'Atmo Occitanie, organisme chargée de mesurer la qualité de l'air sur le territoire, dans un souci de transparence. En plus de l'installation de capteurs de pollution citoyens dans tous les lycées d'Occitanie, pour en faire un outil pédagogique, l'écologiste compte faire contribuer les entreprises dans ce schéma global d'amélioration de la qualité de l'air.
Des aides aux entreprises sous respect de critères environnementaux
Alors que la liste La France Insoumise prépare des mesures économiques autour des aides aux entreprises du conseil régional d'Occitanie qui consisteraient à conditionner ses aides sur des aspects sociales, comme le maintien des emplois, la tête de liste EELV à ces élections régionales se dit prête à y travailler, tout en proposant une autre approche.
"Les conditionner sur l'aspect social c'est compliqué, mais nous proposons de le faire sur des critères environnementaux. Nous pourrions soutenir les entreprises dès qu'elles mettent en place par exemple un Plan de déplacement d'entreprise (PDE), un projet de réduction de leur empreinte carbone dans leur production ou des investissements dans la transition écologique. Nous ne pouvons pas soutenir des entreprises polluantes aujourd'hui, mais cela se ferait sur des critères objectifs et mesurables", présente Antoine Maurice.
Dans le même souci d'une meilleure qualité de l'air, les exploitations agricoles de l'Occitanie seront également sollicitées, dans l'une des régions les plus importantes de France en la matière. "Nous voulons avoir 'des contrats agriculteurs zéro phyto', pour accompagner les exploitations vers des pratiques vertueuses", annonce le candidat écologiste.
La fin du soutien à des projets autoroutiers
En outre, celui qui se dit ouvertement favorable au fret ferroviaire et à la création d'un RER Toulousain compte "arrêter le soutien à des projets autoroutiers quand des alternatives existent", comme le projet d'autoroute Toulouse-Castres. Ces enveloppes économisées serviront ainsi à développer "des mesures financières incitatives pour le covoiturage et l'intermodalité". Par ailleurs, si la région Occitanie venait à passer sous pavillon vert à l'issue de ces prochaines élections régionales, Antoine Maurice prévoit d'accompagner les deux métropoles dans l'instauration de leur ZFE, afin de "ne pas pénaliser les habitants des autres départements", notamment à travers des dispositifs de soutien financier dans le changement de motorisation.
Si le candidat écologiste en Occitanie promet prochainement des propositions sur l'industrie aéronautique, le soutien à l'économie, ou encore les mobilités, Antoine Maurice veut surtout, à travers la présentation de ce plan pour l'air, réaffirmer les ambitions d'Europe Écologie Les Verts en Occitanie. "Le territoire a besoin d'un vrai projet écologique et non pas d'un peu d'écologie dans un projet socialiste", lâche-t-il. Une manière de fermer la porte une nouvelle fois à toute forme d'alliance avant le premier tour avec la présidente socialiste sortante, Carole Delga, ou même La France Insoumise après l'échec des négociations.
"Il ne suffit pas d'une union des partis pour battre le Rassemblement National, notre premier adversaire dans cette élection. Mais il faut un projet cohérent et l'écologie apporte ces réponses différentes, sur l'économie, la place des pays et la solidarité", conclut Antoine Maurice.
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